Les inspecteurs de l’administration Bush sur les armes de destruction massive en Irak ont dû admettre que la réalité du terrain est totalement différente de la réalité virtuelle qui a été présentée. Charles Duelfer et David Kay étaient tous deux favorables à la guerre, mais ils sont aussi des professionnels. Après avoir mené leur propre enquête, ils ont dû conclure que les mensonges auxquels il avaient contribués étaient faux. Duelfer a même contredit les affirmations de Kay qui parlait de l’existence de programme liés à la production d’armes de destruction massive. Duelfer pense que l’Irak a détruit ses armes à l’été 1991 et n’a rien trouvé concernant des armes de destruction massive après cette date.
Duelfer offre cependant une porte de sortie à l’administration qui l’a nommé en laissant planer le doute sur ce qui aurait pu se produire en cas d’arrêt des sanctions contre l’Irak. Il aurait dû rappeler cependant que même si les sanctions économiques avaient été levées, rien ne vient prouver que le Conseil de sécurité de l’ONU aurait levé les interdictions concernant l’armement irakien. Le rapport Duelfer confirme que la combinaison de sanctions de l’ONU, d’inspections et de pressions extérieures avaient permis d’endiguer Saddam Hussein. Le monde avait désarmé Saddam Hussein et ne s’en était pas rendu compte. Bush a affirmé que Saddam Hussein était une menace croissante, mais le rapport démontre que l’Irak était de moins en moins une menace. Bush affirme que Saddam Hussein haïssait les Etats-Unis, mais le rapport prouve qu’au contraire un hypothétique programme d’armement aurait d’abord servit contre l’Iran ou Israël.
Duelfer souligne l’importance des inspections sur le terrain. Ce n’est pas étonnant car tout ce qui était juste dans les rapports des services de renseignement venait d’eux et le reste était faux. Peut-on espérer qu’on se souviendra de cette leçon à propos de l’Iran, de la Libye et de la Corée du Nord.

Source
The Independent (Royaume-Uni)

« If you had seen what I have seen », par Hans Blix, The Independent, 10 octobre 2004.