Dick Cheney a affirmé que John Kerry voulait plus de sensibilité à l’égard d’Al Qaïda. Quand le candidat démocrate a demandé une guerre au terrorisme plus " sensible ", il voulait dire plus attentive aux autres nations. Toutefois, bien que Kerry semble davantage concerné par les relations diplomatiques, il a montré une volonté de sacrifier le respect des règles internationales à l’efficacité dans la guerre au terrorisme. Pourtant, une campagne contre le terrorisme plus à l’écoute des autres nations, mais aussi des valeurs qu’elles partagent, permettrait d’accorder une plus grande attention aux droits humains internationaux et aux lois humanitaires, mais l’administration Bush agit comme si ces contraintes ne s’appliquaient pas à elle.
Cette attitude ne nous a pas mis plus en sécurité, elle nous fait même courir davantage de risques car cela encourage le terrorisme. Il faut décourager ceux qui pourraient être tenté par le terrorisme en leur donnant d’autres moyens d’exprimer leurs préoccupations politiques. Cela signifie qu’il faut ouvrir les systèmes politiques de pays comme l’Égypte ou l’Arabie saoudite. Il faut également développer une culture des Droits de l’homme dans ces pays et cela n’est pas possible si la lutte antiterroriste bafoue ces mêmes Droits de l’homme. L’administration Bush a reconnu, rhétoriquement, la nécessité de promouvoir la démocratie mais elle préfère traiter avec des agences de sécurité coopérative plutôt qu’avec des démocraties. Elle a ainsi toujours soutenu Pervez Musharraf. Kerry non plus ne semble pas avoir retenu la leçon, mais sacrifier les droits à la sécurité nous met en péril.

Source
The Boston Globe (États-Unis)

« Human rights in the war on terror », par Kenneth Roth, The Boston Globe, 22 septembre 2004.