Dans le dernier numéro de l’hebdomadaire satirique Le canard enchaîné, un article révèle la censure par Serge Dassault d’une interview de l’intermédiaire taïwanais dans l’affaire des frégates. Cette interview était destinée à paraître en juillet dernier dans le quotidien Le Figaro, dont l’industriel français est désormais le patron. En effet si on évoque beaucoup les vedettes Thomson, l’affaire concerne par ailleurs des avions de chasse Mirages fabriqués par le groupe Dassault, qui assume de manière générale un rôle essentiel dans les affaires de défense du pays. On comprend bien la réaction de la Société des rédacteurs du Figaro qui tient à réaffirmer son désir d’indépendance éditoriale et organise pour cela une assemblée générale jeudi prochain. Mais les méthodes musclées de Dassault ont le mérite de poser une ligne claire là où Le Monde entretenait le flou : ce quotidien avait pour sa part choisi de focaliser son enquête sur les bottines de Roland Dumas pendant de longs mois durant lesquels le fond de l’affaire se trouvait relégué au second plan.