L’Union européenne doit juger si elle ouvre ou non des négociations d’adhésion avec la Turquie. Certains affirment qu’elle ne devraient plus intégrer de membres après le dernier élargissement, mais faire une croix sur de nouvelles entrées serait dommageable pour les Balkans, entre autres. En outre, les nouveaux membres issus du bloc communiste ont prouvé que l’adhésion leur permettait de résoudre leurs conflits et d’accélérer la transition vers la démocratie et l’économie de marché.
La nouvelle frontière de l’Union européenne ne doit pas être une frontière entre les riches et les pauvres, entre la démocratie et la dictature, entre la stabilité et le conflit. La Grèce le sait bien et c’est pour cela que, lorsque j’étais en poste, mon pays s’est rapproché de la Turquie et que nous avons soutenu sa candidature. On a beaucoup critiqué cette politique dans mon pays, mais cinq ans après l’avoir amorcée, les résultats parlent d’eux-mêmes : une douzaine d’accords signés, une aide humanitaire commune au Kosovo, une mission commune pour résoudre la crise israélo-palestinienne et une action commune pour empêcher les violences en Irak de déborder sur les autres pays. Il reste beaucoup à faire pour la Turquie sur la voie de la réforme, mais une vraie candidature permettra d’aller plus loin. C’est pourquoi la Grèce la soutient. À l’AKP, élu sur une plate-forme européenne, de relever le défi et à l’Europe de ne pas oublier que rejeter la Turquie pour des raisons religieuses, c’est nier notre diversité et oublier que la démocratie est une valeur universelle.
Accepter un pays démocratique et respectueux des Droits de l’homme enverrait un signal positif au monde musulman. En, outre, l’adhésion de la Turquie faciliterait la résolution du problème chypriote.

Source
Taipei Times (Taïwan)

« Let the talks begin for Turkey’s bid to join the European Union », par George Papandreou, Taipei Times, 8 octobre 2004.
« Let the talks begin », Daily Times, 11 octobre 2004.
Turkey’s accession is in EU’s best interests », Straits Times, 11 octobre 2004.