L’éditorialiste du Times of India, Siddarth Varadarajan, révèle dans The Hindu que des plaintes pourraient être déposées aux États-Unis contre George W. Bush et Donald Rumsfeld par les Irakiens torturés à Abu Gharib. Elles s’appuieraient sur une jurisprudence établie il y a plusieurs années qui permit de condamner par contumace Saddam Hussein pour des tortures infligées à des GI’s à Abu Gharib. Au demeurant, les mémos du Pentagone publiés par la presse US attestent de la responsabilité des dirigeants US de manière bien plus précise que les documents utilisés par le Tribunal pénal international de La Haye contre Milosevic.

Ex-agent de la CIA, Ron Marks tente d’éteindre l’incendie provoqué par la nomination de Porter Goss à la direction de l’agence. Il assure dans le Washington Times que le problème n’est pas de savoir qui occupera cette fonction, mais ce que fera ce directeur. Il propose en premier lieu de mieux surveiller les budgets. Or, Marks, Goss et leurs amis s’opposent depuis des années à ce que les budgets des agences de renseignements soient rendus publics et puissent être contrôlés en détail par le Congrès. Puis, il préconise que la CIA adopte un profil bas et cesse de prétendre tout savoir. Enfin, il prêche pour moins de bureaucratie et plus de marges de manœuvres, c’est-à-dire pour le retour des " coups tordus ". Ce point de vue anticipe les arguments qui ne manqueront pas d’être utilisés lors du vote d’investiture du nouveau patron de la CIA.
De son côté, Frank J. Gaffney Jr, le coordinateur des faucons et président du Centre for Security Policy, lance dans le Washington Times une campagne d’enrôlement des fonds de pension dans la guerre au terrorisme. Son think tank souhaite décourager les fonds de pension d’investir dans des sociétés commerçant avec des États soutenant le terrorisme. Il s’agit prioritairement de pénaliser les économies de l’Iran, de la Libye, de la Syrie, du Soudan et de la Corée du Nord. Les faucons adaptent à leur cause le principe des fonds éthiques mis en place par les écologistes et par les Églises protestantes.

Le Jerusalem Post reproduit un extrait du discours de Moshe Katzav au Forum présidentiel d’études bibliques. Opposé, en tant que sioniste, à l’intégration des juifs dans des États non-juifs, le président d’Israël se lamente de ce que la majorité des juifs vit encore à l’étranger et se fond progressivement dans des cultures étrangères.

Le député Nigel Dodds plaide dans le Guardian pour que le gouvernement britannique tire les leçons du succès des unionistes aux dernières élections en Irlande du Nord. Profitant de ce revirement, il conteste la représentativité des républicains et remet en cause les accords de paix de 1998. Reprenant à son compte une rhétorique qui a fait ses preuves en Palestine par exemple, il déclare accepter de dialoguer avec le Sinn Fein à la condition que celui-ci fasse le premier pas et renonce à la violence, sans jamais mentionner la violence structurelle exercée contre les républicains.

Enfin, Aryeh Neier de la Fondation Soros alerte les lecteurs de l’International Herald Tribune sur la détérioration de la situation au Zimbabwe. Il accuse le président Mugabe de plonger le pays dans la famine et de refuser de le reconnaître. Cette famine serait due à la désorganisation du secteur agricole consécutive à la saisie de fermes et à la pandémie de sida. Celle-ci serait directement imputable à Mugabe qui, aveuglé par son homophobie, n’aurait pas pris les mesures de lutte nécessaire. Ce raisonnement est séduisant, mais improbable : l’ampleur de la pandémie est comparable au Zimbabwe et en Afrique du Sud, il est donc abusif d’en rendre Mugabe responsable. S’il est attesté que l’on meurt de faim au Zimbabwe, c’est un effet de la misère et non de la pénurie. En réalité, la Fondation Soros mène campagne contre la confiscation des grandes propriétés foncières et le fait d’autant plus aisément que le gouvernement Mugabe n’a pas su maintenir la productivité de ces terres.