Nous, les dirigeants du G-8, réaffirmons notre condamnation absolue du terrorisme sous toutes ses formes et ses manifestations et notre détermination à œuvrer ensemble afin d’éradiquer cette menace. Des incidents récents, tels que la tentative d’attentat du 25 décembre 2009 à bord d’un avion à destination de Detroit et les attentats brutaux perpétrées le 29 mars 2010 dans le métro de Moscou, montrent que la menace terroriste persiste. Nous tenons à exprimer notre sympathie la plus profonde à la suite des pertes de vies et les perturbations imputables à ces actes insensés.

Le terrorisme constitue une menace pour tous en tout lieu, et porte préjudice à la paix, à la stabilité et à la sécurité. Tous les actes de terrorisme sont criminels, inhumains et injustifiables, quels que soient les motifs invoqués. Nous condamnons les attentats‑suicides, et nous abhorrons aussi au plus haut point, et en particulier, la pratique qui consiste à recruter des jeunes ou des personnes défavorisées pour exécuter de tels actes. Nous déplorons la forte augmentation des prises d’otages perpétrées par des terroristes, étant entendu que de tels enlèvements sont contraires à nos notions fondamentales de liberté, et nous nous engageons à œuvrer de concert pour prévenir leur prolifération et veiller à ce que leurs responsables soient traduits en justice. Nous exprimons nos préoccupations au sujet des liens entre certains terroristes et le trafic de drogue illicite ainsi que la criminalité organisée – nous sommes déterminés à contrer ces partenariats opportunistes. Tel qu’il a été souligné lors du Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire, le terrorisme nucléaire constitue l’une des menaces les plus graves pour la sécurité internationale.

Le terrorisme ne pourra être vaincu par la force seulement. Il est essentiel de s’attaquer aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme et, tout particulièrement, de veiller à ce que les gouvernements fassent la promotion de la primauté du droit, de la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales, des valeurs démocratiques, de la bonne gouvernance, de la tolérance et de l’inclusion, de façon à offrir des solutions de rechange viables à ceux susceptibles d’être recrutés par des terroristes et de subir une radicalisation menant à la violence. Nous sommes déterminés à aider les pays à répondre à leurs besoins de développement fondamentaux ainsi qu’aux aspirations légitimes de leurs populations. Toutes les populations du monde entier méritent de vivre en sécurité dans leurs collectivités, de pouvoir envoyer leurs enfants à l’école, d’avoir accès à des possibilités d’emploi et d’éprouver un sentiment de dignité et d’estime de soi.

Nous réaffirmons que le plein respect des droits de la personne, des libertés fondamentales et de la primauté du droit est essentiel à une stratégie efficace de lutte contre le terrorisme, et nous rejetons le faux choix entre notre sécurité et nos valeurs démocratiques. Toutes nos mesures contre le terrorisme doivent respecter la Charte des Nations Unies et le droit international applicable. Nous réaffirmons le rôle central des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme et soulignons l’importance de la mise en œuvre intégrale de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous demandons instamment à tous les États d’adhérer aux conventions et aux protocoles internationaux contre le terrorisme et à les appliquer. Nous saluons les améliorations au régime de sanctions des Nations Unies à l’encontre d’Al‑Qaïda et des Talibans, y compris l’adoption récente de la résolution 1904 du Conseil de sécurité. De même, nous soulignons l’importance de réaliser d’autres progrès dans sa mise en œuvre et de poursuivre le travail à l’appui de procédures équitables et claires.

Le terrorisme constitue une menace internationale à laquelle il faut apporter une réponse internationale. Aucun pays ou groupe de pays ne peut espérer venir à bout seul du terrorisme. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la coopération internationale soutenue a affaibli la capacité des terroristes à recruter et à former de nouveaux membres ainsi qu’à financer et à perpétrer des attentats. Nous sommes déterminés à accroître encore davantage la coopération internationale, par le renforcement des anciens partenariats, et la création de nouveaux, avec des gouvernements, des organisations multilatérales et le secteur privé. Nous estimons également que la société civile a un rôle crucial à jouer pour atteindre des efforts antiterroristes efficaces. Nous nous engageons à renforcer la coopération entre les institutions correspondantes des Nations Unies et le G-8 et, ensemble, avec des partenaires dévoués à la lutte contre le terrorisme, nous veillerons à élargir, à approfondir et à renforcer le cadre multilatéral global de lutte contre le terrorisme.

Nous reconnaissons le rôle du Groupe de Rome/Lyon du G-8 (formé de nos experts de la lutte contre le terrorisme et la criminalité) dans la lutte antiterroriste internationale, de même que le travail du Groupe d’action contre le terrorisme (GACT), qui vise à renforcer les capacités et à susciter la volonté politique d’aider des pays à répondre à la menace terroriste. Nous saluons le rôle de leadership joué par le Canada pour donner une cohésion stratégique aux efforts déployés par ces groupes, par la préparation d’un plan d’action robuste pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. Nous appuyons ce plan.

Nous soulignons notre détermination à coopérer face à des enjeux-clés, y compris la sécurité dans les transports, la sécurité frontalière et l’intégrité de l’identité, la prévention du terrorisme chimique, biologique, nucléaire et radiologique, la lutte contre le financement du terrorisme, la réponse à l’extrémisme violent, la radicalisation menant à la violence, et le recrutement. Étant donné la nature complexe de la menace terroriste, il est essentiel que le G-8 mène une action intégrée et concertée pour y faire face.

Nous convenons que des groupes terroristes et d’autres organisations criminelles ont tendance à se propager là où les gouvernements n’ont ni la capacité ni les moyens d’action nécessaires pour répondre à leurs vulnérabilités en matière de sécurité, ce qui, dans certains cas, menace la stabilité même des pays. Nous insistons sur le rôle essentiel que peut jouer le renforcement des capacités dans le soutien aux pays qui ont besoin d’aide pour s’acquitter de leurs engagements au regard de la lutte antiterroriste internationale. La réponse face aux lacunes institutionnelles qui permettent aux terroristes d’agir librement constitue un élément essentiel de nos efforts. Dans le prolongement des efforts déployés par le GACT, nous soulignons la nécessité d’améliorer la coordination du nombre grandissant d’initiatives bilatérales et multilatérales de renforcement des capacités antiterroristes, et de veiller à ce que ces efforts soient plus novateurs, de portée plus large et plus soutenue. Nous sommes conscients des répercussions profondes du terrorisme sur ces pays et régions, et nous sommes attentifs à leurs besoins. Nous, les pays du G-8, nous engageons collectivement à les aider, en particulier l’Afghanistan, le Pakistan, le Sahel, la Somalie et le Yémen. Nous nous emploierons à resserrer la coopération entre les partenaires de programme correspondants du G-8, pour que nos efforts puisse répondre aux menaces terroristes et autres liées à la sécurité soient plus cohérentes et efficaces.

Malgré nos avancées opérationnelles contre Al‑Qaïda et d’autres groupes terroristes, la radicalisation conduisant à la violence suscite toujours de graves préoccupations. Il faut veiller, tout particulièrement, à contrer l’influence des extrémistes violents, en battant en brèche leurs arguments fallacieux, en les isolant des populations qu’ils prétendent servir et en faisant obstacle à leur utilisation frauduleuse d’Internet. Nos efforts viseront, d’abord et avant tout, à cerner les causes de l’extrémisme violent et à empêcher que ceux qui risquent le plus d’être victimes d’un recrutement et d’une radicalisation deviennent des terroristes.

En exploitant les personnes innocentes et vulnérables, les terroristes causent un tort indescriptible au tissu même de la société. Leurs gestes ont des répercussions non seulement sur les victimes, mais aussi sur leurs familles, leurs amis et leurs concitoyens. Les personnes qui ont survécu au terrorisme, ainsi que leurs familles, se sont élevées contre le terrorisme au lendemain d’horribles attentats. Nous réaffirmons notre détermination à renforcer les initiatives visant à les aider. Elles donnent une voix aux victimes qui dénoncent avec courage les idéologies violentes et extrémistes. Nous faisons cause commune avec eux et leurs familles, et nous sommes déterminés à ce qu’ils puissent se faire entendre et à ce que les victimes ne soient jamais oubliées.