Depuis la déclaration d’Ariel Sharon, début janvier, évoquant une crise diplomatique entre Tel Aviv et Moscou en raison d’un « problème hautement classifié », les spéculations vont bon train. Au centre du débat, la visite du président syrien Bashar el-Assad à Moscou, le 24 janvier prochain, avec dans ses valises les devises rapportées à son pays par l’augmentation du prix du pétrole, ainsi que des bons de commande pour tout un arsenal de technologie militaire russe.
On trouve au sommet de cette liste le système de missiles Iskander, développé pendant les années 90 par la Russie et testé avec succès l’été dernier. Il est capable de viser tout type d’installation sur l’ensemble du territoire israélien. Sa portée ne dépasse guère les 300 km, en revanche sa précision (+ ou - 20 mètres) et sa technologie de brouillage d’interception dernier cri en font une arme tactique redoutable. En outre, Damas s’intéresse aux missiles anti-aériens portables de la classe Igla (SAM-18 et SAM-16), ainsi qu’aux systèmes de missiles anti-tanks Kornet et Metis.
Hier, Colin Powell menaçait la Russie de sanctions si elle n’annulait pas ses propositions. Aujourd’hui, le ministre de la Défense russe, Sergueï Ivanov, lui a répondu, narquois : « Aucune discussion de ce type [la vente des Iskander à la Syrie] n’est en cours ». Cependant, « ce système ne fait l’objet d’aucune restriction ou engagement, et aucune restriction n’a été imposée pour son exportation ».