Le sénateur John Kerry, candidat démocrate à la Maison-Blanche et chouchou des personnalités du show biz opposées à la guerre en Irak, a confirmé, mercredi 18 août, sa volonté d’aller plus loin que le président Bush dans le déploiement de troupes états-uniennes dans le monde entier. Après avoir affirmé que les États-Unis devaient recruter 40 000 hommes supplémentaires et les envoyer en Irak pour stabiliser un pays où Washington n’aurait pas dû intervenir, il a dénoncé, devant la convention annuelle des Vétérans des guerres étrangères, le plan Bush de redéploiement des forces états-uniennes. Selon lui, « ce n’est ni le moment, ni la bonne manière » de retirer 70 000 hommes déployés en Asie et en Europe. En effet, à l’heure où la Corée du Nord « n’a jamais été plus dangereuse que maintenant depuis la fin de la guerre de Corée », et alors qu’« Al Qaïda est en activité dans soixante pays », la décision du président Bush apparaît à John Kerry comme « un mauvais signal envoyé au mauvais moment ». Ce dernier propose au contraire d’inciter « l’OTAN et d’autres nations à partager le coût et les fardeaux » du conflit irakien, dont « les contribuables états-uniens payent [actuellement] une grande part du coût ». Nul doute que cet argument saura convaincre les néo-conservateurs qui cherchent aujourd’hui une équipe plus consensuelle pour poursuivre la politique impériale mise en œuvre depuis le 11 septembre 2001.