La presse internationale rend largement compte des allégations du Pentagone selon lesquelles un individu répondant au nom de Khalid Sheik Mohammed aurait avoué être l’organisateur de 31 complots, dont celui du 11 septembre 2001. Les commentateurs sont divisés sur la crédibilité de ces aveux, certains estimant que le prévenu exagère son rôle.

Cependant, en septembre 2002, les services secrets pakistanais (ISI) avaient annoncé avoir tué Khalid Sheik Mohammed à Karachi. Les mêmes services secrets avaient néanmoins prétendu arrêter Khalid Sheik Mohammed à Rawalapindi le 1er mars 2003, en présence d’agents de la CIA, et l’avaient immédiatement remis aux autorités états-uniennes, sans procédure d’extradition. Les témoins de l’arrestation avaient certifié que l’individu arrêté n’était pas Khalid Sheik Mohammed et que l’ISI avait empoché une forte récompense en livrant à la CIA un inconnu.

L’individu désigné sous le nom de Khalid Sheik Mohammed avait bientôt été transféré à Guantanamo où il était détenu au secret depuis trois ans. Il aurait été auditionné, le 10 mars 2007, par des militaires états-uniens réunis en commission pour déterminer son statut. À cette occasion, un des militaires aurait lu une liste de 31 complots que le détenu aurait précédemment avoués, et qu’il aurait alors confirmés.

La Croix-Rouge Internationale n’a pas été autorisée à vérifier les conditions de détention de l’individu. Aucun médecin n’a été autorisé à vérifier si l’intégrité physique et mentale de l’individu avait été respectée. Aucun avocat n’a été autorisé à entrer en contact avec l’individu et à assurer sa défense. Aucun journaliste n’a été autorisé à assister à l’audition. Les noms des militaires présents ont été couverts par le secret-Défense.

À l’évidence, l’individu détenu à Guatanamo sous le nom de Khalid Sheik Mohammed n’est pas Khalid Sheik Mohammed. Il a avoué tout et n’importe quoi sous la torture. S’accommodant de l’arbitraire et de la cruauté des États-Unis, la presse internationale choisit de s’interroger sur la crédibilité du détenu plutôt que sur celle du Pentagone.