Alors que les États-Unis continuent de soutenir le développement de la démocratie en Irak et en Afghanistan, nous devons reconnaître que la ligne de front dans la bataille pour la liberté ne se trouve pas seulement là où nous employons nos forces armées. Cette bataille a lieu là où la liberté et la démocratie sont les plus demandées.
Ces deux dernières semaines, des centaines de milliers de Libanais sont descendus dans la rue pour demander un gouvernement démocratique et la fin de la présence syrienne. C’est un événement essentiel qui a déjà conduit à la démission du gouvernement pro-syrien à Beyrouth. Comme les manifestants de la révolution orange ou les populations d’Europe de l’Est contre l’occupation soviétique, les Libanais font front contre la répression et demandent des changements.
Depuis la fin de la Guerre civile, la Syrie occupe le pays, soutient les groupes terroristes et crée la désunion dans le pays. L’explosion qui a tué Rafic Hariri a unifié les chrétiens, les druzes et les sunnites contre la présence syrienne. Les États-Unis et la communauté internationale ont réservé son jugement concernant l’identité des assassins mais au Liban, c’est la Syrie qui est jugée responsable. Cette croyance, qu’elle soit vraie ou fausse, a renforcé la volonté de la population tout en attirant l’attention du monde. La liberté d’expression nécessaire à des élections démocratiques est incompatible avec la présence syrienne au Liban et l’assassinat d’Hariri a envoyé un message clair : la critique de la Syrie n’est pas sûre. Les États-Unis, avec la France, ont demandé un retrait syrien ; ils doivent désormais soutenir le peuple libanais et mettre au point un plan de retrait de la Syrie qui empêchera également le Hezbollah de développer son influence. Nous devons également prévenir la Syrie qu’elle est responsable de la sécurité de l’opposition libanaise.

Source
San Francisco Chronicle (États-Unis)

« Lebanon, democracy’s next stop », par Darrell Issa, San Francisco Chronicles, 9 mars 2005.