Face à l’agitation sociale qui prend de l’ampleur aux États-unis et notamment face à la radicalisation de la revendication noire, le FBI craint de perdre le contrôle de situation. Dans une directive du 5 mars 1968, la directeur Edgar J. Hoover écrit : « Il faut tout faire pour éviter une coalition des mouvements noirs qui pourrait former la base d’un mouvement de guerilla de type "Mau Mau" sur notre sol ». Pour cela, le renseignement (Intelligence) ne suffit plus, il faut pratiquer le Contre-renseignement (Counter-Intelligence) : « Les agents informateurs ne sont pas la solution, il nous faut des agents actifs, qui participent aux actions des états majors subversifs et en orientent les décisions. Nous devons être en mesure de manipuler leurs communications, semer la zizanie entre leurs chefs et, si cela est nécessaire, les utiliser en leur dictant des cibles ». Le FBI met donc en place un bureau secret, chargé du COINTELPRO (Counter-Intelligence
-Program) qui deviendra vite l’officine des coups fourrés de la politique. Nixon s’en servira abondamment pour sa campagne politique.