La subversion par Internet prend une ampleur nouvelle. À l’occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe industrielle de Bhopal, l’équipe des Yesmen vient de réussir le coup d’éclat de faire passer l’un de ses membres pour un porte-parole de Dow Chemical aux micros de la chaîne d’information continue de la BBC. Il y expliquait que « sa » société avait décidé, pour la première fois de l’Histoire, de privilégier l’intérêt général sur les intérêts des actionnaires et de reconnaître sa totale responsabilité dans l’accident industriel qui a fait plus d’une centaine de milliers de victimes en Inde, en 1984. Il promettait en conséquence une indemnisation rapide de celles-ci pour un montant total de 12 milliards de dollars, le nettoyage du site dans les années à venir, la communication de documents sur la nature des produits dispersés et le soutien à la procédure d’extradition de Warren Anderson, ancien directeur de l’usine, poursuivi en Inde pour homicide et actuel résidant de Long Island, aux États-Unis. Ce faux communiqué a entraîné un démenti formel de Dow Chemical, contraint d’admettre que jamais la société n’avait envisagé de mécontenter ses actionnaires pour un si futil motif. Suite à cette publicité négative, l’action de Dow Chemical a chuté de 3%.