Tous les jours, des commentateurs dans la presse accusent le monde ou les États-Unis d’inaction au Darfour. La télévision en parle, les ONG comme Human Right Watch et l’International Crisis Group ont publié des rapports demandant une réaction. Kofi Annan, Colin Powell et Jack Straw se sont rendus dans la région et des membres du Congrès y vont régulièrement. Ces réactions ont poussé les gouvernements à fournir une aide humanitaire, mais ils n’ont pas accru la sécurité des populations et la situation empire.
Pourquoi le monde ne parvient-il pas à s’attaquer au problème du Darfour ? Le problème est que les puissances majeures et mineures ne sont prêtes à s’attaquer à ces questions que quand cela a un intérêt pour eux. Si la question n’entre pas dans leur intérêt national, elles ne veulent pas prendre de risques potentiels. S’il n’y a pas assez de morts, s’il y a une aide humanitaire et que cela évite qu’il y ait trop de morts et si le Conseil de sécurité de l’ONU est bloqué, aucune action n’est entreprise. Le système international est cassé et il faut que des États aient le courage d’assumer le coût politique d’une action.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« A Broken System », par Morton Abramowitz et Samantha Power, Washington Post, 13 septembre 2004.