La confusion entre renseignement privé et agences gouvernemantales ne cesse d’augmenter aux Etats-Unis. Le cabinet Booz Allen Hamilton, l’une des plus anciennes et des plus puissantes sociétés de conseil en stratégie d’entreprise au monde, est progressivement devenue une structure de transit pour les maîtres espions US entre deux affectations. Cette proximité avec le secteur public explique que l’administration Bush lui ait confié de nombreuses et juteuses sous-traitances, y compris pour dans des programmes d’espionnage scientifique et de surveillance politique.

La firme est aujourd’hui dirigée par un ancien directeur de la CIA, James Woolsey. L’un de ses administrateurs, l’ancien directeur de la NSA, John McConnel, est devenu le directeur national du renseignement chargé de superviser toutes les agences publiques. Une de ses administratrices, Carol Staubach, est pressentie pour devenir le nouveau directeur de la NRO (l’agence qui gére les satellites-espions), alors même que l’ex-patron de la NRO, Keith Hall, a rejoint le cabinet Booz Allen Hamilton.

Un collaborateur de Booz Allen Hamilton est d’autant plus compétent pour diriger la NRO que cette agence a été restructurée en fonction des recommandations… de James Woolsey, patron du cabinet.