J’ai intitulé ma conférence « Un Nouveau Regard sur le 11-Septembre » [1]. En suggérant qu’il est temps de porter un nouveau regard sur ces événements, je pense avant tout à ceux qui ont décidé, depuis longtemps, que les attentats du 11-Septembre avaient bien eu lieu de la façon dont l’administration Bush-Cheney, ainsi que les rapports officiels, l’ont affirmé ; à ceux qui pensent que le Mouvement pour la Vérité sur le 11/9, qui conteste cette version, se compose d’adeptes de la théorie du complot, dépourvus de toute capacité de jugement objectif. Ces personnes, dont la plupart des journalistes, ayant forgé depuis longtemps leur opinion, sont imperméables à tout argument présenté par notre Mouvement. Elles se contentent de lever les yeux au ciel, et de passer leur chemin.

Mais notre Mouvement, de même que les éléments dont nous disposons, ont considérablement évolué ces trois dernières années. Il n’est pas rationnel de rejeter d’emblée nos arguments, sans prendre le temps de les examiner. Il est moins que jamais concevable de lever les yeux au ciel, sans démontrer la nature irrationnelle de ceux que l’on tente de discréditer en les appelant les « adeptes de la théorie du complot ».

Ma conférence s’adresse également, bien qu’indirectement, à mes amis, membres du Mouvement pour la Vérité. Certains d’entre eux estiment en effet que, Bush et Cheney n’étant plus en fonction, et l’administration Obama étant revenue sur certaines des politiques qui reposaient sur le 11-Septembre, il n’est plus si important de connaître la vérité. D’autres, voyant que l’administration Obama part toujours du principe que c’est al-Qaïda qui a attaqué les États-Unis le 11/9, en ont conclu qu’il n’y avait aucun espoir que la vérité soit jamais révélée, et que nous ferions mieux d’abandonner. À ceux-là, je voudrais dire que la recherche de la vérité est plus importante que jamais, car bien des politiques, à commencer par la guerre en Afghanistan, n’ont pas été remises en cause. De plus, les changements politiques s’ajoutant à l’évolution de notre Mouvement, nous avons à présent, pour la toute première fois, une chance raisonnable d’obtenir une véritable enquête.

J’en viens maintenant à mon sujet : Pourquoi les adeptes de la théorie officielle du complot devraient porter un nouveau regard sur le 11/9. J’utilise le terme « adeptes de la théorie officielle du complot » à dessein. Bien souvent, les gens qui croient en la théorie officielle sur le 11/9 surnomment dédaigneusement les membres du Mouvement pour la Vérité des « adeptes de la théorie du complot ». Mais cela n’est pas rationnel. On parle de complot dès lors que plusieurs personnes conspirent en secret en vue de commettre un acte illégal, tel un braquage de banque ou une escroquerie quelconque. Croire en une théorie du complot, au sujet d’un événement, signifie simplement croire que celui-ci est le fruit d’une conspiration. Selon l’interprétation du 11/9 par le tandem Bush-Cheney, qui devint la version officielle, les attentats furent le fruit d’une conspiration entre Oussama ben Laden et 19 membres d’al-Qaïda. Cette version officielle est, par conséquent, une théorie de complot.

Cela signifie que chacun défend une théorie du complot à propos du 11/9. Le débat sur le 11/9 n’est donc pas un débat entre adeptes et anti-adeptes de théorie du complot. Il s’agit simplement d’un débat entre ceux qui acceptent la théorie du complot de l’administration Bush-Cheney, et ceux qui penchent pour une théorie alternative, selon laquelle le 11/9 fut le produit d’un complot à l’intérieur de cette administration.

Ceux qui défendent la théorie officielle du complot ne peuvent donc pas, de façon rationnelle, rejeter la théorie alternative au motif qu’il s’agit d’une théorie du complot. La seule question rationnelle à se poser est : Quelle théorie est la mieux soutenue par les éléments probants ?

Je précise que je n’utilise pas le terme « théorie officielle du complot » de façon péjorative. Il n’y a rien de mal à croire en cette théorie. Je l’ai acceptée moi-même, au début. C’est seulement un problème si vous y croyez vraiment, si vous êtes à ce point convaincu par la théorie officielle du complot, que vous ne pouvez regarder de façon objective les éléments susceptibles de la contredire.

Les raisons d’être sceptique à l’égard de la théorie du complot de Bush-Cheney

Il est plus que jamais irrationnel de continuer à croire en la théorie officielle du complot, car nous disposons de beaucoup d’éléments nouveaux par rapport au moment où cette théorie fut gravée dans les esprits.

À ce moment nous ne savions pas, par exemple, que l’administration Bush-Cheney raconterait d’énormes mensonges, qui allaient faire des millions de victimes, dont des milliers d’États-uniens. Et bien avant de mentir à propos des armes de destruction massive en Irak, la Maison-Blanche avait ordonné à l’Agence de protection de l’Environnement, juste après le 11/9, de mentir à propos de la qualité de l’air sur le site du World Trade Center. Le résultat, c’est qu’environ 60 % des personnes qui ont participé aux opérations de sauvetage ou de déblaiement sont aujourd’hui malades, quand elles ne sont pas mortes, et que le nombre de gens qui vont mourir des suites de maladies sera probablement supérieur à celui des victimes du 11/9 lui-même. Devant ces faits, il serait difficile d’affirmer que l’administration Bush-Cheney ne pouvait être moralement impliquée dans l’organisation du 11/9 et de sa dissimulation.

Nous avons également d’autres raisons, peu connues à l’époque, d’être sceptiques à l’égard des rapports officiels.

La plupart des gens ont cru que la Commission d’enquête sur le 11/9 était conduite par ses deux co-présidents : Thomas Kean, ancien gouverneur républicain, et Lee Hamilton, ancien membre démocrate du Congrès. Par conséquent, cette Commission d’enquête leur paraissait être indépendante, et non partisane. Mais la Commission fut en réalité conduite par Philip Zelikow. C’est lui qui dirigea l’équipe de 85 personnes, lui qui était en charge de produire le Rapport de la Commission d’enquête sur le 11/9. Et Zelikow était avant tout un membre de l’administration Bush-Cheney, proche en particulier de Condoleezza Rice, avec laquelle il coécrivit un livre. Grâce à un ouvrage de Philip Shenon, journaliste au New York Times, sur la Commission d’enquête, nous savons maintenant que Zelikow restait en contact avec Rice, mais également avec Karl Rove, à l’époque secrétaire adjoint de la Maison-Blanche. Shenon révèle que, avant même que l’équipe se mette au travail, Zelikow avait déjà dessiné les grandes lignes du Rapport, et en avait écrit les « titres et sous-titres des chapitres et titres de sections ». Shenon nous apprend également que Kean et Hamilton s’étaient entendus avec Zelikow pour que l’équipe ignore l’existence de ce plan pré-établi.

Dans le livre qu’ils ont co-écrit sur la Commission d’enquête, Kean et Hamilton accusent les « tenants de la théorie du complot » de ne pas baser leurs théories sur les faits, mais de partir de leurs théories pour rechercher les faits qui la corroborent. Kean et Hamilton affirment qu’à contrario la Commission d’Enquête s’est basée sur les faits probants, et non sur une conclusion : « Nous n’étions pas là pour opposer une théorie ou une interprétation du 11/9 à une autre » ont-ils écrit. Ils ont pourtant admis que Zelikow avait attribué « le sujet ‘al-Qaïda’ à [l’un des membres de l’équipe] », à qui il fut demandé de « raconter l’histoire de l’opération la plus aboutie d’al-Qaïda : les attentats du 11/9 ». Si ce n’est pas là partir d’une théorie, comment appeler cela ?

Si la Commission d’enquête ne fut pas indépendante de l’administration Bush-Cheney, que dire du NIST (l’Institut National des Normes et Technologies), qui rédigea les rapports officiels sur la destruction du World Trade Center ? Le NIST est une agence du ministère du Commerce états-unien. Cette agence était par conséquent dépendante, à l’époque, de l’administration Bush-Cheney, et dirigée par une personne nommée par cette administration.

Récemment, un ancien employé du NIST a révélé que celui-ci avait été « largement détourné du champ scientifique vers le champ politique ». Les scientifiques travaillant pour le NIST, a t-il affirmé, « perdirent [leur] indépendance scientifique, et n’étaient guère plus que des ‘exécutants’ ». Il ajoute : « Tout ce que produisaient les exécutants était filtré par la direction, et évalué selon des critères politiques, avant publication. » [2]

De plus, selon lui, les rapports du NIST sur le World Trade Center ont également dû être approuvés par l’Agence de Sécurité Nationale (NSA), et le Bureau de Management et du Budget – « un bras du Bureau Exécutif du Président » – qui « avait spécialement délégué une personne pour superviser notre travail ». [3]

Les rapports du NIST, qui affirment que les Tours Jumelles et le bâtiment 7 se sont effondrés sans l’aide d’explosifs, sont donc davantage des rapports politiques que scientifiques – ce que tout examen sérieux confirme. Il n’est pas concevable que les auteurs, diplômés en physique et en ingénierie, aient pu croire ce qu’ils ont écrit.

Le Nouveau Visage du Mouvement pour la Vérité

Si la connaissance de nouveaux éléments concernant l’administration Bush-Cheney et les rapports officiels accréditant leur théorie du complot nous amène à porter un nouveau regard sur le 11/9, il en est de même de l’évolution du Mouvement pour la Vérité. Au début, l’image qui en était donnée était celle d’« une bande de gosses sur Internet ». Puis j’ai rejoint le Mouvement en publiant Le Nouveau Pearl Harbor, et l’image est devenue « une bande de gosses sur Internet, plus un théologien sur le retour ». George Monbiot, dans The Guardian, les traite d’« abrutis », et d’« idiots ». Alexander Cockburn, dans Counterpunch, dans The Nation, les surnomme les « complotistes cinglés » (édulcoré en français par l’expression « adeptes du complot » dans Le Monde Diplomatique) qui ne connaissent rien au « monde réel », et encore moins à l’histoire militaire. Manquant de « toute compréhension des preuves », ajoute-t-il, ils représentent « l’ascendance de la magie sur le bon sens [et] la raison ». [4]

Si certains de nos détracteurs m’ont décrit comme le chef de ce Mouvement (...) – Monbiot m’a désigné comme son « grand prêtre », un autre comme son « gourou » – l’idée était de le faire passer, aux yeux du grand public, pour un mouvement religieux (voire sectaire), composé de gens qui ne savent rien du monde réel. Comme l’un d’eux l’a exprimé : « En tant que théologien, Griffin n’est pas qualifié pour parler d’autre chose que de mythes et de fables ». Ce à quoi j’ai répondu que j’étais, de ce fait, parfaitement qualifié pour parler de la théorie officielle du complot. Néanmoins, le Mouvement pour la Vérité souffre encore de cette image auprès du grand public, et il est encore décrit comme étant mené par des gens qui n’ont aucune compétence dans les domaines concernés.

Même si cette caricature, comme toute caricature, a pu contenir une part de vérité, cela est aujourd’hui totalement erroné. Le leadership intellectuel du Mouvement est maintenant exercé par des scientifiques et des professionnels qui connaissent indéniablement le monde réel. Beaucoup de ces professionnels se sont regroupés en associations, dédiées à la recherche de la vérité sur le 11/9.

Il y a quelques années, des scientifiques ont créé le Panel Scientifique pour une Enquête sur le 11/9. Plus récemment, des physiciens et des chimistes, principalement, ont créé les Universitaires pour la Vérité et la Justice sur le 11/9. À la suite de quoi nos détracteurs ont déclaré que si nos affirmations à propos du World Trade Center étaient justifiées, elles feraient l’objet de publications dans des revues d’articles scientifiques approuvés par des pairs. Au cours de l’année écoulée, des scientifiques affiliés aux Universitaires pour la Vérité et la Justice ont publié trois articles dans des revues de ce type, (à comité de lecture). Le principal auteur du dernier en date de ces articles, paru dans l’Open Chemical Physics Journal, est Niels Harrit, professeur de chimie à l’Université de Copenhague. Ces scientifiques ont trouvé dans la poussière du World Trade Center des éléments chimiques qui ne devraient pas s’y trouver, si la théorie officielle, selon laquelle ce sont seulement les incendies et la gravité qui firent s’effondrer les immeubles, était vraie.

Lorsque des physiciens et des chimistes ont rejoint le Mouvement, certains critiques ont dit : « Ils ne comptent pas vraiment. Les raisons de l’effondrement des Tours du WTC est affaire d’ingénieurs, et votre Mouvement n’en compte aucun. » C’était le cas en 2005. L’année suivante, l’architecte Richard Gage créa « Architectes et Ingénieurs pour la Vérité sur le 11/9 », et maintenant plus de 600 d’entre eux ont signé sa pétition, appelant à une nouvelle enquête. Ce sont des gens qui connaissent bien les grands immeubles à structure d’acier du monde réel, et qui savent que la théorie officielle à propos de l’effondrement sur eux-mêmes, pratiquement à la vitesse de la chute libre, des Tours Jumelles et du bâtiment 7, ne peut tout simplement pas être vraie. Jack Keller, par exemple, professeur émérite de génie civil à l’Université de l’Utah, qui obtint la reconnaissance spéciale de la revue Scientific American, a déclaré à propos de l’effondrement du bâtiment 7 : « C’est clairement le résultat d’une démolition contrôlée. » [5] Un jugement similaire a été porté par deux professeurs émérites d’ingénierie structurelle de l’Institut Fédéral Suisse de Technologie, ainsi que par des centaines d’autres ingénieurs et architectes.

Les pompiers possèdent une expertise probante sur ce qui s’est produit à New York le 11/9. Ils ont créé, l’année dernière, l’association des Pompiers pour la Vérité sur le 11/9. Ils démontrent pourquoi on ne peut pas croire les rapports du NIST sur le World Trade Center.

De plus, il existe maintenant une association d’Anciens combattants pour la Vérité, comprenant plusieurs anciens officiers. Je pense qu’ils en savent beaucoup plus sur le monde militaire réel qu’Alexander Cockburn.

Une autre association, dans un autre domaine d’expertise concerné, compte de nombreux anciens pilotes de lignes et militaires dans ses rangs. Pour eux, la version officielle, qui explique pourquoi les avions de ligne n’ont pas été interceptés le 11/9, est irrecevable. Ils ont focalisé leur attention sur ce qui s’est produit au Pentagone, et ils ont mis en évidence de nombreuses raisons pour lesquelles la version officielle concernant cet événement n’est pas crédible.

La dernière en date de ces associations de professionnels regroupe des officiers du Renseignement. Un des premiers à la rejoindre fut William Christison, ancien cadre de la CIA. (...) Voici ce qu’il a écrit en 2006 :
« Pendant quatre ans et demi, j’ai refusé catégoriquement de prêter une attention sérieuse aux théories du complot autour du 11/9… Mais au cours des six derniers mois, et après bien des tourments, j’ai changé d’avis. [6] … À présent, je pense qu’il existe des preuves convaincantes que ces attentats ne se sont pas déroulés de la façon dont l’administration Bush et la Commission d’enquête ont voulu nous le faire croire. » [7]

L’épine dorsale du Mouvement pour la Vérité est maintenant constituée d’associations de scientifiques, d’architectes, d’ingénieurs, de pompiers, de pilotes, d’officiers militaires et du Renseignement. Et il en existe d’autres encore. L’an dernier se sont créées des associations de Professionnels de la Santé, d’Avocats, de Responsables Religieux et, tout récemment, de Responsables Politiques pour la Vérité sur le 11/9. Cette dernière compte déjà des membres, anciens ou actuels, des Parlements européen, japonais, italien, anglais, néo-zélandais et suédois, ainsi qu’un ancien gouverneur des États-Unis. Manifestement, ceux qui pensent que le Mouvement est constitué de complotistes cinglés, d’idiots et d’abrutis, vont devoir revoir leur jugement – s’ils souhaitent fonder leur opinion sur le monde réel.

La situation est à présent la suivante (et si vous ne deviez retenir qu’une seule phrase de cette conférence, ce serait celle-ci) : Parmi les experts des domaines concernés qui se sont penchés sur la question, le poids de l’opinion scientifique et professionnelle penche désormais du côté du Mouvement pour la Vérité sur le 11/9. Ils sont plus d’un millier à s’être publiquement exprimés sur la théorie officielle, et pratiquement aucun scientifique ou professionnel des domaines concernés ne l’a soutenue ouvertement – à l’exception de ceux qui ne sont pas indépendants, et dont la carrière serait menacée s’ils refusaient de le faire. Ce dernier point est important car, comme le fit observer Sinclair Lewis : « Il est difficile de faire comprendre quelque chose à quelqu’un, lorsque son salaire lui impose de ne pas comprendre. » À l’exception de ces personnes, pratiquement tous les experts des domaines concernés, qui ont sérieusement étudié la question, rejettent la théorie officielle du complot. Par conséquent, il est temps pour les journalistes, et pour tout un chacun, de porter un nouveau regard sur le 11-Septembre.

De nouveaux éléments

Les journalistes disent souvent qu’ils ne peuvent pas travailler sur de « l’histoire ancienne ». Il leur faut de nouveaux éléments. Or la quantité d’éléments nouveaux justifie amplement de porter un nouveau regard sur le 11/9. Et il y en a tant que je ne peux en mentionner que quelques-uns.
Étonnamment, certains de ces éléments ont été fournis par le FBI. Bien qu’elle fût initialement la principale agence chargée de créer et de défendre la version officielle, on lui doit récemment plusieurs révélations qui remettent celle-ci en cause.

Un exemple concerne un des piliers centraux de la théorie officielle du complot : l’affirmation selon laquelle les attentats furent commandités par Oussama ben Laden. Cette affirmation est toujours utilisée pour justifier l’action militaire états-unienne en Afghanistan, que le Président Obama a récemment encouragé les Européens à soutenir sans réserves. Mais si vous visitez la page du site « Most Wanted Terrorists » consacrée à Oussama ben Laden, vous découvrirez que, bien qu’il soit recherché pour divers attentats, ceux du 11/9 ne sont pas mentionnés. Un membre du Mouvement pour la Vérité a contacté le Q.G. du FBI pour lui demander une explication. Un responsable des relations publiques lui a répondu : « Nous ne disposons d’aucune preuve formelle permettant de lier ben Laden au 11/9 ».

Un autre exemple concerne les appels téléphoniques depuis les avions, grâce auxquels les gens au sol ont appris que ceux-ci avaient été détournés. Une quinzaine de personnes ont déclaré que leurs proches les avaient appelées depuis leur téléphone portable. Le vol UA93 – censé s’être écrasé en Pennsylvanie – fut lui-même la source d’une douzaine de ces appels depuis des téléphones portables. Deena Burnett, à elle seule, a déclaré avoir reçu trois ou quatre appels de son mari, Tom Burnett. Elle savait qu’il se servait de son portable car, comme elle l’a déclaré au FBI, elle a reconnu le numéro qui s’affichait sur l’écran de son téléphone.

La plupart de ces appels ont soi-disant été passés alors que les avions volaient à 10 000, voire 12 000 mètres d’altitude.

Les pilotes et les scientifiques du Mouvement font cependant remarquer que, compte tenu de la technologie téléphonique en 2001, il était impossible de réussir à passer un appel depuis un avion volant à haute altitude. Les défenseurs de la version officielle, comme Popular Mechanics, affirmèrent le contraire. Mais le FBI lui-même leur a opposé un sérieux démenti.

En 2006, lors du procès de Zacarias Moussaoui, le soi-disant vingtième pirate de l’air, il fut demandé au FBI de présenter des preuves concernant les appels passés depuis les quatre avions de ligne. Son rapport indique que parmi les trente-sept appels provenant du vol UA93, seuls deux d’entre eux avaient été passés depuis un téléphone portable – lorsque l’avion, sur le point de s’écraser, était à très basse altitude. En d’autres termes, le FBI a implicitement soutenu la thèse présentée par le Mouvement pour la Vérité selon laquelle les appels de téléphones portables depuis un avion à haute altitude étaient impossibles. Un rude coup pour Popular Mechanics.

Le point important, cependant, est que le FBI affirme à présent que Deena Burnett, ainsi que tous ceux qui ont dit avoir été appelés depuis des téléphones portables, se sont trompés. Mais comment Deena Burnett a-t-elle pu se tromper, alors qu’elle a à plusieurs reprises reconnu le numéro de Tom qui s’affichait sur l’écran de son téléphone ? Le FBI, qui avait recueilli son témoignage sans discuter, ne répond pas à cette question. La seule explication possible, pourtant, semble être que les appels reçus par Deena étaient des faux. La technologie permettant de truquer des appels existaient déjà. Certains appareils permettent de falsifier n’importe quel numéro. Sans compter que la technologie de transformation de la voix était suffisamment au point pour tromper même l’épouse de celui qui était supposé appeler. En remettant en cause ces appels téléphoniques, le FBI a donc implicitement admis que ceux-ci avaient été falsifiés. Et si les appels depuis des portables ont été truqués, alors on peut supposer que tous les appels l’ont été.

Le rapport du FBI sur les appels provenant du vol AA77 contredit encore plus sérieusement la version officielle. Les plus importants de tous les « appels depuis les avions » furent ceux de Barbara Olson, une présentatrice très connue de CNN, et épouse de Ted Olson, procureur général au ministère de la Justice. C’est lui qui plaida avec succès en faveur de Bush-Cheney devant la Cour Suprême, lors de l’élection présidentielle en 2000, au sujet des résultats du scrutin en Floride. Le 11/9, Ted Olson déclara à CNN et au FBI que sa femme, Barbara, qui se trouvait à bord du vol AA77 – celui qui est supposé s’être écrasé sur le Pentagone –, l’avait appelé deux fois, en affirmant que les pirates, armés de couteaux et de cutters, avaient détourné l’avion.

Ces appels furent très importants. Car cela impliquait que le vol AA77 était encore en l’air – au lieu de s’être écrasé dans l’Ohio, ou dans un État voisin, comme certains le pensaient. Cela signifiait aussi que ce pouvait être l’avion qui allait s’écraser sur le Pentagone. Surtout, l’idée que des musulmans avaient assassiné Barbara Olson allait être instrumentalisé pour prêcher la soi-disant guerre contre le terrorisme.

Mais le FBI, lors du procès de Moussaoui, n’a pas confirmé les dires de Ted Olson au sujet de ces appels. Son rapport sur les appels du vol AA77 ne mentionne pas ceux de Barbara Olson. Le rapport dit qu’elle a « tenté » de passer un appel, qui n’a « pas abouti », et qui, de fait, a duré « 0 seconde ». Cette histoire est incroyable. Le FBI fait partie du ministère de la Justice. Et pourtant, le rapport du FBI de 2006 a déclaré que les deux appels mentionnés par l’ancien procureur général de ce même ministère n’avaient jamais existé. Cela ne laisse que deux options. Soit Ted Olson a inventé cette histoire, soit il a été, comme Deena Burnett et plusieurs autres, dupé. Dans les deux cas, un des éléments fondateurs de la théorie officielle du complot repose sur des mensonges.

Combien de gens croiraient encore en la version officielle s’ils apprenaient qu’elle a été, de plusieurs façons, contredite par le FBI ? Peu, vraisemblablement. Ceci illustre mon propos : la plupart de ceux qui continuent de croire en la théorie du complot version Bush-Cheney sont ignorants des dizaines des faits qui la contredisent.

Le bâtiment 7 du World Trade Center

J’illustrerai ce point, pour finir, avec l’effondrement du bâtiment 7 du WTC. Le Mouvement considère depuis longtemps qu’il s’agit là du talon d’Achille de la théorie officielle du complot, et ce pour plusieurs raisons : le bâtiment 7 ne fut pas frappé par un avion ; les incendies ne touchaient que quelques étages ; et il s’est effondré sur lui-même, pratiquement à la vitesse de la chute libre, exactement comme lors d’un type de démolition contrôlée connu sous le nom d’implosion, dans lequel l’immeuble se replie sur lui-même, et finit en une pile compacte de débris. Les défenseurs de la version officielle ne souhaitent clairement pas que l’on s’intéresse à l’effondrement de cet immeuble. Le Rapport de la Commission d’enquête ne le mentionne même pas. Cet effondrement fut rarement montré à la TV avant 2008, quand le NIST publia enfin son rapport le concernant, rapport qu’il avait repoussé d’année en année, le publiant seulement alors que l’administration Bush-Cheney s’apprêtait à partir.

Le rapport du NIST sur le bâtiment 7 sera le thème de mon prochain livre. Ce rapport révèle en effet, involontairement, que la théorie officielle, selon laquelle cet immeuble s’est effondré seulement à cause des incendies, est indéfendable. Pour réussir l’impossible, le NIST a dû ignorer différents types de preuves physiques dans la poussière du WTC, telle la présence de particules qui n’ont pu se former qu’à de très hautes températures – plusieurs fois supérieures à celles provoquées par un incendie. Cette poussière contient également des éléments qui ne peuvent être que des résidus de nano-thermite, classée comme hautement explosive. Elle contient même une substance thermitique active, découverte par le physicien Steven Jones, qui se trouve être de la nano-thermite [unreacted]. Telle est la conclusion du nouvel article que j’ai évoqué tout à l’heure, dont Niels Harrit, le principal auteur, est expert en nano-chimie.

Lorsqu’il fut demandé au NIST si la recherche de traces d’explosifs dans la poussière du WTC avait été effectuée, la réponse fut négative. Interrogé sur les raisons de l’absence d’une telle recherche, Michael Newman, porte-parole du NIST, répondit : « Car il n’y avait aucune preuve de cela. » Cette réponse sibylline amena le journaliste à demander : « Mais comment savez-vous qu’il n’y a pas de preuve si vous n’en recherchez pas ? » Nouvelle réponse sibylline : « Si vous recherchez quelque chose qui n’est pas là, vous perdez votre temps… et l’argent du contribuable ». [8]

Le NIST a également ignoré, ou déformé, les témoignages faisant état d’explosions dans le bâtiment 7. Le plus important étant celui de Barry Jennings, du Bureau pour le Logement de la ville de New York. Au moment de l’impact sur la tour nord, à 8 h 46, Jennings s’est rué, tout naturellement, vers son bureau, au 23e étage du bâtiment 7, qui abritait également le Bureau de gestion des situations d’urgence du maire Giuliani. Mais lorsque Jennings et Michael Hess, le conseiller en affaires de Giuliani, y parvinrent, vers 9 h, tout le monde était déjà parti. Ils appelèrent pour savoir ce qu’ils devaient faire, et on leur a dit de quitter l’immeuble sur le champ. Comme l’ascenseur ne fonctionnait pas, ils se mirent à dévaler les escaliers. Arrivés au 6e étage, une énorme explosion souleva le sol sous leurs pieds. Remontant au 8e étage, Jennings cassa une vitre pour appeler à l’aide, et à ce moment il put voir les Tours Jumelles toujours debout.

Cependant, quand Giuliani raconta ce qu’avait vécu son ami Michael Hess ce jour-là, il écrivit que l’énorme chose que Hess et Jennings appelèrent une explosion, n’était en réalité que l’effet produit par les débris de l’effondrement de la tour nord. Celle-ci ne s’est effondrée qu’à 10 h 28 ; Giuliani situe donc cet épisode au moins une heure plus tard que Jennings. La version de Giuliani devint la version officielle. Elle fut défendue par le NIST dans son rapport de 2005 sur les Tours Jumelles, puis en 2008 dans un reportage de la BBC sur le bâtiment 7.

Jennings a raconté son histoire dans une interview accordée aux réalisateurs de Loose Change Final Cut. Mais avant que le film ne soit diffusé, il a demandé à ce que l’interview soit retirée, de crainte de perdre son emploi. Plus tard, cependant, il l’a à nouveau racontée dans une interview accordée à la BBC. Mais la BBC replaça son récit dans la chronologie officielle, laissant entendre que l’énorme explosion décrite par Jennings était due en réalité aux « débris d’un gratte-ciel qui s’effondre ». La BBC laissa même entendre que Jennings était seul, bien que celui-ci dise « nous » à plusieurs reprises, en parlant de lui et de Hess.

L’émission de la BBC fut diffusée en juillet 2008. Le NIST, dont la BBC a suivi la chronologie, publia la première version de son rapport sur le bâtiment 7 le mois suivant. Deux jours seulement avant cette publication, Barry Jennings, âgé de 53 ans, mourut de façon mystérieuse. Ceux qui ont essayé d’en savoir davantage ne purent rien apprendre de plus, en-dehors du fait qu’il était mort à l’hôpital.

Quelle que soit la cause du décès, le fait est qu’il survint au bon moment. Jennings n’était plus là pour s’exprimer au moment où le NIST publia son rapport. Et la BBC put diffuser une deuxième version de son documentaire, cette fois avec le témoignage de Michael Hess, qui depuis 2002 était vice-président de la société de consulting de l’ancien maire Giuliani. Sans surprise, Hess soutint la chronologie défendue par Giuliani, le NIST et la BBC, ainsi que leurs affirmations selon lesquelles aucune explosion ne s’était produite dans le bâtiment 7.

L’interview de Barry Jennings par les réalisateurs de Loose Change Final Cut, contredisant cette chronologie, est disponible sur Internet (voir Témoignage de Barry Jennings). Le cas de Jennings, cependant, illustre bien la menace que représente la vérité sur le bâtiment 7 pour la théorie officielle du complot.

Quoi qu’il en soit, il y a d’autres raisons pour lesquels le bâtiment 7 constitue bien le talon d’Achille de cette théorie.

J’ai dit tout à l’heure que le bâtiment 7 s’était effondré pratiquement à la vitesse de la chute libre. Dans la première version de son rapport, publié en 2008, le NIST affirmait que l’effondrement avait duré bien plus longtemps que s’il s’était produit à la vitesse de la chute libre. Il expliquait également pourquoi, selon sa théorie de l’« effondrement progressif », la chute libre absolue aurait été impossible. Mais David Chandler, un professeur de physique, réalisa une vidéo montrant l’immeuble s’effondrer en chute libre absolue pendant plus de deux secondes. Chandler confronta le NIST avec son travail lors d’un débat public, diffusé en direct. De façon surprenante, dans son rapport final publié en novembre, le NIST concéda que le bâtiment 7 était tombé en chute libre pendant plus de 2 secondes. Mais il ne modifia pas sa théorie pour autant. Dans son rapport final, le NIST admet donc la chute libre comme un fait empirique, tout en élaborant une théorie qui n’autorise tout simplement pas la chute libre.

Cette contradiction constitue l’ultime autodestruction de la théorie officielle du complot, selon laquelle des terroristes musulmans ont fait s’effondrer 3 immeubles du WTC en projetant des avions de ligne contre 2 d’entre eux.

Conclusion

Je conclurai en m’adressant aux membres du Mouvement pour la Vérité sur le 11/9 – aux anciens comme aux nouveaux.

Je leur dirais qu’il est plus que jamais nécessaire d’accroître nos efforts pour que la vérité soit faite. Nous avons un nouveau président à la Maison-Blanche. Je suggère que nous nous adressions principalement à lui. Il a promis de baser sa politique sur la bonne science et la bonne intelligence. C’est un homme politique, mais il est également avocat et homme de foi, et il faut qu’il sache que de très nombreuses associations de professionnels lui demandent d’autoriser une nouvelle enquête. En plus de poursuivre nos activités, nous devons également tout faire pour amener davantage de scientifiques, d’avocats, de militaires, d’officiers de renseignements et surtout de responsables politiques à nous rejoindre – car c’est bien cela dont nous avons besoin : gagner le soutien de responsables politiques à travers le monde pour qu’ils nous aident à obtenir une nouvelle enquête, réellement indépendante – et que la vérité sur le 11/9 soit révélée, afin que les politiques basées sur la théorie du complot développée par l’administration Bush-Cheney soient définitivement abolies.

Traduction : ReOpen911.info

[1David Ray Griffin est professeur émérite de philosophie des religions et de théologie à la Claremont School of Theology et à la Claremont Graduate University. Il est également, co-directeur du Center for Process Studies, qui diffuse et développe le courant philosophique d’Alfred North Whitehead, lequel se fonde sur les sciences. M. Griffin a publié trente-quatre livres dont sept sur le 11-Septembre, parmi lesquels trois ont été traduits en français : Le Nouveau Pearl Harbor, Omission & manipulations de la Commission d’enquête (prix de la Fondation Hélios en 2006) et La Faillite des médias (médaille de bronze dans la catégorie Actualités de l’Independent Publisher Book Awards en 2008). Son ouvrage le plus récent est The New Pearl Harbor Revisited : 9/11, the Cover-Up, and the Exposé, qui fut élu en novembre 2008, « Choix de la semaine » par Publishers Weekly (la revue professionnelle équivalente aux États-Unis de Livres Hebdo). Ses deux prochains livres seront consacrés au 11-Septembre, et s’intituleront : Oussama ben Laden : Dead or Alive ? et The Mysterious Collapse of World Trade Center 7 : Why the Final Official Report about 9/11 is Unscientific and False.

[2La déclaration écrite de cet ancien employé, en date du 1er octobre 2007, peut être trouvée dans « NIST Whistleblower » sur le site - http://georgewashington.blogspot.com/2007/10/former-nist-employee-blows-whistle.html - Le dévoiement du NIST, affirme cette personne, commença au milieu des années 1990, mais « est allé croissant jusqu’à aujourd’hui ». Bien que cet employé souhaite conserver l’anonymat pour éviter tout problème, l’authenticité de ce qu’il avance a été confirmée par le physicien Steven Jones (courriel de Jones, 3 décembre 2007).

[3« NIST Whistleblower. »

[4Cockburn, « The Conspiracists, Continued---Are They Getting Crazier ? » The Free Press, 16 septembre 2006. Comme je finissais la rédaction de mon livre 11/9 La Faillite des médias, George Monbiot, un professeur de sciences politiques anglais, plutôt de gauche, qui écrit pour le journal The Guardian et est aussi l’auteur de best-sellers, fit paraître deux essais dans lesquels il reprit beaucoup des arguments développés par Cockburn, dont l’accusation que les membres du Mouvement pour la Vérité croient à la magie. De même, il fit usage du même type de langage peu amène, traitant les membres du mouvement d’« abrutis » et d’« idiots » et me décrivant en particulier comme le « grand prêtre » du mouvement .Voir George Monbiot, « A 9/11 Conspiracy Virus Is Sweeping the World, But It Has No Basis in Fact », The Guardian, 6 février 2007 et « 9/11 Fantasists Pose a Mortal Danger to Popular Oppositional Campaigns », The Guardian, 20 février 2007.

[6« Letter from Bill Christison to Friends », courriel envoyé vers le 14 août 2006.

[7Bill Christison, « Stop Belittling the Theories about September 11 », Dissident Voice, 14 août 2006.

[8Jennifer Abel, « Theories of 9/11 », Hartford Advocate, 29 janvier 2008.