Avec beaucoup de retard, le drame de la mort de soldats italiens décédés à la suite des maladies cancereuses causées par la munition à l’uranium vient au jour. Il s’agit d’un scandale d’une dimension effrayante qui est soigneusement dissimulé par les pouvoirs belligérants. Le prix payé par ces jeunes vies humaines est énorme ; peut-être ne connaîtrons-nous jamais le vrai nombre de victimes.
Un observateur constate : « Les chiffres sont dix fois plus élevés. »
Au cours des auditions concernant l’uranium appauvri devant la commission d’enquête parlementaire du Sénat, le ministre italien de la Défense, Arturo Parisi, a déclaré : « En tout, 255 soldats, ayant participé entre 1996 et 2006 à des missions dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak et au Liban, sont atteints par des maladies cancéreuses, dont 37 sont déjà décédés. » Parisi affirme que lors de l’engagement des soldats dans des « régions critiques », l’armée est « en train d’examiner toutes sortes de mesures préventives.
Nous ne voulons dans aucun cas sousestimer le phénomène et encore moins le dissimuler. » Le ministre de la Défense ajoute que l’Italie « n’a jamais employé de la munition à l’uranium et nous ne pensons pas que d’autres l’aient fait sur nos places d’armes, à moins que des forces étrangères aient opéré avec de fausses informations ; une chose que je n’ose à peine croire. »
L’estimation de l’Osservatore militare est tout à fait différente. Domenico Leggiero, représentant de l’organisation, qui s’occupe des membres de l’armée et de leurs familles, déclare que les données du ministre sont fausses : « Nous sommes désolés, mais de cette manière Parisi perd également de sa crédibilité. Nous avions mis notre espoir en lui, mais ces chiffres sont trop éloignés de la vérité. » Leggiero affirme qu’il dispose « d’autres chiffres officiels de l’armée indiquant presque dix fois plus de maladies et trois fois plus de morts. » Il ajoute : « C’est justement aujourd’hui qu’a lieu en Sicile l’enterrement du gendarme carabiniere Giuseppe Bongiovanni, décédé avant-hier d’une tumeur dont il avait été atteint lors d’une mission à l’étranger. Quand on fait des recherches auprès du ministère, cette victime n’y est pas enregistrée. »
Source : www.repubblica.it du 9/10/2007
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