Ce week-end, nous devons nous réunir à Londres, entre ministres des Finances du G-7, pour examiner les problèmes pressants auxquels fait face aujourd’hui l’économie mondiale et, en tant que représentants des quatre plus grandes économies européennes, nous entendons jouer pleinement notre rôle pour promouvoir une croissance globale, plus équilibrée et durable. Nous avons vu une reprise de la croissance en Europe en 2004, mais les risques demeurent à court terme. En tant que décideurs politiques, nous sommes conscients de ces risques et de notre responsabilité pour assurer une croissance soutenue et équilibrée à moyen terme. L’Europe doit s’élever à la hauteur des défis de la nouvelle économie globalisée et sans action nouvelle pour stimuler les moteurs essentiels de la croissance que sont l’emploi et la productivité, l’Europe n’apportera pas d’amélioration de leur niveau de vie à ses citoyens.
Nous devons poursuivre dans chacune de nos économies les réformes nécessaires pour stimuler la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et augmenter la participation au marché du travail, particulièrement pour les plus âgés. Cela permettra de faire face aux défis de la concurrence globale et au vieillissement de la population tout en conservant nos systèmes de retraite. Il faut investir dans la connaissance et supprimer les obstacles qui demeurent afin de permettre à nos entreprises d’être plus compétitives.
Cette année l’Allemagne a achevé sa baisse d’impôt et a réformé son système de protection sociale afin d’augmenter et stimuler l’emploi : la durée des allocations chômage a été réduite, les restrictions aux licenciements assouplies, le système de retraite a été réformé pour inciter les travailleurs les plus âgés à rester sur le marché. Dans le même temps, des mesures visant à diminuer la bureaucratie et soutenir l’esprit d’entreprise ont été adoptées.
En France des mesures sont prises en faveur de l’emploi : coopération accrue entre l’ANPE et l’Unedic, mise en œuvre des mesures du plan de cohésion sociale pour développer l’emploi des jeunes grâce à la formation et à l’apprentissage ; et réduction des charges salariales. La France a également créée l’Agence pour l’innovation industrielle et des réseaux locaux hi-tech et dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance du système d’assurance-maladie, un comité d’alerte a été mis en place.
L’Italie a retardé le départ de l’âge à la retraite et le gouvernement s’est engagé à poursuivre les réductions d’impôts et à mettre en œuvre des réformes supplémentaires destinées à augmenter la productivité, à renforcer la compétitivité par la libéralisation, et à simplifier le cadre réglementaire. La formation a été réformée pour accroître notre capital humain et de nouvelles incitations fiscales ont été introduites pour stimuler la recherche, le développement et l’innovation.
En Grande-Bretagne, le chômage est à son niveau le plus bas depuis plus de 25 ans et de nouvelles mesures couplant allocations, amélioration des compétences, formation et soutien à la recherche d’emploi, aident à fournir à tous de meilleures opportunités d’emploi. La Grande-Bretagne a également mis au point un plan sur l’innovation pour améliorer sa compétitivité.
Lors de notre rencontre à Londres, nous travaillerons à ce que l’Europe connaisse une croissance forte, globale et créatrice d’emploi. Tous nos concitoyens le méritent et l’attendent.

Source
Le Figaro (France)
Diffusion 350 000 exemplaires. Propriété de la Socpresse (anciennement créée par Robert Hersant, aujourd’hui détenue par l’avionneur Serge Dassault). Le quotidien de référence de la droite française.

« Des réformes structurelles en Europe pour une croissance globale », par Hervé Gaymard, Domenico Siniscalo, Hans Eichel et Gordon Brown, Le Figaro, 4 février 2005.