Monsieur le Président,

Ma délégation voudrait réagir à quelques déclarations faites sur la tragédie humanitaire endurée par les populations de l’Est de la République démocratique du Congo.

1. La plupart des déclarations prononcées ici ont plus abordé les conséquences de la crise, c’est-à-dire des violations des droits de l’homme et humanitaires plutôt que leurs causes. Par conséquent le fait de nommer ou d’envoyer en masse des rapporteurs spéciaux et autres observateurs ne résoudra en rien les malheurs qui ­frappent gratuitement les populations martyres du Nord-Kivu. La priorité, on ne cessera jamais de le dire, serait d’exercer des fortes pressions diplomatiques et politiques sur les forces rebelles et leurs commanditaires afin de mettre un terme à leurs aventures diaboliques qui sèment la haine parmi les populations de la sous-région des Grands Lacs.

2. Sur le plan humanitaire, il est impérieux d’apporter un appui aux deux millions de déplacés internes et réfugiés et favoriser leur retour dans leurs milieux de résidence sans quoi, c’est une mort programmée, un génocide silencieux consistant au déplacement forcé des populations autochtones et leur enfermement dans les camps de la mort, en vue de les remplacer par d’autres.

3. Concernant les revendications affichées par la soi-disant rébellion qui est en fait une caisse de résonance des commanditaires, c’est-à-dire la protection d’une certaine communauté et la présence des ex-FAR et autres interahamwe, ces questions ont été clairement résolues dans le Plan de Nairobi de 2007 et la Conférence de paix de Goma de 2008. Malheureusement, les autres parties à ces instruments ne manifestent pas de bonne volonté par une implication sincère et totale. Bref, elles cherchent par des manèges à les saboter carrément.

4. Certaines déclarations ont fait mention du comportement des forces armées congolaises et aussi de l’absence de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. II y a lieu de savoir d’abord que l’armée actuelle est une institution en cours de restructuration, suite à l’intégration des ex-troupes rebelles dans l’armée nationale. Il est donc clair qu’une partie de l’armée joue le Jeu de l’ennemi par les exactions diverses afin de discréditer tout le Corps. Pour ce qui est de l’autorité de l’État, tout observateur crédible de la situation en RDC sait que certains pays voisins sont devenus de grands exportateurs des minerais alors que leurs sous-sol n’en disposent pas et qui craignent d’être coupés de leurs sources d’approvisionnement, en cas de rétablissement de l’autorité de l’État congolais sur toutes les parties du Territoire.

5. S’agissant des déclarations de cer­taines ONG, nous aimerions tout simplement dire qu’elles s’inscrivent dans la logique d’un complot pour la déstabilisation de la RDC. Cela est perceptible dans les attitudes de certains responsables des Nations Unies. Par ailleurs, tout le monde est au courant d’un rapport tendancieux publié par l’ONG Human Rights Watch sur les responsables politiques congolais et dans lequel rapport elle cherche à provoquer la révolte contre le pouvoir central des ressortissants de quelques provinces de la République.

Je vous remercie de votre attention.