Tendances et événements au Proche-Orient

Les succès de la Résistance palestinienne compromettent les plans de Barak

L‘armée israélienne multiplie ses raids sanglants contre la Bande de Gaza alors que la Résistance est déterminé à faire face aux agressions à travers des opérations planifiées et complexes qui ont surpris les troupes d’occupation, aussi bien au niveau de la précision et des tactiques utilisées, que des pertes importantes infligées aux envahisseurs. Du jamais vu depuis le début de la lutte armée dans les territoires palestiniens occupés, selon de nombreux spécialistes israéliens. Ces développements sur le terrain s’accompagnent d’une intense activité politique :
 1. Des informations de presse affirment que les entretiens de l’ancien président états-unien, Jimmy Carter, avec les dirigeants du Hamas au Caire et à Damas, ont permis l’élaboration d’un plan d’action s’articulant autour des points suivants :
a) Instauration d’une trêve globale à Gaza et en Cisjordanie où les Résistants s’engagent à cesser toutes les attaques en contrepartie de la fin des assassinats, des incursions et des arrestations de militants par l’armée israélienne.
b) Levée du blocus, ouverture immédiate de tous les points de passage et levée des barrages installés par l’armée d’occupation.
c) Libération du soldat Gilat Shalit en échange de 1 400 prisonniers palestiniens dont les noms ont été remis par le Hamas lors des différents rounds de négociations.
 2. L’armée israélienne a considérablement renforcé ses mesures en Cisjordanie et à Gaza à la veille de la Pâque juive par crainte d’attaques de la Résistance. En Cisjordanie, perquisitions et arrestations se sont multipliées.
 3. Les indices sur une attaque d’envergure contre la Bande de Gaza sont de plus en plus nombreux. Cette invasion aurait lieu dans la seconde moitié de mai, c’est-à-dire après les cérémonies organisées à l’occasion du 60ème anniversaire de la création d’Israël, auxquelles devrait assister George Bush. Dans le même temps, des voix s’élèvent en Israël pour mettre en garde contre les risques d’une telle attaque pour laquelle plaident les milieux de la droite israélienne. Toutefois, le Premier ministre Ehud Olmert et le ministre de la Défense, Ehud Barak, font preuve d’hésitation, surtout après que la Résistance ait dévoilé une partie de son potentiel militaire.

Presse et agences internationales

TECHRINE (QUOTIDIEN SYRIEN)
 Ezzeddine Darwiche
L’administration Bush a menti et trompé l’opinion publique au sujet de l’Irak et l’a reconnu par la suite. Qu’est-ce qui peut nous pousser à la croire maintenant lorsqu’elle parle de la Palestine, du Liban, du Soudan et de tous autres pays arabes ? Les politiques arabes doivent être bâties sur des facteurs qui sont propres aux Arabes et doivent prendre en considération les possibilités de l’existence de mensonges de la part des États-uniens.

THE CHRISTIAN SCIENCE MONITOR (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
 Nicholas Blanford
Le Hezbollah continue de recruter et de former de nouveaux combattants à un rythme effréné. En effet, la campagne d’enrôlement s’est sensiblement emballée au cours des deux derniers mois, depuis l’assassinat d’Imad Moughniyé qui a réveillé les craintes d’une nouvelle guerre. Beaucoup de ces recrues sont envoyées en Iran pour un stage de formation spécialisée de 45 jours, selon certains combattants du Hezbollah. L’un de ceux-là m’a confié qu’il revenait d’Iran, son deuxième voyage en un an, où il a appris à manier le fonctionnement des missiles antichar. De nouvelles tactiques y sont enseignées, y compris la façon de prendre et de protéger les positions, une nouvelle exigence posée par les guérilleros du Hezbollah, notamment par rapport à la guerre défensive qu’à mené l’organisation en 2006. Le recrutement ne se limite pas aux chiites libanais. Des sunnites, des chrétiens et des druzes sont également recrutés dans des unités de réserves appelées "Saraya", ou bataillons. Bâtir des liens avec les sunnites sert pour le Hezbollah le double objectif d’élargir son spectre politique, tout en améliorant les relations tendues entre les deux communautés. Dans le sud de la ville côtière de Saïda, un groupe de militants islamistes sunnites, les Forces de Fajr, qui ont combattu les troupes d’invasion israélienne au début des années 1980, se sont reformées sous le patronage du Hezbollah. « Le Hezbollah ne refusera jamais une personne qui compte rejoindre la résistance », dit Izzat Qadri, le maire sunnite de Kfarchouba, proche du Hezbollah.

HAARETZ (QUOTIDIEN ISRAELIEN)
La surveillance des navires qui tombe sous la responsabilité de la Finul, qui a du mal à confondre les trafiquants, n’a pas été suffisamment efficace pour faire respecter l’embargo sur les livraisons d’armes au Liban. Il y a un an, Israël a fait part à l’Allemagne, qui, à cette époque, commandait les forces maritimes de la Finul, des soupçons sur la possibilité que l’Iran transfère des armes au Hezbollah par voie maritime. Le problème, c’est que les investigations de la Finul ne sont pas assez strictes et ne sont tout simplement pas sérieuses. Les Casques bleus ne sont pas assez nombreux pour examiner la cargaison de navires suspects, comparer leurs noms et le numéro d’enregistrement des navires avec les registres de la liste noire.
Le Hezbollah aurait positionné les deux tiers de ses roquettes au sud du Litani, dans la zone contrôlée par la Finul, où l’organisation chiite n’est pas autorisée à opérer. Au cours du mois écoulé, Israël a fait pression sur l’Onu pour promouvoir la publication d’une déclaration présidentielle du Conseil de sécurité concernant la poursuite du trafic d’armes au Hezbollah en dépit de l’embargo. Toutefois, l’absence de consensus entre les pays qui composent le Conseil a entravé les progrès sur la déclaration.
Il y a peu, l’Allemagne a transféré ses pouvoirs à l’Italie, qui travaille différemment. Lorsque la force, qui se compose de 11 navires et qui travaille en étroite collaboration avec la marine libanaise, localise un navire suspect, il est vérifié par les autorités libanaises, le plus souvent au port de Beyrouth. La force a jusqu’ici vérifié 13000 navires, mais n’a enregistré que 70 bâtiments suspects.

NEW YORK TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
L’Administration du président George Bush a organisé une vaste entreprise de manipulation des analystes militaires travaillant à la télévision pour obtenir une couverture favorable de la guerre en Irak. Dans cette entreprise, l’Administration a exploité la loyauté idéologique et militaire de ces analystes, qui sont souvent des gradés de l’armée à la retraite. Ces commentateurs, qui apparaissent régulièrement sur les grandes chaînes US pour analyser les guerre en Irak et en Afghanistan, représentent aussi quelque 150 entreprises militaires, que ce soit en tant que lobbyistes, consultants ou membres du conseil d’administration, ce que les téléspectateurs ignorent totalement. Ces entreprises comprennent des poids lourds du secteur qui cherchent tous à obtenir une part des centaines de milliards de dollars de contrats générés par la guerre contre le terrorisme. Et l’Administration Bush a utilisé cette situation pour transformer les analystes en instruments capables de façonner de l’intérieur la couverture du terrorisme par les médias. Les analystes ont ainsi été invités à des centaines de briefings privés avec des dirigeants militaires, ont été emmenés en Irak, ont eu accès à des renseignements confidentiels et ont eu des briefings avec de hauts responsables de la Maison-Blanche, du département d’État et du département de la Justice. En retour, ils se sont faits la caisse de résonance des points de vue de l’Administration, même lorsqu’ils soupçonnaient parfois que l’information était fausse ou exagérée.

• La police israélienne a interdit samedi soir une réunion à Jérusalem-Est en soutien au chef du Fateh emprisonné en Israël, Marwan Barghouthi, a rapporté la télévision publique. La police a interdit la tenue de la réunion au théâtre al-Kawati dans la partie orientale de Jérusalem, annexée en 1967, et a fait évacuer la salle. Le public s’est dispersé sans incident, mais le directeur a été retenu pour subir un interrogatoire, selon cette source. Marwan Barghouthi a assuré le 8 avril que les Palestiniens étaient prêts à une « réconciliation historique », dans une lettre adressée à l’organisation pacifiste israélienne La Paix maintenant, qui fête ses 30 ans. Marwan Barghouthi a été arrêté par l’armée israélienne en 2002 et condamné en juin 2004 à cinq peines de prison à vie.

• L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a exhorté l’Arabie saoudite à mettre fin au système qui interdit aux femmes de travailler, voyager, se marier ou avoir accès aux services médicaux sans l’autorisation d’un membre mâle de la famille. « Human Rights Watch appelle l’Arabie saoudite à prendre des mesures immédiates pour s’atteler aux violations des droits de l’homme résultant de la politique de tutelle masculine », indique un rapport de l’organisation basée à New York. « Le gouvernement saoudien devrait respecter ses obligations internationales et faire disparaître ce système extrêmement discriminatoire », indique HRW.
Pour l’organisation, ces politiques de tutelle et de ségrégation sexuelle dans le royaume ultraconservateur privent les femmes de leurs droits les plus élémentaires. « Souvent, les femmes saoudiennes doivent obtenir la permission d’un “gardien” –un père, un mari ou même un fils– pour travailler, voyager, étudier, se marier ou même avoir accès aux services médicaux », indique le rapport. Les autorités « traitent les femmes comme des mineurs » incapables de prendre des décisions, même insignifiantes, pour leurs enfants sans une permission écrite du père de l’enfant.

• Téhéran a accusé la secrétaire d’État US Condoleezza Rice de faire preuve d’« iranophobie » en essayant de faire porter à Téhéran la responsabilité des problèmes de sécurité en Irak. « Nous considérons que l’évolution de la situation aujourd’hui en Irak est le résultat des politiques illogiques de l’Administration américaine », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, lors de son point de presse hebdomadaire.

• Un « avion espion appartenant aux forces armées géorgiennes a été abattu par nos forces armées », au-dessus du district de Gali, a affirmé le chef adjoint des forces armées abkhazes Anatoli Zaitsev à la télévision nationale russe. Les forces abkhazes sont en train de récupérer les restes du drone, a indiqué un autre responsable abkhaze, Rouslan Kichmaria, à l’agence de presse russe Interfax. Le ministre géorgien pour la Réintégration (des régions séparatistes), Temour Iakobachvili, a confirmé qu’un drone avait explosé au-dessus de Gali, mais a affirmé qu’il n’appartenait pas à la Géorgie.

Audiovisuel international

CHAINE SATELLITAIRE SYRIENNE
• Lors de la réunion du comité central du parti Baath, le président Bachar al-Assad a mis l’accent sur la nécessité de connaître les difficultés de la vie quotidienne auxquelles sont confrontés les citoyens.
• Six martyrs sont tombés hier à Gaza dans un massacre perpétré par les Israéliens.
• En Irak, l’arrivée de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice s’est accompagnée d’attentats qui ont fait des dizaines de morts et de blessés et provoqué d’énormes dégâts.

Tendances et événements au Liban

Report de la présidentielle et sabotage du dialogue

La 18ème séance de l’élection présidentielle, prévue mardi 22 avril, va probablement être reportée une nouvelle fois après les recommandations faites aux loyalistes par le secrétaire d’État adjoint US pour le Proche-Orient, David Welch, de ne pas participer au dialogue national auquel a appelé le président du Parlement, Nabih Berry. Une source de l’opposition a indiqué que le diplomate US a demandé à ses interlocuteurs libanais (A part M. Berry, il n’a rencontré que des personnalités du 14-mars) de maintenir le statu quo au Liban jusqu’à l’automne prochain. Car le plan états-unien est de perpétuer la crise jusqu’au printemps 2009 afin que l’échéance des législatives arrive sans que les Libanais ne se soient entendus sur une loi électorale acceptée de tous. Ils seront alors confrontés à deux choix : soit proroger le mandat du Parlement actuel, et de la sorte maintenir la majorité au pouvoir ; soit organiser le scrutin conformément à la loi électorale en vigueur (Appelée loi 2000 ou la loi Ghazi Kanaan, du nom de l’ancien chef des SR syriens au Liban) qui est injuste envers les chrétiens.
Les dernières 48 heures ont enregistré les développements suivants au Liban.
 1. Un violent affrontement a opposé des militants du 14-mars et des partisans de l’opposition dans la ville chrétienne de Zahlé, dans la plaine de la Bekaa. L’incident a fait trois morts et plusieurs blessés. L’altercation a opposé des partisans du député Elie Skaff, principal notable de la ville et un des chefs de l’opposition, et des militants des Phalanges libanaises, dirigé par l’ancien chef de l’État Amine Gemayel, et membre du 14-mars. Quelques heures plus tôt, un député de la ville Salim Aoun (membre du parti du général Michel Aoun) avait été insulté et menacé par des militants de l’ancienne milice des Forces libanaises. Six des sept députés de Zahlé font partie du bloc parlementaire de Michel Aoun. Le chef chrétien de l’opposition est la cible d’une campagne politique et médiatique, destinée à l’affaiblir sur la scène chrétienne. Il est accusé de bloquer l’élection à la présidence du candidat consensuel, le général Michel Sleimane. Michel Aoun, lui, reproche à ses détracteurs d’œuvrer à la marginalisation des chrétiens et à l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban.
 2. Nabih Berry a annoncé que le dialogue est le passage obligé pour réaliser une entente interlibanaise. Son entourage a assuré que le président du Parlement ne permettra pas que le pays soit mis devant le fait accompli concernant la question des législatives et de la loi électorale. Son conseiller politique, le député Ali Hassan Khalil a demandé aux loyalistes d’exposer devant l’opinion publique le texte de loi qu’ils estiment le plus adéquat afin qu’il fasse l’objet d’un débat politique (Voir ci-dessous).
 3. Les différents milieux politiques libanais attendent les résultats de la rencontre arabo-internationale sur le Liban, coordonnée par le ministre français des Affaires étrangères à la demande des États-uniens, en marge de la réunion des voisins de l’Irak, mardi au Koweït. Certaines informations ont indiqué que les Français ont demandé à rencontrer en tête à tête la délégation syrienne pour parler du Liban.
 4. Les dirigeants de l’opposition ont entamé des concertations intensives pour élaborer un plan d’action pour faire face aux tentatives répétées des loyalistes de torpiller toutes les initiatives de règlement de la crise et de résumer le plan arabe au seul point de l’élection présidentielle, ignorant les deux autres clauses qui portent sur la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’élaboration d’une loi électorale juste. Dans ce cadre, les Forces libanaises de Samir Geagea (Membres du 14-mars) sont en train de transformer la candidature consensuelle de Michel Sleimane en candidature de confrontation, à travers les meetings organisés dans les différentes régions pour dénoncer « ceux qui bloquent l’élection », en allusion à Michel Aoun.

Déclarations

MICHEL AOUN, CHEF CHRETIEN DE L’OPPOSITION
« Une campagne acharnée est menée contre le CPL (Le Courant patriotique libre) pour lui faire assumer la responsabilité du vide politique. Le vide a commencé avec les élections législatives de 2005, qui ont été organisées sur base d’une loi arbitraire dont les résultats au niveau de la représentation populaire, notamment chrétienne, sont injustes. Le gouvernement a dissous le Conseil constitutionnel et n’a pas réagi à la démission des ministres chiites. Les ministres chrétiens actuels sont des employés auprès de la famille Hariri et ne sont pas représentatifs au niveau populaire. La solution à la crise réside dans la formation d’un gouvernement d’entente nationale qui serait composé de forces politiques représentant les régions et qui veilleraient à l’application de projets de développement ainsi qu’à l’exécution du budget de l’État. Le gouvernement et ses agents déboursent les allocations à travers le haut comité de secours dont les fonds ne doivent pas être normalement consacrés à l’asphaltage des routes. Le cabinet Siniora est une compagnie privée. Il n’est plus possible d’accepter après Taëf un président de la République qui n’a pas de prérogatives. Si on l’élit, il sera comme Élias Hraoui ou Émile Lahoud qu’ils ont isolés pendant trois ans. Ils puisent leur force de la politique étrangère (…) Je ne crois pas aux assurances états-uniennes au sujet du rejet de l’implantation des réfugiés palestiniens. Pourquoi les Palestiniens achètent-ils des terrains à Gharzouz, Batroun et Jiyé (...). Que Siniora, qui présente comme un épouvantail le risque d’implantation palestinienne, les achète. Que notre ami Michel Murr ou cheikh Amine Gemayel nous expliquent ce phénomène. »

NABIH BERRY, PRESIDENT DU PARLEMENT (OPPOSITION)
 Entretien avec le quotidien As-Safir
« Le temps presse. Il faut mener un dialogue rapide et efficace, et non pas tourner en rond. Il faudrait parvenir à une déclaration d’intentions au sujet de la distribution des sièges au sein du prochain cabinet et sur la taille de la circonscription électorale. Une fois cet accord conclu, le sit-in de l’opposition serait levé et le Parlement élirait le général Michel Sleimane à la présidence. La séance parlementaire de mardi sera vraisemblablement reportée. Le dialogue est une opportunité précieuse et permet de sauver l’initiative arabe. Celui qui le rejette commet un péché. La Syrie soutient l’élection du général Sleimane, ainsi que le dialogue interlibanais et les décisions du précédent dialogue national. Damas a lancé des signaux positifs qu’il faut capter. Nous traversons une période dangereuse. La solution est purement libanaise, et nul ne peut nous imposer un projet qui nuise à l’équation libanaise et aux principes de Taëf. »

ALI HASSAN KHALIL, DEPUTE DU BLOC BERRY
« Une solution partielle ne permettrait pas de dénouer la crise et ne ferait que renforcer les positions d’un camp au détriment d’un autre. Si (la majorité) parvient à se soustraire à la tutelle indirecte de David Welch, elle se rendra compte que nous avons une chance réelle de nous entendre. Le maintien du statu quo actuel est dangereux, eu égard à l’exacerbation des tensions au niveau régional. Si la situation actuelle perdure jusqu’aux prochaines législatives, nous n’aurons que deux choix : la prorogation du mandat de la Chambre actuelle ou l’adoption de la loi de 2000. Nous préférons proroger le mandat du Parlement plutôt qu’organiser des élections sur base de la loi de 2000. Nous proposons l’adoption de la loi de 1960, que l’autre camp avance un projet alternatif et on avisera. »

MICHEL SLEIMANE, CHEF DE L’ARMEE ET CANDIDAT CONSENSUEL A LA PRESIDENCE
« On ne permettra à personne de porter atteinte à l’unité du pays et à la paix civile. L’institution militaire ne tolérera pas que le sang des martyrs ait été versé en vain, et que les sacrifices des blessés et handicapés partent en fumée. Elle ne pliera pas non plus devant les complots israéliens et ses actes criminels ; de même qu’il n’y aura pas de répit avec les terroristes, et tous ceux qui cherchent à déstabiliser le pays et à porter atteinte à sa sécurité. Les semeurs de zizanie ne pourront dissuader l’armée de rester attachée à son droit inaliénable et définitif, qui est de défendre le territoire, et de sauvegarder la souveraineté et la dignité nationale. Il n’y a aucun doute sur le fait que les Libanais aspirent, en cette période délicate, à en finir avec les crises politiques successives et à la relance des institutions appelées à remplir efficacement leur rôle national. »

MOHAMMAD RAAD, CHEF DU BLOC PARLEMENTAIRE DU HEZBOLLAH
— « Les États-Unis cherchent à maintenir le gouvernement actuel à la tête du pays et à proroger le mandat du Parlement actuel, comme l’a affirmé Condoleezza Rice en marge d’une réunion internationale. Les propos de Mme Rice ont déprimé certaines forces chrétiennes car Rice a délibérément ignoré la question de la présidentielle. D’où le fait que certains diplomates américains accrédités au Liban ont cherché à minimiser la teneur de ses propos. Certains amis locaux des puissances étrangères, qui ont changé leur fusil d’épaule en pariant sur le soutien américain, sont aujourd’hui déprimés. Ils commencent à se rendre compte que l’Administration états-unienne les utilise pour mener son propre combat et ne fait rien pour les défendre. Il n’est d’autre issue que le dialogue. Celui qui refuse le dialogue rejette la souveraineté et l’union nationale. La crise pourrait perdurer jusqu’aux prochaines législatives. La prorogation du mandat du Parlement actuel est-elle envisagée ? Qui a dit que toutes les institutions étatiques ne s’effondreront pas ? Pourquoi ouvrir la voie à davantage de chaos ? Est-ce pour permettre à l’ennemi israélien d’agresser un Liban divisé ? Nous ne voulons amender aucun point de Taëf. Nous adopterons toute entente qui obtiendra le soutien de tous les Libanais et nous ne chercherons aucunement à l’amender. »

SAMIR GEAGEA, CHEF CHRETIEN DU 14-MARS
« La tactique des autres est de faire de notre vie un enfer, en brûlant des pneus, en coupant les routes, en générant le chaos et en menaçant de manière permanente, l’index levé vers le ciel. L’objectif est de pousser le peuple libanais au désespoir, de paralyser l’économie. Mais nous allons triompher en fin de compte, même s’il est difficile de définir la date à laquelle se terminera la confrontation. Je suis sûr que nous allons gagner et atteindre nos objectifs, parce que notre action est juste. Nous ne réclamons que nos droits et nous voulons seulement vivre en paix. Quant à ceux dont les revendications sont en contradiction avec la logique, le sens de l’histoire et l’entente libanaise ils ne pourront certainement pas atteindre leurs objectifs et perdront. »

ANTOINE ZAHRA, DEPUTE DES FORCES LIBANAISES DE SAMIR GEAGEA
« Le général Aoun est devenu un instrument qui sert à saboter de l’intérieur toutes les composantes qui sont à la base de la présence chrétienne libre et active au Liban, alors qu’il est devenu évident qu’il est impossible de laminer cette présence de l’extérieur. Il s’agit d’une des nombreuses entreprises de destruction systématique de toutes les composantes de la société chrétienne, de l’Église à la présidence de la République en passant par les partis politiques. Il invente tous les jours un prétexte, comme l’achat des terres ou l’implantation. »

WIAM WAHHAB, CHEF DRUZE DE L’OPPOSITION
« David Welch a essayé d’inciter certains au sein du 14-mars à élire un président à la majorité absolue. Cela serait un coup d’État et l’opposition y répondra par un coup d’État. Une partie du 14-mars est toujours enthousiaste à ce sujet, tandis qu’une autre, plus raisonnable, ne croit plus aux promesses des États-uniens. Je conseille à tout le monde de ne pas faire de paris sur les promesses de cette Administration, ni au sujet de la loi électorale ni au sujet de la présidentielle. D’ailleurs, concernant la présidentielle, le dialogue avec l’opposition a une adresse, le général Michel Aoun. C’est lui qui est le dépositaire des revendications de l’opposition. Sans accord avec le général Aoun, il n’y aura pas de président de la République, ni dans un an ni dans deux ou trois ans. »

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions allemande, arabe, anglaise, espagnole et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise, espagnole et arabe.