Tendances et événements au Proche-orient

La victoire écrasante du Parti de Vladimir Poutine, « Russie unie », aux élections législatives, marque un tournant dans l’histoire de la Russie qui est entrée dans le troisième millénaire en essayant de se redresser après la période de décadence qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique et l’ère Eltsine.
De président porteur d’une vision susceptible de provoquer des dissensions politiques interne, Vladimir Poutine est devenu un leader populaire dont le projet jouit du soutien d’une large frange de la société. Ces élections étaient un véritable référendum autour des orientations de Poutine en matière de politiques internes et étrangères. Les électeurs l’ont plébiscité pour sa gestion qui a permis au pays de renouer avec la prospérité économique et de revenir sur la scène internationale en tant qu’acteur incontournable.
Une Russie forte constitue un obstacle de taille à l’unilatéralisme des États-Unis et redonne espoir aux peuples et pays qui ont subi, ces quinze dernières années, l’injustice et l’oppression de l’hyperpuissance.

Presse et agences internationales

• Dans un article publié dans la presse israélienne, Uri Orbakh écrit que pendant des années, la thèse des « deux États pour deux peuples » a été défendue par les Arabes israéliens et par la gauche radicale en Israël. En fait, le conflit oppose les juifs israéliens et les Arabes musulmans. Et dès que les questions de l’occupation et des régions (colonies) sont réglées, les deux peuples vivront en paix, chacun dans son État. En fait, il n’y a rien qui s’appelle « peuple israélien ». Il y a des citoyens arabes qui jouissent de tous leurs droits dans l’État des juifs et non pas dans l’État des Israéliens. L’État d’Israël n’a pas été fondé pour régler les problèmes des Palestiniens et des musulmans mais pour trouver une solution au « problème des juifs ». Dans ce contexte, Israël essaye de permettre à ses citoyens arabes de pratiquer la liberté et la démocratie. Alors que dans le futur État palestinien, il n’y aura pas de place pour les juifs ou pour la citoyenneté juive. Beaucoup de Palestiniens préfèreront vivre à l’ombre de « l’injustice » de l’État juif plutôt que dans un État palestinien, où ils bénéficieraient, théoriquement, de droits égaux avec tous les autres citoyens.

• Dans un article publié dans plusieurs journaux israéliens, Ghady Taoub affirme que 60 ans après la résolution de partage de la terre d’Israël en deux États, un pour les juifs et l’autre pour les Arabes, de nombreux cercles rejettent cette décision, au nom de la démocratie. La théorie des deux États est révolue, non seulement parce que la division est impossible, mais parce qu’elle est rejetée. Prétendre qu’un État juif est antidémocratique uniquement en raison de son caractère juif ne tient pas la route. Cet argument implique que la relation entre le judaïsme et la démocratie est différente de la relation entre l’hellénisme et la démocratie.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
Israël et les États-Unis doivent entamer un dialogue sérieux pour examiner les moyens de faire face au programme nucléaire iranien. Ils doivent évaluer leurs capacités à attaquer les sites nucléaires iraniens et établir les scénarios d’une « crise atomique » entre l’État hébreu et Téhéran.
Cette question était le sujet d’une étude élaborée par Check Frilekh, ancien vice-président du Conseil de sécurité du Premier ministre, publiée la semaine dernière par le Washington Institute. Intitulé « Ce dont on ne parle pas », cette étude souligne qu’Israël préfère que les États-Unis attaquent l’Iran. Et si l’État hébreu estime qu’il est capable de lancer à lui seul cette attaque, il n’informera pas Washington de ses intentions de crainte d’un veto US. Washington aussi entourera de secret ses intentions et ses plans et préservera sa liberté de manœuvre, s’abstenant de tout dialogue avec Israël.
En dépit des réserves réciproques, un tel dialogue autour d’une attaque contre l’Iran est indispensable pour deux raisons : d’abord, il y a un besoin de « séparation des troupes », car sur le chemin de l’Iran, il y l’armée US, en Irak. Ensuite, s’il est attaqué, Téhéran pourrait riposter contre les deux pays. Aussi, faut-il clarifier les choses dès le départ. Il est nécessaire d’examiner les différents scénarios de la riposte iranienne.

TECHRINE (QUOTIDIEN SYRIEN)
 Ezzeddine Darwiche
La conférence d’Annapolis a finalement été organisée comme le souhaitaient les États-Unis avec ses objectifs et ses grands thèmes, à l’exception des modifications introduites à l’ordre du jour pour y inclure le volet syrien. Il est donc irréaliste de polémiquer autour des modalités de la tenue de la conférence.
L’administration Bush continue d’insister que le but de la conférence est de relancer le processus de paix sur le volet palestinien. Les Arabes aimeraient croire cette administration et attendent les actes. Mais l’opinion publique arabe continue de croire que les États-Unis ont organisé cette conférence pour normaliser les relations avec Israël, renforcer la judéïsation, et couvrir l’agression permanente contre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. .

AL-BAYAN (QUOTIDIEN QATARI)
Le 28ème sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui entame ses travaux ce lundi à Doha, est historique à tous les égards. Son timing et son ordre du jour bien garni sont exceptionnels. Aussi, doit-il être couronné par des résolutions à la hauteur des défis auxquels sont confrontées le Golfe, le monde arabe et la région en général. Jamais les dossiers examinés lors d’un sommet du CCG n’étaient aussi volumineux et brûlants.

Audiovisuel international

ANB (APPARTIENT A L’HOMME D’AFFAIRES IRAKIEN NAZMI OJI)
Le principal journal du soir
 Mahmoud Ahmadinejad, président iranien
La conférence d’Annapolis organisée sous le patronage des États-Unis ne contribuera pas à la paix au Moyen-Orient, car elle ignore les droits des Palestiniens et couvre les crimes israéliens commis contre le peuple palestinien avec la bénédiction de Washington.
Les vrais représentants du peuple palestinien n’ont pas assisté à la conférence.

Tendances et événements au Liban

La coalition du 14-mars au pouvoir a officiellement appuyé l’amendement de la Constitution et l’élection à la présidence du commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, estimant que ces deux questions doivent être les priorités dans la période à venir. Pendant ce temps, les milieux politiques et médiatiques attendent l’annonce ce lundi par le chef de l’opposition, le général Michel Aoun, du document des constantes chrétiennes, qui couronne une semaine de concertations avec des personnalités de cette communauté.
Le communiqué publié dimanche par le 14-mars constitue le premier soutien officiel à la candidature du général Sleimane. Mais ce qui a retenu l’attention des observateurs, ce sont les profondes dissensions qui secouent cette coalition hétéroclite. Quelque 35 personnalités du 14-mars sur les 86 qui assistent d’habitude aux assises élargies, ont boudé la réunion de dimanche. D’autres participants se sont efforcés de justifier ce spectaculaire revirement auprès de leur opinion publique qui ne comprend plus comment ils ont pu, aussi vite, faire et dire tout le contraire de ce qu’ils prônaient ces derniers mois.
Une source dirigeante de l’opposition libanaise affirme que le communiqué du 14-mars a trois objectifs :
 1. Paver la voie au chantier de l’amendement constitutionnel pour couvrir le fait que le mécanisme sera différent des fois précédentes, et surmonter les obstacles qui peuvent surgir en raison de l’illégitimité du gouvernement actuel.
 2. Essayer d’entraver la campagne menée par l’opposition pour conclure des arrangements politiques nationaux portant sur toutes les questions litigieuses afin d’assurer au prochain président un climat lui permettant de réussir dans sa tâche. Le 14-mars veut reporter le dialogue concernant la composition du prochain gouvernement, les grandes lignes de la déclaration ministérielle, et l’attitude à l’égard des armes de la Résistance.
 3. Le 14-mars veut exercer des pressions pour se réserver le droit de désigner, unilatéralement, le prochain Premier ministre. Le général Aoun avait établi l’équation suivante : si le président est consensuel, le chef du gouvernement devrait aussi l’être. C’est-à-dire qu’il ne devrait pas être issu des rangs du Courant du futur de Saad Hariri.
Selon des informations sûres, les tractations qui ont lieu actuellement dans les coulisses ont déjà tranché le fait que le futur Premier ministre sera une personnalité indépendante et aura pour tâche principale l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, comme le souhaite le général Aoun.

Presse libanaise

AN-NAHAR (QUOTIDIEN PROCHE DU 14-MARS)
Une pétition parlementaire réclamant l’amendement de la Constitution va être signée aujourd’hui, renvoyant ainsi la balle de l’amendement constitutionnel dans le camp de l’opposition, après que la majorité eut soutenu la candidature du général Michel Sleimane.

AS-SAFIR (QUOTIDIEN PROCHE DE L’OPPOSITION)
Le général Michel Sleimane est en passe de devenir le président de l’unanimité politique au Liban. Des sources diplomatiques françaises ont indiqué que la candidature du commandant en chef de l’armée s’inscrit dans le cadre d’un mécanisme régional et international. Damas, Washington et Paris se sont répartis les tâches. Les États-Unis ont convaincu leurs alliés de la nécessité de soutenir cette option. La Syrie doit maintenant faire de même avec ses amis. Paris, lui, s’est chargé de convaincre les chrétiens, notamment le général Michel Aoun, de faciliter ce choix.

AL-AKHBAR (QUOTIDIEN PROCHE DE L’OPPOSITION)
L’élection du général Michel Sleimane n’attend plus que l’accord sur le prochain gouvernement. Le 14-mars est sorti hier de ses constantes basées sur l’élection d’un président issu de ses rangs, en soutenant officiellement la candidature de Michel Sleimane. L’opposition, elle, reste attachée au fait que tous les dossiers en suspens doivent être réglée au préalable.

Audiovisuel libanais

NTV (PROCHE DE L’OPPOSITION)
Émission : La semaine en une heure
 Michel Pharaon, ministre (14-mars)
Le 14-mars est unifié et a appuyé la candidature du général Michel Sleimane. Les loyalistes n’ont aucune position hostile à l’égard de la Syrie. C’est Damas qui s’est dressé contre les souverainistes au Liban.
 Ghazi Zeaiter, député (opposition)
L’opposition est unie.
Les positions du 14-mars ont embarrassé le Patriarche maronite Nasrallah Sfeir.
L’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth est un haut commissaire.
Nous n’accepterons aucun projet d’amendement de la Constitution provenant de ce gouvernement illégitime.
 Johnny Manayyar, journaliste indépendant
Les États-Unis paieront à la Syrie la facture qu’ils lui doivent au Liban. Cela a déjà commencé avec le soutien à la candidature du général Michel Sleimane dont l’élection constitue une garantie pour les intérêts syriens au Liban.
Le prochain gouvernement va comprendre des ministres proches de la Syrie.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions arabe, anglaise et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise et arabe.