Plus de dix millions d’Afghans ont aujourd’hui l’opportunité de voter pour leur président, pour la première fois en 5 000 ans d’histoire. Il y a trois ans, peu auraient prédit cette avancée historique, mais avec l’aide du monde, les Afghans ont saisi cette opportunité et ont rejoint les nations démocratiques. Pas à pas, les Afghans reconstruisent un État fonctionnel et un système politique. L’année dernière, la Loya Jirga a adopté la constitution la plus progressiste de l’histoire afghane et du monde musulman. Lors de cette assemblée, tous les groupes politiques ont accepté des règles de gouvernement et tous les groupes ethniques s’investissent dans l’élection du président, du Parlement ou des conseils locaux.
Les Afghans, avec le soutien de la communauté internationale, sont en train de briser le système des seigneurs de guerre. L’État gagne un contrôle financier sur le pays. Hamid Karzaï a nommé de nouveaux gouverneurs et a révoqué ceux qui entretenaient des milices privées. La plupart des armes lourdes du pays sont maintenant aux mains de l’armée afghane et un accord a permis le retour à la vie civile de 15 000 miliciens. Beaucoup reste à faire, mais nous assistons au crépuscule des seigneurs de guerre alors que se développent les institutions afghanes. L’armée compte 15 000 hommes et 28 000 policiers sont entraînés. Sur le plan économique, la croissance est de 15 % avec une inflation stable et un taux de change peu fluctuant. Les infrastructures sont progressivement reconstruites et bientôt, l’Afghanistan deviendra un carrefour commercial influent. Signe de l’amélioration, 3,3 millions d’Afghans sont revenus dans leur pays, le plus grand retour volontaire de l’Histoire. Il faut continuer à soutenir ces progrès.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« A 5,000-Year First », par Zalmay Khalilzad, Wall Street Journal, 9 octobre 2004.