Ce mois ci, le conseil de sécurité de l’ONU a voté pour condamner le terrorisme sur la proposition d’un texte de la Russie. Toutefois, les circonvolutions de langage et les tractations en coulisse nécessaires au vote n’ont pas rassuré ceux qui veulent gagner la guerre au terrorisme. Ce que ce texte révèle, c’est que même après Beslan, Madrid et le 11 septembre, l’ONU ne parvient pas à combattre le terrorisme sans équivoque.
La raison est que l’Organisation de la conférence islamique, qui regroupe 56 des 191 membres de l’ONU, défend le terrorisme comme un droit. Après le vote du conseil de sécurité, l’ambassadeur John Danforth a essayé de présenter ce texte comme une avancée et c’est vrai que le texte condamne « tous les actes de terrorisme quelle que soit leur motivation » mais au pays merveilleux de l’ONU, un « acte de terrorisme » n’est pas ce qu’on pourrait croire. Depuis huit ans, une commission de l’ONU travaille sur une définition du terrorisme, mais ce qui devrait être simple est rendu compliqué par la volonté des États de l’OCI qui veulent exclure de la définition du terrorisme tous les actes menés par des groupes de libération nationale, quelles que soient leur méthode. Les États-Unis ont essayé de leur faire changer d’avis, tout comme Kofi Annan, mais en vain.
Déjà, dans les années 70, les États islamiques avaient affirmé que les peuples colonisés pouvaient employer tous les moyens à leur disposition. Ces États aujourd’hui se déclarent satisfaits de la nouvelle résolution, mais tant qu’ils continueront à faire obstruction, on ne risque de ne pas voir beaucoup de progrès dans la lutte contre ce fléau.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Terrorism’s Silent Partner at the U.N. », par Joshua Muravchik, Los Angeles Times, 19 octobre 2004.