Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de
Gouvernement,
Distingués Délégués,
Mesdames et Messieurs !

Permettez-moi avant toute chose de saluer l’élection de
Monsieur Ali ABDUSSALAM TREKI à la présidence de la 64eme
session ordinaire de l’Assemblée Générale, une assemblée qui
se tient à un moment où de grands défis ne cessent de mettre à
l’épreuve l’efficacité de notre Organisation.

J’aimerais, Monsieur le président, rendre à cette tribune un
hommage à votre prédécesseur, Monsieur Miguel d’ESCOTO
BROKMANN, et à l’action courageuse et dynamique qu’il a su
mener tout au long de son mandat.

Je remercie également le Secrétaire Général, Monsieur BAN
Ki-moon, pour son travail exeptionnel à la tête de notre
organisation à un moment de l’histoire où d’importantes
réformes y sont entreprises.

J’aimerais répéter à quel point l’Organisation des Nations Unies
symbolise plus que jamais l’Espérance face aux grands défis
qui menacent notre planète, des défis qu’aucune nation ne peut
relever seule, une espérance dont, dans toutes les régions de
la Terre, les hommes n’ont jamais eu autant besoin.

Le Sommet sur les changements climatiques qui vient de se
tenir, à l’initiative du Secrétaire général, en appelle, une fois de
plus, à la conscience collective de toutes les nations, petites et
grandes, unies et mues par une volonté commune d’oeuvrer à
la construction d’un monde meilleur.

Ce monde dont rêvèrent les pères fondateurs de notre
organisation

Dans ce village qu’est devenu la Terre, nous sommes, nous les
membres des Nations Unies, les garants de la liberté des
Hommes et de leurs droits, les garants de leur sécurité et de
leur devenir, les garants de leur dignité et de la promesse d’une
paix universelle.

Je sais ce que la solidarité doit au dévouement de
l’Organisation des Nations Unies, ce que la paix doit à ses
actions, à son engagement et à sa détermination.

Et je pressens ce que l’avenir va iui devoir.

C’est ici, en ces lieux, que se tissent la liberté et les droits de
l’homme, la solidarité et la justice universelles, en un mot le
destin de l’humanité.

Les femmes et les hommes qui sont ici savent que plus d’un
milliard de personnes vivent encore avec moins d’un dollar par
jour, que des enfants meurent de faim et de maladies qui
pourraient les épargner. Nous savons tous ici, comment les
changements climatiques prêtent désormais la main à ces
fléaux, et comment les pays dont la responsabilité en la matière
est moindre, en subissent davantage les conséquences.

Avec seulement 3,8% des émissions mondiales des gaz à effet
de serre, notre continent est le plus visé par le réchauffement
de la planète. Les populations pauvres en sont les principales
victimes. L’agriculture, la faune et les infrastructures des régions
côtières sont en première ligne.

Le rapport Brundtland de la commission mondiale sur
l’environnement et le développement, soumis à l’assemblée
générale des Nations Unies en 1987, donnait il y a pius de vingt
ans déjà, la définition suivante du développement durable : "un
développement qui permette aux générations présentes de
satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs".

Le développement durable n’est pas un concept, nous l’avons
tous appris à nos dépens, c’est un véritable enjeu de
responsabilités.

Les équilibres des écosystèmes n’ont jamais été autant
menacés. Des mesures urgentes s’imposent à L’Afrique comme
à l’ensemble des nations pour garantir la sécurité alimentaire,
lutter contre la sécheresse et la désertification, restaurer les
écosystèmes naturels. Des mesures qui nécessitent la
mobilisation d’importants moyens.

Lorsque votre principale ressource est la forêt, la responsabilité
qui vous incombe est immense.
Nous représentons le plus important poumon écologique de la
planète après l’Amazonie. Nous sommes conscients de notre
responsabilité en tant que gardiens, avec nos frères d’Amérique
latine, de forêts, qui représentent le trésor vital de l’ensemble
de l’humanité.

Depuis les années 1990, le Congo s’est toujours engagé aux
côtés de la communauté internationale pour lutter contre le
réchauffement climatique et mettre en oeuvre une politique de
protection de la forêt.

Aujourd’hui notre action est plus que jamais essentielle.

Nos forêts représentent de vastes puits de carbone d’une
importance planétaire pour la régulation du gaz à effet de serre.

Elles constituent notre salut à tous et abritent quatre cent
espèces de mammifères, plus de 1000 espèces d’oiseaux, plus
de 10.000 espèces de plantes dont trois mille au moins sont
endémiques. Des gorilles, des buffles de forêts, des
chimpanzés, des bonobos et ces éléphants des forêts qui
doivent inspirer nos actions tant ils contribuent à maintenir les
fonctions écologiques des systèmes naturels.
Depuis 1999, les pays du Bassin du Congo ont initié une

expérience unique en matière forestière en proclamant une
volonté commune de conserver leur biodiversité et de
promouvoir une gestion durable et concertée de leurs
écosystèmes forestiers, ainsi qu’en assurant la valorisation des
ressources pour le développement économique et social de
l’Afrique centrale.

Le plan qui en est découlé est un des volets stratégiques du
Nouveau partenariat pour le développement économique de
l’Afrique. Il représente une contribution significative de l’Afrique
centrale à la problématique du réchauffement de la planète.

Malheureusement les fonds nécessaires à la mise en oeuvre de
ce programme ne sont pas tous encore au rendez-vous.
Malgré cela les pays de la Sous région ont effectué de grandes
avancées dans la préservation des forêts.

L’Afrique demande aujourd’hui à ce que la prochaine
Conférence de Copenhague, se prononce sur des mécanismes
d’adaptation, d’atténuation, de renforcement des capacités, de
transfert de technologies et de financement sur la base d’un
principe d’équité.

A Copenhague, nous devrons prendre réellement en
compte des forêts qui représentent des puits de carbone d’une
importance planétaire pour la régulation et la stabilisation du
climat global de notre planète.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

La crise économique et financière dont nous ressentons encore
les effets représente la plus grave récession économique qu’ait
connue le monde depuis la grande dépression des années 30.

Cette crise doit nous permettre une prise de conscience. Elle
autorise une refondation de l’architecture financière
internationale et peut nous permettre de concrétiser, à travers
de nouveaux engagements, une vision d’un monde plus
solidaire et plus équitable.

Mais le temps presse, en Afrique plus qu’ailleurs et l’adoption
des mesures décisives ne peut plus attendre.

A mi-parcours de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour
le Développement, notre succès va dépendre des nouveaux
choix de la communauté internationale, de la mise en oeuvre
effective des mesures énoncées. Il faut que se concrétisent les
engagements du Sommet du G20 qui s’est tenu à Londres en
Avril 2009 et nous espérons que la réunion de Pittsburgh va
combler toutes nos attentes.

Monsieur le président,
Mesdames et messieurs,

En sa qualité de co-médiateur de l’Union Africaine avec la Libye
dans la crise entre le Tchad et le Soudan, la République du
Congo salue la volonté exprimée par les deux parties lors du
Sommet de l’Union africaine de relancer les négociations sur la
base de l’Accord de Doha du 3 mai 2009.

Nous notons également avec satisfaction que l’initiative
tripartite pour une solution concertée dans la sous région, avec
l’aide du Bureau d’Observation des Nations Unies en
Centrafrique (BONUCA), du Secrétariat Général de la CEEAC,
de la Commission CEMAC et du Secrétariat Général de la
CEN-SAD, devrait permettre d’endiguer durablement
l’insécurité aux frontières du Cameroun, de la RCA et du Tchad.

Nous saluons les avancées significatives observées ces
derniers temps dans les relations entre les pays de la région
des Grands Lacs sur notre continent. Le réchauffement des
liens entre la RDC et le Rwanda, la réactivation de la
Communauté Economique des Pays de Grands Lacs (CEPGL)
et la normalisation des relations entre l’Ouganda et la RDC
traduisent la volonté commune des Etats des Grands Lacs
d’oeuvrer pour la consolidation de la paix.

En ce qui concerne la crise israélo-palestinienne, nous
encourageons toutes les initiatives entreprises en faveur du
dialogue permanent entre les parties, dans la recherche d’une
solution définitive et équitable à cette crise.

Nous nous félicitons de l’adoption à l’unanimité, le 24
septembre 2009, par le sommet historique du Conseil de
Sécurité, de la résolution 1887 qui marque la détermination de
la communauté internationale à aller vers le désarmement et la
non prolifération nucléaires pour un monde plus sûr.

Au regard de ces multiples enjeux, nous en appelons au strict
respect du traité de non prolifération dans tous ses volets, y
compris le droit de tous les pays de développer la technologie
nucléaire à des fins civiles.

Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs,

Le peuple congolais a bien voulu me renouveler sa confiance
au mois de juillet dernier.

Cette confiance repose sur un projet que nous avons appelé
"chemin d’avenir".

Ce chemin d’avenir se propose d’ouvrir le Congo à la
modernisation et à l’industrialisation, de poursuivre la
consolidation de la paix et le renforcement de la démocratie et
de l’état de droit, de promouvoir une bonne gouvernance et la
protection des droits de l’homme.

Nous nous sommes promis d’ouvrir une nouvelle piste à
l’Avenir et de la jalonner avec des comportements et des
technologies propres, nous nous sommes promis, dans mon
pays, de ne jamais croiser les bras en regardant la Terre
souffrir.

Cette promesse, je la renouvelle ici.

Mesdames et messieurs, les griots de chez nous ont souvent
dit que les hommes étaient le rêve de la Terre, et bien, je vous
promets soienneiiement que non seulement les Africains feront
tout ce qui est en leur pouvoir pour ne jamais devenir son
cauchemar, mais qu’ils vont au contraire lui ouvrir, nous ouvrir à
tous Mesdames et messieurs, la porte de l’Avenir.

Je vous remercie.