Les élites françaises qui pariaient sur une victoire de John Kerry n’ont pas dû en revenir de la victoire de George W. Bush. Les élites européennes ont rêvé d’un président Kerry qui ratifierait les accords de Kyoto, le traité instituant la Cour criminelle internationale, qui quitterait l’Irak, enverrait des fleurs à Yasser Arafat et peut-être même négocierait avec Ben Laden. Quand il est devenu évident que ce n’était pas ce que voulaient les Américains, les élites européennes sont restées sans voix. Le choix fut d’autant plus significatif que Bush a obtenu le plus grand nombre de voix de l’histoire des élections états-uniennes.Jacques Chirac, dont le parti fait 16 % des voix en France et Gerhard Schröder dont le parti a perdu toutes les élections depuis deux ans, doivent regarder ces élections avec envie.
Jusqu’à mardi, beaucoup d’Européens se positionnaient comme anti-Bush, mais pas anti-américain et ils essayaient de se justifier en utilisant les mensonges de Michael Moore sur le trucage des élections de 2000. Que va faire la vieille Europe à présent ? Déjà, l’Allemagne a envoyé plus de troupes en Afghanistan et participe à la formation des forces de sécurité en Irak et l’Espagne adoucit ses positions anti-américaines du début en envoyant des troupes en Haïti pour suppléer les troupes états-uniennes. Seule la France, la Belgique et la Grèce sont restées constamment dans une posture anti-américaine. Cependant mardi, ces pays parlaient de travailler avec la nouvelle administration Bush. La première opportunité pour mener ce rapprochement sera lors de la conférence internationale sur l’Irak en Égypte, mais Chirac pourrait aussi cesser de soutenir Arafat et la vieille garde palestinienne et changer de position sur l’Iran.
La réélection de Bush renforce également Tony Blair et les forces modérées dans le monde islamique. Les despotes, les groupes pan-arabes et les islamo-fascistes sont eux, affaiblis. Aujourd’hui, l’administration Bush a une possibilité d’aider les Palestiniens à avoir une nouvelle direction pour revenir à la table des négociations.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.
New York Post (États-Unis)

« A Rude Awakening », par Amir Taheri, New York Post, 4 novembre 2004.
« Young Bush teaches ’old Europe’ a lesson », Gulf News, 5 novembre 2004.