Le cabinet du secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a confirmé que l’administration Bush s’apprête à donner 150 milliards de dollars à American International Group (AIG), le principal assureur états-unien, pour le sauver de la faillite.

AIG a été dirigée pendant 38 ans par Maurice R. "Hank" Greenberg, un des piliers de l’establishment US, qui nomma Henry Kissinger à la présidence du conseil consultatif international de la société et finança abondamment le parti républicain. La rumeur lui attribue toutes sortes d’opérations clandestines en Asie et en Amérique latine ; rumeur qui paraît confirmée lorsque Ronald Reagan propose à Greenberg de le nommer directeur des opérations de la CIA, ce qu’il décline. En définitive, le patriarche est mis en cause en 2005, par le procureur Eliot Spitzer. Il est accusé d’avoir masqué une vaste opération financière réalisée avec Warren Buffet en truquant les comptes de la société. À la demande de deux administrateurs, l’ex-secrétaire à la Défense William Cohen et l’ex-ambassadeur à l’ONU Richard Holbrooke, il démisionne pour échapper aux poursuites. Il reste cependant vice-président honoraire du Council on Foreign Relations et administrateur de nombreuses associations et fondations de la famille Rockefeller.

Avec 16 % des actions, Greenberg reste l’actionnaire de référence de la compagnie via la société panaméenne Starr International. Il choisit comme successeur Robert B. Willumstad, puis il y a deux mois, Edward M. Liddy. Celui-ci a travaillé avec le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld à la direction du groupe pharmaceutique G. D. Searle & Co, puis… avec l’actuel secrétaire au Trésor Henry Paulson à la direction de Goldman Sachs.

Actuel vice-président de la firme, l’ambassadeur Frank Wisner II a façonné la carrière du président français Nicolas Sarkozy dont il est le beau-père par alliance.