Tendances et événements au Liban

Aoun et Nasrallah réaffirment leur alliance stratégique

Les Libanais ont suivi avec attention l’interview-marathon commune (4 heures) donnée mercredi soir par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, et le président du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, au cours de laquelle ils ont réaffirmé leur alliance stratégique et montré une convergence de vues sur tous les dossiers évoqués. Cette interview marque le deuxième anniversaire de la signature du document d’entente entre le CPL et le Hezbollah dans l’église de Mar Mikhaël, à l’endroit même où une manifestation de jeunes qui protestaient contre les coupures du courant électrique a été réprimée dans le sang, le 27 janvier dernier. L’analyse de la longue interview fait ressortir les éléments suivants :
 1. Les deux leaders ont expliqué dans en détail les clauses du document d’entente, présenté comme un cadre commun pour une entente interlibanaise sur les questions fondamentales qui faisaient l’objet d’interprétations divergentes. Il a permis de consolider la paix interne et a assaini les relations entre les chrétiens et les musulmans, longtemps conflictuelles. La solidarité exprimée par les chrétiens envers le million de réfugiés (chiites pour la plupart) de la guerre de l’été 2006, accueillis dans les villages, les écoles, les églises et les couvents, en est l’illustration la plus vivante. La messe célébrée en l’église de Mar Mikhaël au lendemain des incidents du « dimanche noir » constitue un autre exemple.
 2. Le général Michel Aoun a réaffirmé la légitimité de la Résistance dont l’objectif est de libérer la terre et de défendre le pays contre les dangers externes et contre les agressions israéliennes. Dans ce cadre, les deux leaders ont développé un discours montrant à quel point ils sont indépendants dans leur prise de décisions politiques qui ne répondent qu’aux impératifs de l’intérêt national.
 3. Sayyed Nasrallah a révélé des informations inédites sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Il a déclaré que la famille Hariri a proposé, au lendemain de l’attentat, la formation d’une commission d’enquête libano-saoudienne. Sayyed Nasrallah a transmis la proposition au président Bachar al-Assad qui l’a acceptée sur le champ. Ce sont les Saoudiens qui ont refusé.
 4. Les deux leaders ont réitéré leur appui à la candidature consensuelle du commandant en chef de l’Armée, le général Michel Sleimane, dans le cadre d’un accord global portant sur la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’élaboration d’une nouvelle loi électorale.

En parallèle à ces observations, deux éléments importants sont à relever :
 1. L’ambassadeur d’Arabie saoudite a démenti les propos de Walid Joumblatt selon lesquels le roi d’Arabie saoudite se tenait aux côtés du 14-mars dans sa « bataille » contre la Syrie et le Hezbollah.
 2. Toutes les figures du 14-mars ont commencé une campagne d’escalade verbale destinée à mobiliser leurs bases en prévision du meeting que la coalition au pouvoir compte organiser le 14 février prochain pour commémorer le troisième anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri.

Audiovisuel libanais

ORANGE TV (OTV, DU COURANT PATRIOTIQUE LIBRE DE MICHEL AOUN)
Émission : Rencontre spéciale
 Hassan Nasrallah, secrétire général du Hezbollah
« Le Hezbollah s’est abstenu de rendre publique sa propre version des faits, lors des incidents du dimanche 27 janvier, pour ne pas exercer des pressions sur l’enquête. Nous avons transmis les informations dont nous disposions aux forces de l’ordre. L’évolution de l’enquête est jusqu’à maintenant rassurante, sérieuse et satisfaisante et nous ne voulons pas lancer des accusations arbitraires. En tout état de cause, il n’appartient pas à l’armée de tirer sur les manifestants. Et j’ai dit au général Sleimane que la préservation de l’armée passe avant tout par l’enquête sérieuse et déterminante (…)
Le Hezbollah a adopté la candidature du général Aoun dès la première séance du dialogue national. Nous avons placé l’annonce officielle de notre position entre les mains du général qui n’a pas voulu la dévoiler pour des raisons tactiques qui lui sont propres (…)
Le président martyr Rafic Hariri puis les députés Saad Hariri et Walid Joumblatt ont accordé des garanties à la Résistance qui dépassent les dispositions de la feuille d’entente avec le CPL. Mais nos positions ont divergé en ce qui concerne le partenaire chrétien de l’alliance électorale (en 2005) : ils ont refusé un partenariat avec le général Aoun et nous n’avons pas adopté l’autre partie chrétienne (…)
La démocratie consensuelle est indispensable dans un pays de diversité et de pluralité comme le Liban. Le régime islamique ne peut être imposé par la force, sinon le pays ira vers la ruine et l’effritement (…)
La Résistance n’est pas une milice et ce mouvement a été fondé en réaction à l’occupation. Il semble que certaines parties ne sont pas concernées par la défense de nos frontières sud, bien que nous ayons gelé nos opérations de résistance, après la libération, pour laisser le champ libre au gouvernement, pour tenter de récupérer les fermes de Chebaa et les détenus libanais. Israël peut invoquer tout prétexte factice pour lancer une guerre contre le Liban. C’est pourquoi nous avons élaboré une stratégie défensive claire, d’autant que la diplomatie ne nous a pas permis d’obtenir nos droits. L’entente que nous avons conclue avec le général Aoun a été moins loin à cet égard que l’accord que j’ai élaboré avec le président martyr Hariri. Quelques semaines avant son assassinat, Rafic Hariri m’avait dit qu’il croyait en la Résistance non seulement pour libérer les fermes de Chebaa, mais également jusqu’à la conclusion d’un accord de paix global. Ultérieurement, les députés Saad Hariri et Walid Joumblatt nous ont présenté des positions similaires. Plus tard, ils sont revenus unilatéralement sur leurs engagements, car ils avaient fait des promesses aux États-uniens qu’ils désarmeraient la Résistance (…)
Le Hezbollah ne possède pas de réseau de sécurité capable de couvrir l’ensemble du territoire libanais. Nous avons des forces de renseignement dans le Sud pour protéger nos cadres et nous possédons une force de sécurité préventive dans la banlieue sud. En tout état de cause, les autres parties possèdent des réseaux similaires (…)
Au lendemain de l’assassinat du président Hariri, sa famille m’a proposé la mise en place d’une commission d’enquête libano-saoudienne. J’ai contacté le président Assad qui a donné son accord à ce projet. Ce sont les Saoudiens qui ont refusé. Comment puis-je accuser la Syrie de l’assassinat, alors que je ne possède pas de preuves ? Ils ont utilisé cette affaire pour se retourner contre la Résistance. S’ils prouvent que la Syrie a assassiné Rafic Hariri, je prendrai clairement position contre Damas. »
 Michel Aoun, président du Courant patriotique libre
« Une application partielle de l’initiative arabe n’est pas admissible car il nous faut des garanties internes. Nous avons adopté la candidature consensuelle du général Michel Sleimane. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous laisser marginaliser en ouvrant la voie à une manœuvre écartant le candidat le plus fort. Il n’y a pas de problème de confiance entre moi et le commandant en chef de l’armée. Mais le problème n’est pas à caractère personnel. Après avoir retiré ma candidature à la présidence, je ne peux pas décevoir ma base populaire en abandonnant notre droit à la participation à travers le tiers de garantie (…)
Il incombe au gouvernement libanais de traiter du dossier des détenus libanais en Syrie avec Damas et de mener une enquête dans cette affaire. En ce qui concerne les Libanais qui se sont rendus en Israël après la libération du Sud, le gouvernement Siniora a fait obstacle à leur retour. La résistance est un droit sacré pour libérer les territoires occupés et les détenus en Israël. Nul ne peut nous imposer des contraintes quant à l’utilisation des armes dans notre propre pays. Une fois les fermes de Chebaa et les détenus libérés, il faudrait élaborer une stratégie défensive que le gouvernement devrait adopter (…)
J’ai été une des premières personnes à réclamer une commission d’enquête internationale dans l’affaire Hariri. Mais depuis trois ans, l’enquête n’a abouti à rien et certaines personnes sont détenues sans preuves, en violation flagrante des droits de l’homme. »

Déclarations publiques

 MICHELE SISON, NOUVELLE CHARGEE D’AFFAIRES DES ÉTATS-UNIS AU LIBAN
« Le président George Bush et sa secrétaire d’État, Condoleezza Rice, m’ont demandé de transmettre au chef du gouvernement le message d’engagement des États-Unis pour la souveraineté et la prospérité d’un Liban démocratique, un engagement qui reste ferme et inaltérable. Mon gouvernement soutient fermement l’élection d’un nouveau président de la République, et exprime ses regrets de voir le vide se perpétuer et la session pour l’élection du chef de l’État reportée douze fois, sachant qu’un accord sur un candidat de consensus a été atteint depuis longtemps. Les forces extérieures doivent cesser de faire obstruction au processus démocratique en place. Le Parlement devrait se réunir et élire un président immédiatement et sans conditions. Le soutien apporté par le président Bush et le Congrès des États-Unis est bipartisan et provient des républicains et des démocrates à la fois. Je réitère notre appui au gouvernement au Liban pour l’aider à réaliser plusieurs objectifs, dont l’élection immédiate d’un président de la République, la mise en place du tribunal spécial pour le Liban et l’arrêt des attentats terroristes lâches qui visent à ébranler les institutions du pays et son régime démocratique. »

 MICHEL SLEIMANE, COMMANDANT EN CHEF DE L’ARMEE
« Les officiers doivent rester alertes et vigilants. La discorde est une ligne rouge et l’impartialité ne signifie pas, pour l’armée, la renonciation à l’exécution des missions qui lui incombent. J’ai une confiance totale dans la justice militaire. L’enquête menée par l’armée est sérieuse et transparente. Elle prouve que l’institution militaire est engagée à rendre des comptes, loin de toute ingérence politique. L’unité de l’armée est la garantie incontestable pour la sauvegarde de l’unité de la nation, sa sécurité et sa stabilité. »

 NASSER KANDIL, ANCIEN DEPUTE DE BEYROUTH (OPPOSITION)
« La Syrie et ses alliés demeurent attachés à l’initiative arabe et le gouvernement d’union nationale est une condition fondamentale pour résoudre la crise libanaise. La mission de Moussa a battu de l’aile, parce qu’il est sorti des limites de son mandat et est rentré dans les détails du deuxième point de la feuille de route pour militer en faveur des demandes de la majorité. Ce point est le plus important, car il concerne le gouvernement d’union nationale, ainsi que la résistance et les relations avec la Syrie. M. Moussa devrait corriger cette faute parce que la confiance a été ébranlée entre l’opposition et le secrétaire général lorsqu’il est sorti des termes du texte du plan arabe. La séance du 11 février prévue au Parlement pour élire le président est pour le moment tributaire du climat actuel, notamment après les propos de Walid Joumblatt, comme s’il existait une décision arabo-internationale de garder le Liban plongé dans le vide. »

 MARWAN HAMADE, MINISTRE DES TELECOMS (14-MARS)
« Je mets en garde contre toute tentative de remettre en question la candidature du commandant en chef de l’armée. Cette remise en question mènerait la majorité à assumer ses responsabilités à l’égard du général Michel Sleimane, du Parlement actuellement clos et la conduira à prendre des décisions très strictes. La formule d’un gouvernement composé de trois tiers égaux est inacceptable pour la majorité, car une telle solution ne serait pas démocratique et constituerait un prélude à des blocages à l’avenir (…)
Le 11 février, nous nous trouverons devant l’un des deux situations : soit nous élirons un président et nous avancerons en direction d’un nouveau round de dialogue, soit nous dirons merci à Amr Moussa en lui indiquant qu’il n’y a aucun changement sur la scène libanaise. Nous lui garantirons un climat positif, mais faciliter la tâche à Amr Moussa ne veut pas dire que nous allons livrer le gouvernement à une partie qui ne veut que détruire l’État. Les médias de l’opposition inventent chaque matin quelque chose de nouveau dans l’unique but de saper l’initiative arabe, alors que la vérité est toute autre. »

Tendances et événements au Proche-orient

Les primaires US suscitent l’intérêt du monde arabe

Les médias et les milieux politiques arabes suivent avec attention les primaires US, conscients que l’évolution de plusieurs dossiers au Moyen-Orient dépendra de l’identité du futur locataire de la Maison-Blanche. Les principaux analystes et spécialistes des questions états-uniennes, qui multiplient les commentaires dans la presse et les interventions sur les écrans de télévision, relèvent les observations suivantes :
 1. Les électeurs US ont exprimé jusqu’à présent une grande volonté de changement. Cela est dû aux échecs continus de l’administration Bush en matière de politique étrangère et domestique, et de politique économique. Le pays est au bord de la récession, la plupart des indicateurs virent au rouge et le chômage a augmenté pour la première fois depuis des années. Le drame irakien constitue la meilleure illustration de l’échec de George Bush. Ce sont sans doute les démocrates qui vont remporter les élections présidentielles. Le prochain président (ou présidente) auront un chantier immense pour réorienter la politique états-unienne, en se basant notamment sur le rapport de la commission Baker-Hamilton.
 2. Les centres de recherches et les think tank régionaux soulignent que dans leurs discours, tous les candidats insistent sur le fait qu’Israël est l’allié stratégique des États-Unis. Mais le soutien apporté à l’État hébreu n’a pas la même intensité et la même force chez tous les candidats, même si tous sont obligés de faire de la surenchère à ce niveau pour ne pas se mettre à dos le puissant lobby sioniste.
 3. Pour le peu de temps qui lui reste, l’administration Bush tente d’accomplir quelques réalisations pour améliorer les positions du parti républicain lors des élections. Son but et de renforcer ses positions au Congrès lors des élections du mi-mandat, à l’automne prochain.

Presse et agences arabes et internationales

INTERFAX (AGENCE DE PRESSE RUSSE)
La Russie s’est dit « inquiète » du lancement par l’Iran d’une fusée spatiale. « Tout mouvement pouvant aboutir à la création d’armes d’un tel potentiel est évidemment inquiétant pour nous comme pour d’autres », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Lossioukov. « Cela éveille des soupçons, concernant l’Iran, sur une possible volonté de fabriquer des armes nucléaires », a-t-il ajouté, émettant ainsi des doutes d’une rare vigueur de la part de Moscou sur le programme spatial et nucléaire de Téhéran, son allié traditionnel dans la région. « Les fusées à longue portée sont l’une des composantes de ce complexe d’armements. Évidemment, cela suscite une inquiétude », a martelé M. Lossioukov, par ailleurs chargé, côté russe, du dossier nucléaire nord-coréen.
La télévision iranienne a diffusé lundi des images montrant le lancement d’une fusée, ressemblant au missile Shahab-3, en plein désert. Aucune précision n’a été donnée sur la portée et la puissance de la fusée, qualifiée d’engin « de recherche ». L’Iran a procédé à ce lancement lors de l’inauguration de son premier centre spatial, destiné à envoyer prochainement dans l’espace un satellite de recherche.
L’ancien chef d’état-major des Forces stratégiques russes, le général Viktor Essine, estime pour sa part que Téhéran est sur le point d’accéder à des fusées balistiques de longue portée. Le lancement lundi de la fusée « montre que les spécialistes iraniens sont arrivés à produire des moteurs de fusée à propulsion liquide qui permettront de concevoir des fusées balistiques d’une portée de 3 500 à 4 000 kilomètres et plus », a-t-il dit. « Je ne serais pas étonné que de telles fusées apparaissent en Iran dans les prochaines années », a-t-il ajouté, se disant convaincu que Téhéran deviendra « bientôt une puissance spatiale ».

ICG (INTERNATIONAL CRISIS GROUP, THINK TANK FONDÉ PAR GEORGE SOROS)
 Rapport sur l’Afghanistan
La communauté internationale manque d’objectifs communs pour stabiliser l’Afghanistan et les tensions perceptibles au sein de l’OTAN renforcent l’insurrection. « La communauté internationale est de plus en plus fragmentée, ce qui permet à l’insurrection de gagner du terrain », affirme l’ICG dans cette évaluation publiée alors que s’achevait à Tokyo une réunion de deux jours des donateurs soutenant la reconstruction de l’Afghanistan. L’insurrection grandissante, six ans après le renversement des talibans, « reflète l’échec collectif de s’attaquer aux racines de la violence », dit l’ICG.
La Grande-Bretagne est accusée d’initiatives inadéquates et « déstabilisantes », dont des propos publics sur d’éventuelles négociations avec les talibans. Washington est montré du doigt pour s’entêter à vouloir éradiquer le pavot par arrosage de produits chimiques « en dépit de la résistance de presque tous les acteurs » sur le terrain. L’Onu, dit le rapport, « a perdu beaucoup de son leadership ces dernières années » et a échoué à s’imposer « comme coordinateur des efforts internationaux ».
Washington et ses alliés sont aussi épinglés pour avoir « créé des structures parallèles de pouvoir » avec les équipes de reconstruction provinciales (PRT) civilo-militaires, dotées de projets pas toujours en harmonie avec les besoins locaux. Les alliés sont aussi accusés de n’être pas assez fermes envers « ceux qui dans les rangs du pouvoir sont impliqués dans le commerce de la drogue ».

LE TEMPS (QUOTIDIEN SUISSE)
• C’est en 2005 que Baitullah Mehsud prend de l’importance lorsqu’il signe avec les autorités un accord de cessez-le-feu pour la région du Sud-Waziristan. L’une des sept zones tribales pakistanaises, frontalières de l’Afghanistan, dont il est originaire. Qualifié à l’époque « d’artisan de la paix », il est devenu, ces derniers mois, l’ennemi du pouvoir en place. Le régime l’accuse d’être responsable de nombreux attentats qui ont frappé le pays après l’assaut sanglant de l’armée contre la Mosquée rouge d’Islamabad en juillet 2007. En le désignant comme le commanditaire de l’assassinat de Benazir Bhutto, le 27 décembre dernier, le président Musharraf a contribué à la forte médiatisation du personnage - le militant a toutefois formellement démenti son implication.
• L’Allemagne fournira dès cet été un contingent de 200 hommes pour assumer la mission de la force d’intervention rapide au nord de l’Afghanistan et remplacer le détachement norvégien, a confirmé mercredi le ministre allemand de la Défense, Josef Jung. Du Kosovo, où elle est la première force militaire, au Congo-Kinshasa en passant par le Liban, l’armée allemande est présente sur une dizaine de conflits. Mais à chaque fois, face à une opinion publique toujours plus réticente, voire hostile, et qui pèse plus lourd qu’ailleurs en Europe, il a fallu trouver un « habillement humanitaire », mettre en avant l’aide au développement, se justifier par l’avancée des droits de l’homme.

LE MONDE (QUOTIDIEN FRANÇAIS, GROUPE LAGARDERE)
Le ministre de l’Intérieur français, Michèle Alliot-Marie, a annoncé l’extension, via la loi d’orientation et de programmation sur la sécurité intérieure (LOPSI 2), de la connexion des fichiers sur les passagers aériens avec ceux des personnes recherchées. Actuellement, cette mesure est expérimentée dans les aéroports Charles de Gaulle, Orly et Marignane à Marseille, pour les passagers en provenance de cinq pays : l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan, la Syrie et le Yémen. Elle sera étendue à trente pays considérés à risque selon une liste établie par l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), et concernera les vols indirects.

ABC (QUOTIDIEN ESPAGNOL, MONARCHISTE)
Un homme de 22 ans a été condamné à mort en Iran pour avoir violé de manière répété la prohibition de l’alcool, rapporte l’agence Irna.

LE FIGARO (QUOTIDIEN FRANÇAIS, CONSERVATEUR)
EL MUNDO (QUOTIDIEN ESPAGNOL, CONSERVATEUR)
CORRIERE DELLA SERRA (QUOTIDIEN ITALIEN, CONSERVATEUR)
 Entretien de Tony Blair, envoyé du Quartet au Proche-Orient avec des quotidiens européens
Cet homme pressé ne cesse de répéter que sa mission est au Proche-Orient, bien qu’il exerce simultanément des fonctions de conseil auprès de JP Morgan et de la Financière de Zurich, qu’il multiplie les interventions de par le monde sur les sujets les plus variés, et qu’il ambitionne la présidence de l’Union européenne. « Il est hors de question pour Israël de lever toutes les restrictions à Gaza et en Cisjordanie du jour au lendemain. Tant que le Hamas continue de tirer des roquettes depuis Gaza et après l’attentat de Dimona, c’est impossible. Cela fait peser une énorme pression politique sur le gouvernement d’Ehoud Olmert, notamment de la part des citoyens de Sdérot, qui essuient chaque jour des tirs de roquettes. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut rien y changer. Ma tâche est de reconstruire la confiance entre Israéliens et Palestiniens, pour qu’ils avancent (…) Si le Hamas veut faire partie de la négociation, il doit accepter le principe de deux États. La situation à Gaza pourrait s’améliorer immédiatement si le Hamas arrêtait les tirs de roquettes sur Israël. Cependant, nous devons trouver une stratégie plus efficace pour isoler et affaiblir les extrémistes à Gaza tout en y aidant la population. Je sais que la situation à Gaza est terrible. Nous devons aussi œuvrer à une réconciliation entre Gaza et la Cisjordanie. Nous voulons tout faire pour renforcer les modérés de l’Autorité palestinienne. »

THE GUARDIAN (QUOTIDIEN BRITANNIQUE, MAJORITE PARLEMENTAIRE)
A l’issue de ses entretiens avec le Premier ministre britannique Gordon Brown et le ministre des Affaires étrangères David Milliband, la secrétaire d’État des États-Unis, Condoleezza Rice, a souligné l’importance de la bataille d’Afghanistan pour l’Otan. Le diplomate norvégien Kay Eide a été envisagé comme prochain envoyé de l’Onu sur place. En outre, Mme Rice a annoncé que le président Sarkozy enverra 1 000 hommes supplémentaires.

LA PRESSE CANADIENNE (QUOTIDIEN CANADIENNE)
• Le Premier ministre canadien, Stephen Harper, a eu un entretien téléphonique avec le président Sarkozy à propos des troupes en Afghanistan. La poursuite des missions de combat canadiennes est liée, par le rapport Manley, à une augmentation des forces alliées de l’Otan de 1 000 hommes.
• Stephen Harper est prêt à convoquer des élections générales si le Parlement lui refuse la prolongation des missions de combat en Afghanistan. De son côté, l’opposition libérale n’accepte que des missions de reconstruction et en fait une affaire de principe.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.