Au moment de la journée mondiale de l’alimentation, le 16 octobre dernier, un centre de recherches politiques basé à Bangkok, Focus on the Global South, publiait en collaboration avec une ONG anti-OGM, GRAIN, un rapport examinant l’ordre n° 81 (sur un total de 100) promulgué par le patron de l’Autorité provisoire de la Coalition en Irak, L. Paul Bremer III, avant de quitter le pays. Cet décret impose aux agriculteurs irakiens l’utilisation de semences correspondant aux normes sévères de la convention UPOV afin de moderniser l’agriculture par l’utilisation de semences « de qualité ». Ceci revient en réalité à leur interdire d’utiliser leurs propres semences et garantit de fait un monopole aux multinationales comme Monsanto, Syngenta, Bayer et Dow Chemical. Car avant de s’implanter en Irak, ces multinationales devaient s’assurer que les semences locales ne leur feraient pas concurrence. Désormais, elle vont pouvoir s’emparer du premier maillon de la chaîne alimentaire du pays.
Traditionnellement, l’agriculture irakienne s’appuyait sur un système informel domestique pour s’approvisionner en semences, en y consacrant une partie de la récolte et souvent par échange entre zones agricoles. De plus, la constitution irakienne interdisait la propriété privée des ressources biologiques.(Photo : inspection de récoltes irakiennes en 1942)