Il est généralement admis que le gouvernement australien était largement dépendant des services de renseignement britanniques et états-uniens concernant les informations sur les armes de destruction massive en Irak, mais ce n’est pas vrai.
Entre 1991 et 1998, les inspecteurs de l’ONU ont cherché et détruit des centaines de tonnes d’armes chimiques et des unités de production. Les unités liées à la recherche nucléaire ont également été le sujet d’enquête. Cette tâche s’est heurtée continuellement à l’obstruction des Irakiens, mais le travail patient de Rolf Ekeus a permis de se faire une image globale de la production des armes de destruction massive avant 1991 et de ce qui restait à découvrir. L’UNSCOM fut aidé par de nombreux experts, y compris des Australiens.
En 2003, l’Australie disposait donc de bonnes ressources d’expertise sur la question et nous n’étions pas dépendants des États-uniens et des Britanniques. Les rapports fournis par leurs services de renseignement étaient comparés aux nôtres et à ceux d’Hans Blix. Les échanges d’informations sont vitaux pour la défense de l’Australie, mais nous devons toujours chercher à savoir si nous recevons de la propagande ou des informations. Nous menons ces recherches de notre mieux et nous fournissons nos conclusions au gouvernement, qui dans ce cas-là n’en a pas tenu compte.
L’Australie a des hommes et des femmes intelligents. Il faut s’appuyer sur eux et rompre avec la manipulation coloniale des puissances extérieures.

Source
The Age (Australie)

« We had our own WMD intelligence », par Hugh Crone, The Age, 4 octobre 2004.