Deux prises d’otage ont eu lieu le même jour en Irak, le 19 août 2004, quand des jihadistes ont pris 12 Népalais et deux journalistes français. Toutefois, ces deux groupes d’otages n’ont pas été traités de la même façon et n’ont pas engendré les mêmes réactions.
Les 12 Népalais ont été assassinés par Ansar al Sunna et cela a provoqué une réaction violente des Népalais. Des jeunes s’en sont pris à des mosquées et des manifestations ont été organisées avec des slogans contre l’islam et appelant à punir les musulmans. Des ambassades de pays musulmans et des compagnies aériennes de ces pays ont été attaquées par des émeutiers et il a fallu une intervention de la police pour que tout cesse. Il y a eu deux morts et cinquante blessés.
La réponse française n’aurait pas pu être plus différente. Les deux journalistes sont toujours en captivité et Paris demande aux organisations musulmanes de condamner la prise d’otage pour faire plier les ravisseurs. Dans ce processus, des associations musulmanes sont devenues des substituts du ministère des Affaires étrangères français. Paris a rappelé ses années d’apaisement vis-à-vis du monde arabe et a même été chercher le soutien de groupes comme le Hamas ou le Jihad islamique.
Si les otages français sont libérés, cela aura semblé porté ces fruits, mais en se comportant comme un dhimmi, un pays non-musulman sous souveraineté musulmane, la France a rendu le risque d’attaque plus grand, alors que la riposte népalaise a rendu les attaques contre ce pays moins probable.

Source
The Age (Australie)

« Hit me and I will hit back », par Daniel Pipes, The Age, 15 septembre 2004.