Le 7 mai 2008, Dmitry Medvedev prête serment comme président de la Fédération de Russie. Il s’engage à protéger la vie de ses concitoyens où qu’ils se trouvent, ce qui inclut les populations d’Ossétie du Sud, d’Abkhazie, du Haut-Karabagh et de Pridnestrovie.

Chers citoyens de Russie !

Vous êtes au courant, sans aucun doute, de la tragédie en Ossétie du Sud.

Le pilonnage en pleine nuit de Tskhinvali par les forces géorgiennes a provoqué la mort de centaines de nos civils. Des membres des forces russes de maintien de la paix ont péri en effectuant leur devoir pour protéger femmes, enfants et vieillards.

La direction géorgienne, en violation des statuts de l’ONU, de ses propres engagements dans les accords internationaux, a déclenché — contre toute raison — un conflit armé, dont les victimes ont été les civils. Le même sort attendait l’Abkhazie. Il est évident que Tbilissi comptait sur une guerre éclair pour mettre la communauté internationale devant le fait accompli. Le moyen le plus inhumain d’atteindre ce but a été choisi, celui d’annexer l’Ossétie du Sud au prix de l’humiliation de tout un peuple.

Ce n’était pas la première tentative. En 1991, le président de la Géorgie Gamsakhourdia avait ordonné l’assaut de Soukhoumi et Tskhinvali sous le mot d’ordre « La Géorgie aux Géorgiens ». Réfléchissez juste à ces mots. Des milliers de morts, des dizaines de milliers de réfugiés, des villages saccagés, voilà à quoi tout cela mena. La Russie précisément stoppa alors l’extermination des peuples abkhaze et ossète. Notre pays devint un médiateur, une force de paix, visant à un règlement politique, tout en respectant l’intégrité territoriale de la Géorgie.

La direction géorgienne a choisi une autre voie. Sabotage des négociations, ignorance des accords acquis, provocations politiques et militaires, agressions contres les forces de maintien de la paix, tout cela a brutalement violé le régime établi dans la zone de conflit avec le soutien de l’ONU et de l’OSCE. La Russie a fait preuve de retenue et de patience. Nous avons plusieurs fois appelé à revenir à la table des pourparlers et n’avons pas trahi notre position même après la proclamation unilatérale de l’indépendance du Kosovo.

Mais nos proposition insistantes adressées à la partie géorgienne, pour conclure, avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, un accord sur le non-recours à la force sont restées sans réponse. Malheureusement, l’OTAN et l’ONU en ont également fait fi. Il est aujourd’hui évident : une solution pacifique du conflit n’était pas dans les intentions de Tbilissi. La direction géorgienne se préparait à la guerre et le soutien politique et matériel de protecteurs extérieurs n’a fait que renforcer la conviction de son impunité.

Tbilissi a fait son choix dans la nuit du 7 au 8 août. Saakachvili a choisi le génocide pour atteindre ses objectifs politiques. Il a ainsi lui-même fait une croix sur tous les espoirs de cohabitation pacifique des Ossètes, Abkhazes et Géorgiens dans un même État. Les peuples d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie se sont prononcés plusieurs fois, lors de référendums, pour l’indépendance de leurs républiques. Nous comprenons qu’après ce qui s’est passé à Tskhinvali et ce qui était planifié en Abkhazie, ils ont le droit de décider eux-mêmes de leur sort. Les présidents de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, en se basant sur les résultats de leurs référendums et les résolutions de leurs Parlements, se sont adressés à la Russie en lui demandant de reconnaître la souveraineté étatique de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Le Conseil de la fédération et la Douma ont voté en faveur de ces demandes.

Dans cette situation il est indispensable de prendre une décision. Vu la volonté des peuples ossète et abkhaze, et en me basant sur les statuts de l’ONU, les déclarations de 1970 sur les principes du droit international relatifs aux relations d’amitié entre États, l’Acte final d’Helsinki de l’OSCE de 1975 et sur d’autres textes fondamentaux, j’ai signé les décrets sur la reconnaissance par la Fédération de Russie de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.

La Russie appelle les autres États à suivre son exemple. Ce n’est pas un choix facile mais c’est l’unique option pour préserver les vies des gens.