Quand mon Premier ministre a affirmé que la Slovénie assurerait la présidence de l’OSCE en 2005, je savais que cela représenterait un défi. Nos 55 États membres font face à des problèmes de sécurité liés au terrorisme, aux trafics humains et aux conflits en Géorgie et en Moldavie. L’OSCE est dans une position unique pour y répondre. Je ne m’imaginais pas que nous passerions les premiers mois de notre présidence à discuter du budget et du financement de l’organisation. Cette question paralyse pourtant l’action de l’organisation.
La fédération de Russie et d’autres pays de la CEI accusent l’OSCE d’avoir une politique de deux poids deux mesures, de trop se concentrer sur les élections et les Droits de l’homme et pas assez sur les questions de sécurité. Les États-Unis et l’Union européenne sont pourtant pour leur part satisfaits de cette évolution vers une dimension humaine. Cet affrontement nous rappelle la Guerre froide et entraîne un risque pour l’OSCE.
Cette organisation est née dans les années 70 lors du sommet d’Helsinki, et a permis d’instaurer un dialogue entre superpuissances. Après l’effondrement du communisme , nos dirigeants ont réinventé l’organisation pour qu’elle serve à la prévention des conflits. L’OSCE a réalisé cette tâche tout en aidant les pays en transition qui ont demandé son aide pour les questions de sécurité.
Il faut que la Russie cesse de bloquer le budget, mais les États-Unis et l’Union européenne doivent tenir compte des préoccupations russes. Il faut que les chefs d’État portent également leur attention sur les questions de sécurité.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Cold War Echoes », par Dimitrij Rupel, Washington Post, 7 mars 2005.