Les États-Unis s’engagent chaque jour un peu plus dans la voie de l’illégalité internationale. Sous la première administration Bush, ils ont refusé d’appliquer aux individus capturés sur le champ de bataille le statut de « prisonnier de guerre » défini par les conventions de Genève, puis ont envahi et occupé l’Irak au mépris du droit international. Dernier épisode en date, le nouveau Congrès états-unien, où l’extrême-droite est rentrée en force lors des élections du 2 novembre, a relancé le débat sur la Cour pénale internationale, à laquelle les États-Unis sont hostiles depuis le début. De par ses statuts, la CPI serait en effet compétente pour juger « les crimes de génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre ». À ce titre, elle pourrait être saisie de telles violations commises par les troupes états-uniennes, voire par leurs dirigeants dans le cadre des guerres d’agression du Kosovo et de l’Irak. Une situation inacceptable pour Washington, qui a fait savoir par le biais de ses représentants du Capitole que tout État refusant de signer des accords d’immunité pour les troupes de l’US Army pourrait se voir refuser l’aide économique qui leur est accordée par les États-Unis, pour des sommes allant parfois jusqu’à plusieurs centaines de millions de dollars.