Rétrospectivement, les historiens verront sans doute l’automne 2004 comme un moment crucial dans la diplomatie du Proche-Orient, mais sera-ce comme une nouveau commencement ou comme une opportunité ratée ? Une fenêtre s’est ouverte dans les relations israélo-syriennes avec la proposition de Bashar El Hassad de relancer les négociations.
Il faut saisir cette occasion et ce d’autant plus que, même en cas de bluff syrien, Israël n’a rien à perdre. J’ai rencontré le président syrien et je suis certain qu’il est, non seulement convaincu de l’intérêt d’une relance des négociations, mais qu’il veut également intégrer davantage son pays dans la communauté internationale. Cette impression de ma part a été renforcée par mes rencontres avec le ministre des Affaires étrangères syrien, le vice-Premier ministre et le ministre de l’information. Les Syriens sont sincères et des dirigeants arabes comme Hosni Moubarak ou Abdallah de Jordanie ont proposé leur médiation.
Certains en Israël estiment qu’il faut d’abord se concentrer sur les Palestiniens et ne pas mener deux négociations en même temps, mais je ne vois pas où est le problème dans la tenue de négociations simultanées. Au contraire, un double engagement pourrait consolider l’orientation vers la paix puisque l’Autorité palestinienne et le gouvernement syrien discutent aujourd’hui également entre eux. La main tendue syrienne ne doit pas être repoussée.

Source
Daily Star (Liban)

« Israel won’t lose by talking to Syria », par Terje Roed-Larsen, Daily Star, 05 janvier 2005.