Le président Nicolas Sarkozy, qui a désormais la capacité de nommer en conseil des ministres le président de France-Télévisions, a aussi l’autorité pour choisir ses interviewers. Ce faisant, il renoue avec une tradition peu glorieuse initiée par son prédécesseur, François Mitterrand.

Le président Mitterrand avait ainsi accordé des entretiens télévisés à Laure Debreuil (épouse de son ministre Georges Kiejman), Christine Ockrent (épouse de son ministre Bernard Kouchner) et Anne Sinclair (épouse de son ministre Dominique Strauss-Kahn).

Le 5 février 2009, Nicolas Sarkozy a accordé un entretien à Laurence Ferrari et à David Pujadas. Au début du quinquennat, Madame Ferrari était présentée par la presse étrangère comme la maîtresse du président de la République. Monsieur Pujadas, quand à lui, a lié sa carrière depuis longtemps à celle de Monsieur Sarkozy. Le 3 février 2004, il avait participé aux manœuvres de déstabilisation de l’ancien Premier ministre Alain Juppé, annonçant même mensongèrement au journal télévisé que celui-ci se retirait de la vie politique.

[1] « La sarkozysation de l’audiovisuel français », Réseau Voltaire, 10 juin 2008.