Gabriela Shalev

Lettres identiques adressées au Secrétaire général et au Président du Conseil de sécurité par la Représentante permanente d’Israël auprès de l’Organisation des Nations Unies

Je souhaite appeler votre attention sur une affaire dont l’évolution actuelle au
Moyen-Orient risque de compromettre la paix et la sécurité de la région.

Il semble qu’un petit nombre de navires s’apprêtent à quitter le Liban pour
naviguer vers la bande de Gaza, qui est sous le contrôle du régime terroriste du
Hamas. Les organisateurs de cette opération ont beau prétendre qu’ils souhaitent
forcer le blocus pour apporter une aide humanitaire à la population de Gaza, leurs
véritables intentions demeurent suspectes. En contradiction flagrante avec ce qu’ils
professent, les affréteurs de ces navires ont maintes fois répété aux médias qu’ils
voulaient être des « shahids » (martyrs). En outre, il est possible qu’il y ait un lien
entre les organisateurs de cette opération et le groupe terroriste Hezbollah. Le 4 juin
2010, le Secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé dans une
interview les citoyens libanais à se joindre à de telles flottilles et à recourir à de
telles initiatives pour forcer le blocus israélien. De ce fait, Israël ne peut exclure la
possibilité d’une présence clandestine de terroristes ou d’armes à bord de ces
navires.

Étant donné que le conflit armé continue d’opposer l’organisation terroriste
Hamas, laquelle contrôle la bande de Gaza et l’État d’Israël, et compte tenu du fait
que les navires susmentionnés ont déclaré leur intention de forcer le blocus naval, à
quoi s’ajoute le fait que lesdits navires partent du Liban, pays toujours hostile à
Israël, l’État d’Israël se réserve le droit reconnu par le droit international de recourir
à tous les moyens nécessaires pour empêcher ces navires de forcer le blocus naval
actuellement imposé à la bande de Gaza.

Malgré le blocus, malgré le fait que le sergent-chef Gilad Shalit demeure en
captivité, sans avoir accès à la Croix-Rouge ou à toute autre organisation
internationale, l’aide humanitaire continue d’être acheminée quotidiennement vers
la bande de Gaza. À cet égard, Israël maintient en permanence le dialogue avec la
communauté internationale concernant le volume et la nature des marchandises dont
la livraison est autorisée à Gaza. D’autre part, il existe des mécanismes appropriés
pour le transfert de l’aide humanitaire à Gaza. Si les organisateurs de ces flottilles
de provocation voulaient vraiment fournir une assistance à la bande de Gaza, ils le
feraient par l’intermédiaire de ces mécanismes bien connus.

Compte tenu de ces circonstances, Israël demande au Gouvernement libanais
de faire preuve de responsabilité en empêchant ces navires de partir pour la bande
de Gaza. Une telle démarche préviendrait une escalade et des tensions éventuelles
dans notre région. Israël demande en outre à la communauté internationale d’user de
son influence pour empêcher le départ de ces navires et pour décourager ses
ressortissants de prendre part à une telle opération.

Je vous serais obligée de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente
lettre comme document du Conseil de sécurité.