International

Les guerres états-uniennes pour piller l’Afrique

L’Administration américaine accorde un intérêt croissant à l’Afrique, qui occupe une place importante dans les plans des grandes entreprises US dans les domaines de l’énergie et de l’industrie alimentaire, constamment à la recherche de matières premières.
La Chine constitue le premier concurrent des Etats-Unis sur le Continent noir. Ses relations avec l’Afrique remontent à un demi-siècle, lorsque Pékin s’efforçait de développer les relations qu’elle avait établies avec les mouvements de libération nationale. Elle a hérité de nombreux liens économiques et commerciaux et de privilèges pétroliers de l’époque de la Guerre froide.
L’Afrique, riche en pétrole, gaz, or, uranium, cacao, café, banane… et disposant d’immenses ressources naturelles, constitue la principale réserve mondiale de matières premières, et représente le marché le plus alléchant des cinquante prochaines années.
A la fin du XXème siècle, les Etats-Unis étaient occupés à liquider les derniers bastions de l’influence française en Afrique. Ils ont provoqué, pour cela, une série de guerres civiles, de conflits ethniques et tribaux et de guerres interétatiques, avec l’aide d’Israël.
La semaine dernière, Washington a intensifié son activité autour du Soudan et de la Côte d’Ivoire et les Nations unies sont l’outil direct des Etats-Unis dans ces deux pays. Les indices montrent qu’une guerre civile dévastatrice est en préparation en Côte d’Ivoire, où tout conflit risque de prendre une connotation communautaire entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à majorité chrétienne.
Au Soudan, les derniers préparatifs pour le référendum sur la sécession du Sud s’accompagnent de préparatifs pour l’ouverture d’une ambassade israélienne dans ce nouvel Etat, et de pressions sur le président soudanais Omar Hassan al-Bachir pour obtenir des concessions pétrolières au Nord, sous la menace de l’activation de la Cour pénale internationale contre lui.
Tenter de réduire l’influence de la Chine en Afrique semble une tache difficile à cause de l’étendue de la présence de ce pays dans le continent et la taille de la communauté chinoise, estimée à 5 millions d’hommes d’affaires et d’experts, qui ont pris racines dans les sociétés africaines, ces 20 dernières années. En parallèle à la lutte contre la présence chinoise, l’alliance américano-israélienne tente de faire face à l’influence grandissante de l’Iran, notamment en Afrique de l’Ouest.
La partition du Soudan, le conflit en Côte d’Ivoire, et la poursuite des conflits en Somalie et au Yémen, dans la Corne de l’Afrique, ne sont que le début de décennies de troubles alimentés par les Américains et les Israéliens dans le but de contrôler les ressources pétrolières et minières ainsi que les voies de transport commercial.

Liban

Le TSL, la carte orpheline des Etats-Unis

Le bilan de quatre mois de confrontation entre le Hezbollah et le Tribunal Spécial pour le Liban (TSL) montre que la crédibilité de cette instance, dont le but est de ternir l’image de la Résistance libanaise, a été fortement ébranlée. Il est désormais clair que le TSL est un outil politique inféodé aux agendas et aux dates fixés par les pays influents dont les dirigeants, tout en assurant que le tribunal est « indépendant », n’hésitent pas à se vanter d’avoir réussi à reporter la publication de l’acte d’accusation.
Le procureur Daniel Bellemare est encerclé par les accusations et les suspicions et il est contraint de se comporter comme un homme politique qui multiplie les déclarations pour défendre sa crédibilité. Ce fait est nouveau car pendant des années, le procureur a adopté un profil bas, travaillant loin des projecteurs et évitant toute médiatisation. En démontant systématiquement l’action du TSL et en dévoilant la politisation de l’enquête, le Hezbollah a poussé Daniel Bellemare à s’exposer directement. Il a reconnu l’existence de faux témoins, en utilisant l’euphémisme de « témoins peu fiables. »
L’attachement des Etats-Unis au TSL et à l’acte d’accusation cache le recul dramatique de leur influence au Moyen-Orient. Il ne leur reste plus que la carte orpheline du tribunal pour tenter d’exercer des pressions sur les forces indépendantistes et sur la Résistance, après les défaites qu’ils ont essuyées sur la plupart des champs de bataille de la région. Les Etats-uniens pensent que l’acte d’accusation et ses implications probables au Liban vont embarrasser le Hezbollah et ses alliés, le but étant de protéger Israël en empêchant la Résistance de lancer une action offensive contre l’Etat hébreu.
L’acte d’accusation n’aura de valeur que si sa publication coïncide avec la fin des préparatifs d’Israël pour lancer une guerre qui ressemblera, selon les dirigeants israéliens, à l’invasion de 1982. Celle-ci avait radicalement modifié les rapports de forces politiques et militaires au Liban… pour quelques mois seulement.
Cependant, plus le temps passe, plus l’Etat hébreu se trouve dans l’impossibilité de lancer une guerre de cette ampleur, surtout que la force de la Résistance augmente de jour en jour. Cela ne signifie pas, pour autant, que les Etats-Unis vont abandonner cette précieuse carte.
Pendant ce temps, la Syrie a réussi, au début de l’été, à lancer une dynamique politique avec l’Arabie saoudite sous le signe de la protection de la stabilité du Liban. La Turquie, le Qatar et l’Iran se sont joints à ces efforts qui bénéficient d’une bienveillance française. Cette médiation a constitué un plafond protecteur pour le Liban.
Quels que soient les résultats de l’effort syro-saoudien, il est clair que l’opposition libanaise est prête à faire face à toutes les éventualités. Et les Etats-Unis savent parfaitement que l’activation du Conseil de sécurité de l’Onu après la publication de l’acte d’accusation –comme a menacé de le faire le secrétaire d’Etat adjoint Jeffrey Feltman-, pour étendre les prérogatives et les compétences de la Finul, auront des conséquences désastreuses sur Israël, qui sera le premier à en payer le prix.

Déclarations et prises de position

DANIEL BELLEMARE, procureur du Tribunal Spécial pour le Liban
« Le fait que le TSL ait été créée par un organe politique ou le fait que nous évoluons dans un environnement hautement politisé ne signifie pas que nous sommes politisés. J’ai souligné antérieurement ce que signifiait être indépendant -que je ne prends aucune instruction de quiconque ; cependant, si je me laissais influencer par la politique ou si je me permettais de suivre les instructions qui m’auraient été données par un gouvernement ou par toute autre personne, c’est à ce moment là que je serais politisé. Mais compte tenu du fait que je prends mes décisions en toute indépendance, et que ces décisions sont basées uniquement sur les preuves, alors je pense que ces allégations de politisation sont sans fondements. Ces allégations sont le fait de gens qui craignent peut-être le résultat de la décision du tribunal ou des efforts du tribunal en vue de découvrir la vérité. En tant que procureur, j’ai une responsabilité très lourde, compte tenu de mon indépendance, afin de m’assurer que les accusations, quelles qu’elles soient, que je pourrais remettre devant le juge de mise en état pour confirmation sont entièrement appuyées sur des preuves. Je ne remettrai pas un acte d’accusation devant le juge de mise en état à moins que je ne sois moralement convaincu et à moins que je ne pense qu’il y a au moins une chance raisonnable de condamnation de la personne ; c’est dans ce genre de cadre que je fonctionne (…) Je n’ai jamais utilisé l’expression « faux témoins », parce qu’utiliser cette expression implique que vous avez déjà conclu que la personne a menti. Je préfère utiliser l’expression de témoins peu fiables. Il est important de préciser que l’acte d’accusation, une fois envoyé devant le juge de mise en état pour confirmation, sera basé sur des preuves crédibles. Si les témoins sont peu fiables, le bureau du procureur ne prendra pas en compte leur témoignage. Nous nous penchons sur la preuve qui est recevable, nous cherchons tous les types d’éléments de preuves, qu’il s’agisse de preuves documentées, de déclarations d’un témoin, ou encore de preuves médico-légales. »

CHEIKH NAIM KASSEM, secrétaire général adjoint du Hezbollah
_« Le Hezbollah est renforcé militairement, moralement, politiquement, humainement et socialement. Ils ont voulu nous détruire lorsqu’ils ont vu combien nous étions forts, et lorsqu’ils ont estimé que nous étions un obstacle pour le projet américano-israélien dans la région, ils ont commencé à prendre toutes sortes de décisions et celles-ci ont toutes pour objectif de venir à bout du Hezbollah. Cet objectif n’a pas été atteint ni avec l’assassinat de Rafic Hariri, ni avec l’offensive israélienne de juillet 2006. Il n’a pas non plus été réalisé avec les dissensions internes provoquées par la suite. Aujourd’hui, ils pensent que le tribunal international constitue une menace suffisante pour annihiler le Hezbollah. Ils pensent qu’ils peuvent ainsi influer sur son existence, son rôle et son parcours. Mais ils ont tort. Le tribunal sera comme une petite piqûre par rapport à la grande montagne qu’a été l’offensive de 2006. Ne vous y trompez pas, car la situation va s’inverser et c’est vous qui vous retrouverez au pied du mur. Pas nous. Ne nous accusez pas injustement. Ne soyez pas les instruments des Etats-uniens et des Israéliens (…) Aujourd’hui, de nombreuses preuves impliquant Israël dans l’assassinat de Rafic Hariri ont été présentées par le Hezbollah et la récente découverte des réseaux d’espionnage israéliens sur le territoire national ne fait que conforter cette thèse. »

MICHEL AOUN, principal leader chrétien au Liban
« La Constitution est désormais dans un état de délabrement total. La paralysie de l’article 65 de la Constitution est le fait de ceux qui gouvernent l’Etat, le président de la République Michel Sleiman, et le Premier ministre Saad Hariri, tous deux responsables du blocage du Conseil des ministres (…) La question des faux témoins restera sur le tapis quand bien même les ministres auraient voté pour ou contre ce dossier. Nous avons entendu dire que le Conseil des ministres a voté, dans une proportion de 20 contre 10, sur l’affaire des faux témoins, et que par conséquent cette affaire a été écartée. Personne ne pourra ôter son droit à celui qui a pâti des faux témoignages. »

MONSEIGNEUR NASRALLAH SFEIR, patriarche maronite
« La stabilité est importante, mais la justice l’est plus, et elle est stabilisatrice. Le tribunal est international, et il est supposé être impartial, à égale distance de tous. Certains considèrent qu’il est de parti pris, c’est leur avis. Son existence est propre à détendre l’atmosphère dans la mesure où tout le monde veut savoir, quand il y a crime, quelle partie l’a commis. La justice est la justice, et si on la sacrifie une fois, cela pourrait entraîner des récidives. La stabilité est importante, mais la justice l’est plus, et elle est stabilisatrice (…) La façon dont le Hezbollah se conduit, le fait qu’il affirme constituer une force avec laquelle il faut compter nous fait dire que, s’il pousse cette logique jusqu’au bout, il pourrait décider de prendre le pouvoir. La chose est grave dans la mesure où le Liban ne saurait être gouverné par une seule de ses composantes. Nous n’avons pas rompu avec le Hezbollah, mais c’est eux qui ont cessé de nous rendre visite, peut-être en raison de nos prises de position. Il reste que nous agissons conformément à ce que nous dicte notre conscience. »

AYATOLLAH ALI KHAMENEI, guide suprême de la Révolution islamique
« Le Tribunal international est aux ordres d’Israël et des Etats-Unis et toute décision qu’il adoptera sera nulle et non avenue. J’espère que les différentes parties au Liban, avec sagesse et raison, feront en sorte que cette question ne devienne pas un problème. Le complot contre le Liban ne réussira pas. »

COMMUNIQUE DU BLOC PARLEMENTAIRE DU HEZBOLLAH
« Le Liban doit faire preuve de vigilance face à l’ennemi israélien dans le cadre de la préservation de ses droits concernant les gisements pétroliers et gaziers qui se trouvent dans ses eaux territoriales (…) Le Tribunal Spécial pour le Liban constitue une menace qui pèse sur la justice et la stabilité du pays, et constitue également un outil de pression et de chantage exercé sur les Libanais (…) La découverte des équipements servant à l’espionnage israélien dans les montagnes de Sannine et du Barouk est un acte héroïque pour l’Armée libanaise et la Résistance. »

Presse

AL HAYAT, (Quoridien saoudien, 23 décembre 2010)
Joyce Karam (Washington)
Un haut responsable américain a affirmé à Al Hayat que Washington n’a été informé d’aucune entente entre la Syrie et l’Arabie saoudite autour du TSL. « Certains responsables ont nié l’existence d’un tel deal », a-t-il ajouté. « Tout ce que nous savons provient de la presse et des médias et nous ne pouvons pas juger de la véracité de ces informations. Ce que je voudrais dire, cependant, c’est que le TSL est le meilleur espoir pour que le Liban bénéficie d’un soutien international pour tourner définitivement la page de l’histoire tragique et sanglante de la violence politique ».
« Les Etats-Unis et la communauté internationale ont dit dès le départ que le TSL est un processus international qu’il est impossible d’annuler et qui n’est pas soumis à des compromis politiques à la manière d’une course de chevaux ». La source précitée estime qu’il est ridicule de croire aux spéculations et rumeurs faisant état d’un deal présumé autour du TSL. « Les responsables saoudiens nous disent qu’ils sont pleinement engagés en faveur de l’établissement d’une relation positive entre la Syrie et le Liban, qui se baserait sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Nous soutenons cet objectif, mais une telle relation ne peut se fonder sur la destruction de la justice ou sur le chantage ».
Le responsable américain a estimé que si les informations parues dans la presse sont vraies, on serait face à un véritable chantage. « Le Hezbollah dit que le Liban serait exposé à un grand danger si le TSL fait un progrès, puis il amplifie les propos sur un deal syro-saoudien qui viendrait résoudre le problème que le Hezbollah a lui-même créé. Le parti crée cette crainte. Il dit que le Liban sera dans uns sérieux problème, puis affiche son soutien au deal syro-saoudien pour résoudre le problème qu’il a créé. C’est la définition même du chantage, comme si l’on mettait un fusil à la tempe de quelqu’un. Ils veulent obliger le Liban à choisir entre la justice et la stabilité. Au Liban il y a l’équation ‘ni vainqueur ni vaincu’, mais ce n’est pas de cela qu’ils parlent ».
« Personne ne veut voir le Liban déstabilisé, nul n’ignore qu’il y a eu beaucoup de risques et de violence dans le passé. Nous sommes pour la stabilité et les démarches constructives. Le peuple libanais mérite la stabilité, la sécurité et la justice aussi ».
Washington comprend la situation difficile à laquelle le Premier ministre Saad Hariri est confronté, ajoute le responsable précité. « Ce n’est pas la justice mais le Hezbollah qui l’a mis dans cette position à travers les menaces qu’il lance. Hariri bénéficie d’un soutien libanais, régional et international ».

MAGAZINE (Hebdomadaire francophone libanais indépendant)
Paul Khalifeh, 24 décembre 2010
Aux dernières nouvelles, la Syrie et l’Arabie saoudite seraient à deux doigts de s’entendre sur un « compromis » qui règlerait la crise politique qui secoue le Liban. Un brouillon de cet accord aurait même été remis aux deux principaux protagonistes, Saad Hariri et Hassan Nasrallah, pour une première lecture. Ce sont surtout les milieux de l’opposition qui font circuler ces informations optimistes, confirmées par l’ambassadeur de Syrie, Ali Abdel Karim el-Ali, qui a assuré, mercredi, que « les démarches syro-saoudienne se poursuivent ». L’autre camp observe, lui, un silence embarrassant et embarrassé. Et, parfois, certains de ses plus éminents représentants nient l’existence d’une initiative syro-saoudienne, prédisent son échec ou relativisent son importance. Leur scepticisme rejoint celui de leur allié états-unien qui est sorti, mercredi, de sa réserve. Un « haut responsable américain » cité mercredi par al-Hayat a affirmé que son administration n’avait pas été « informée » de l’existence « d’un compromis syro-saoudien au sujet du Tribunal spécial pour le Liban. »
Le décryptage de ce verbiage politico-diplomatique permet de relever les points suivants :
 L’opposition répand sciemment des informations optimistes, souvent infondées, dans le but d’embarrasser ses adversaires. Ceux-ci, notamment le Courant du futur, ne peuvent pas critiquer ouvertement ou attaquer frontalement l’Arabie saoudite qui poursuit son dialogue avec la Syrie sur le Liban. De plus, mettre en doute les efforts de conciliation ou répandre un climat pessimiste, sont mal vus par l’opinion publique.
 La déclaration de l’ambassadeur de Syrie vise à souligner que les discussions se poursuivent entre Ryad et Damas, en dépit des propos de Khamenei contre le TSL.
 La réaction de Washington montre clairement que les efforts syro-saoudiens ne bénéficient pas d’une couverture états-unienne. Il est tout à fait normal que les Etats-Unis n’appuient pas des démarches dans lesquelles ils ne sont pas associés et qui sont destinées à neutraliser une de leurs dernières cartes de pression dans la région.
Dans ce contexte, des informations en provenance de Washington évoquent « une différence d’appréciation » entre le Conseil de sécurité nationale et le Département d’Etat sur la conduite à suivre concernant le TSL. Selon une source libanaise qui a récemment rencontré dans la capitale fédérale des responsables US, le Conseil de sécurité nationale –c’est-à-dire l’armée et les services de renseignement- ne souhaitent pas la publication prochaine de l’acte d’accusation. « Il est préférable de maintenir cette épée brandie au-dessus des têtes de nos adversaires et de menacer de l’utiliser à tout moment plutôt que de la griller prématurément », précisent les sources du Conseil de sécurité nationale, qui estiment que le TSL doit être utilisé dans le cadre des négociations régionales avec la Syrie et l’Iran.
Le Département d’Etat, plus sensible aux considérations israéliennes, pense, quant à lui, que la publication de l’acte d’accusation va affaiblir le Hezbollah et servira, à long terme, les intérêts des Etats-Unis et d’Israël.
Dans les faits, aucun indice ne montre que le fameux compromis est imminent. La poursuite des joutes verbale et des diatribes est un signe révélateur que les protagonistes sont plus dans une logique de confrontation que d’entente.

AL AKHBAR (Quotidien libanais proche de l’opposition)
Nicolas Nassif, 22 décembre 2010
Le leader druze Walid Joumblatt est rassuré par toutes les informations qui lui parviennent sur l’initiative saoudo-syrienne visant à régler la crise actuelle. Pour lui, les dernières déclarations de l’Ayatollah Ali Khamenei ne reviennent pas à saboter les efforts déployés par la Syrie et l’Arabie saoudite et ne les prennent pas pour cibles. Khamenei a plutôt voulu assurer la plus vaste couverture politique possible au Hezbollah, car le but le plus important est de préserver la Résistance face à tout conflit intérieur et de toute discorde.
Walid Joumblatt est d’accord avec le président Michel Sleiman sur la nécessité de ne pas soumettre au vote le dossier des faux témoins, afin d’éviter une crise gouvernementale : « Ni le président ni moi-même n’étions favorables au vote. Et la Syrie ne nous a pas laissé entendre qu’elle y était favorable. Il n’y a eu ni vote direct, ni vote indirect. Samir Geagea a assez fait le malin comme ça. Il est un faux témoin supplémentaire. Nous n’avons pas voté, pour éviter une crise gouvernementale. Quant à ma position dans le dossier des faux témoins, elle est bien connue : je suis pour son transfert devant la Cour de Justice.
Selon lui, la Syrie œuvre pour apaiser les tensions au Liban, mais si elle constate que les Américains et les Israéliens veulent saper la stabilité et provoquer une discorde, elle ne restera certainement pas les bras croisés, car sa propre sécurité sera en jeu.
M. Joumblatt pense qu’il n’y aura pas de troisième séance du Conseil des ministres après celles du 10 novembre et du 15 décembre. Tout est bloqué dans le pays : pas de gouvernement, pas de développement, pas de nominations. Tout est sur le point de s’écrouler, les institutions se disloquent et les crises pèsent lourdement sur tous les citoyens. Il ajoute que Saad Hariri est prêt à prendre position au sujet de l’acte d’accusation pour éviter la discorde au Liban, à condition qu’une telle prise de position se situe sous le plafond de l’initiative saoudo-syrienne.

AL AKHBAR (Quotidien libanais proche de l’opposition)
Omar Nachabe, 21 décembre 2010
Daniel Bellemare a craché le morceau. Il a reconnu qu’il pourrait adopter les conclusions de l’enquête menée par Detlev Mehlis, selon lesquelles certains responsables syriens, dont Maher al-Assad, Assaf Chawkat et Bahjat Sleiman, seraient impliqués, avec Jamil Sayyed, dans l’assassinat de Rafic Hariri. Est-ce pour cela que Bellemare, et ceux qui l’appuient au Liban, sont contre la traduction en justice des faux témoins ?
Il ressort de l’alinéa 12 de la lettre adressée par Daniel Bellemare au juge de la mise en état Daniel Fransen que les conclusions de l’enquête menée par la commission d’enquête internationale présidée par l’Allemand Detlev Mehlis représentent une partie intégrante des investigations du bureau du procureur général. Par conséquent, les soupçons relatifs à l’implication de responsables militaires, politiques et sécuritaires syriens dans l’attentat perpétré le 14 février 2005 sont toujours de mise dans le cadre de l’enquête effectuée par le bureau du procureur général.

AS SHARQ AL-AWSAT (Quotidien saoudien, 23 décembre 2010)
Michel Abou Najem (Paris)
Des sources françaises officielles ont accordé une grande importance aux déclarations du Guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khamenei, à propos du Tribunal Spécial pour le Liban, vu qu’elles font état d’une divergence entre l’approche de Damas et celle de Téhéran vis-à-vis du dossier libanais et du tribunal.
Paris considère que son point de vue a été confirmé : l’agenda syrien au Liban est différent de celui de l’Iran, en dépit de l’alliance stratégique entre les deux pays. C’est ce que montrent les déclarations de Khamenei qui rejettent catégoriquement le TSL.
Paris n’exclut pas d’ailleurs que ces déclarations soient adressées à Damas qui a assoupli sa position vis-à-vis du TSL et de l’acte d’accusation : le président syrien Bachar al-Assad a exigé des preuves solides et irréfutables, condition sine qua non, selon lui, pour accepter la décision du tribunal. Une prise de position qui semble à mille lieues de celle de l’Iran.
Selon les mêmes sources, le président Assad a fait part au président français Nicolas Sarkozy de ses « craintes profondes » concernant un dérapage sécuritaire au Liban, tout en soulignant la « nécessité d’agir ». Il a par ailleurs assuré que les « efforts » syro-saoudiens se poursuivaient, quoique lentement. Sarkozy a alors demandé à la Syrie d’empêcher tout éventuel dérapage en exerçant son influence sur l’opposition d’une manière générale, et sur le Hezbollah en particulier.
Paris partage en tout cas les craintes syriennes concernant l’évolution de la situation et ses possibles retombées non seulement sur le Liban mais aussi sur l’ensemble de la région. La France considère que toute dégradation de la situation ne restera pas confinée dans le seul cadre libanais : toute action militaire entreprise par le Hezbollah sera l’occasion pour Israël d’intervenir au Liban, avec la volonté d’anéantir le Hezbollah cette fois-ci. Paris avait déjà reçu un message israélien dans ce sens.
Selon les sources précitées, la spirale de violence et la possibilité qu’elle fasse tache d’huile pourraient pousser la Syrie à intervenir militairement. Israël pourrait aussi saisir l’occasion pour provoquer Damas et le pousser vers une guerre, dont la Syrie ne veut pas à l’heure actuelle. Conclusion : la Syrie a aujourd’hui un « intérêt politique et stratégique » à empêcher toute détérioration de la situation au Liban.
Pour l’ensemble de ces raisons, la Syrie a été très attentive au discours de Paris, qui a obtenu des promesses à deux niveaux : l’apaisement sur le terrain et la poursuite des efforts pour parvenir à une issue à double volet : elle ne doit pas affaiblir Hariri, ce qui passe par l’attachement au TSL, à l’acte d’accusation et au procès, et elle ne doit pas non plus menacer le Hezbollah et ses armes, tout en lui évitant l’accusation collective.
En plus de l’apaisement et du dialogue, il est demandé à Saad Hariri, après la publication de l’acte d’accusation, de remplir sa part du contrat : le Hezbollah ne sera pas pris pour cible, l’acte d’accusation ne sera pas exploité dans la tourmente politique libanaise.

L’ORIENT-LE JOUR (Quotidien francophone proche du 14-Mars)
23 décembre 2010
La question des champs gaziers découverts en Méditerranée semble appelée à devenir l’une des principales sources de tension dans la région dans les mois à venir, notamment entre Israël et le Liban. Une question qui devrait commencer à préoccuper sérieusement le gouvernement libanais, et au plus vite.
Après la Turquie, qui avait vivement protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre entre Israël et Chypre (qui doit permettre la poursuite des recherches sous-marines d’hydrocarbures sans crainte de conflits d’exploitation) sous prétexte qu’il ne prendrait pas en considération les intérêts de la partie turque de l’île, c’était hier au tour d’Israël de sortir ses griffes contre le Liban.
Tel-Aviv a en effet indiqué qu’il est déterminé à défendre avec « toute la force nécessaire », face au Liban ou à tout autre pays, ces champs gaziers, qui pourraient assurer son indépendance énergétique pour la première fois de son histoire. Il a ajouté que les revendications de Beyrouth à cet égard sont « sans aucun fondement juridique, économique et cartographique ».
L’enjeu porte sur deux gisements offshores découverts récemment, Tamar et Léviathan. Les réserves de Tamar sont estimées à 8 milliards de m3 de gaz naturel et celles de Léviathan « pourraient atteindre le double et assurer la consommation d’Israël pour 25 ans », a déclaré à l’AFP le ministre des Infrastructures nationales, Uzi Landau. Selon lui, les résultats des tests pour Léviathan devraient être annoncés dans les prochaines semaines.

SANA (Agence de presse syrienne)
21 décembre 2010)
Interview du Premier ministre turc Recep Tayyib Erdogan
« La stabilité du Liban est fondamentale pour l’ensemble de la région. J’ai récemment visité ce pays qui est très spécial pour la Turquie et qu’elle considère comme une voie d’accès importante au bassin méditerranéen oriental et au Moyen-Orient en général. La Turquie soutient l’indépendance et la souveraineté du Liban, et elle appuie son gouvernement d’union nationale. Il est nécessaire de ne pas politiser le processus du Tribunal spécial pour le Liban. La Turquie se tient à égale distance de toutes les parties libanaises et soutient l’initiative syro-saoudienne. Le dialogue et les concertations se poursuivent avec Damas et je suis régulièrement en contact avec le président Bachar al-Assad, pour tenter de trouver des solutions aux problèmes qui se posent dans la région. »

AN NAHAR (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
21 décembre 2010
L’attitude négative de l’Iran vis-à-vis du TSL est bien connue de tous, et ne surprend pas d’ailleurs. Il n’empêche : le discours de l’Ayatollah Ali Khamenei au sujet de ce tribunal revêt une dimension différente, dans la mesure où il s’agit de la prise de position la plus virulente dans ce dossier, à l’heure où l’on prédit une publication imminente de l’acte d’accusation.
Les propos de Khamenei, pour qui toute décision émanant du TSL sera « nulle et non avenue », représentent, selon certains analystes politiques, le plus haut degré de l’appui iranien, politique et religieux, au Hezbollah dans sa guerre qui va crescendo contre le tribunal. Ils constituent en outre le message iranien le plus explicite et le plus véhément à l’intention de la communauté internationale, au sujet des possibles retombés de l’acte d’accusation aux niveaux libanais et régional.
Toute aussi significative est la dimension de ce discours qui place dans la ligne de mire, de manière surprenante et directe, l’initiative saoudo-syrienne, selon les sources précitées. Autrement dit, cette initiative se heurtera désormais à plus d’embûches, alors que certaines forces libanaises annonçaient un heureux dénouement pour bientôt…
Les propos de Khamenei, poursuivent ces sources, ont également tout l’air d’une riposte implicite mais directe aux prises de position affichées par le président syrien Bachar al-Assad lors de ses deux dernières visites en France et au Qatar, lorsqu’il a de nouveau lié la position de la Syrie vis-à-vis de l’acte d’accusation aux preuves qu’il renfermera. En revanche, Khamenei était catégorique en portant un jugement négatif sur le tribunal et en rejetant toute décision qu’il pourrait prendre.

AS SAFIR (Quotidien libanais proche de l’opposition)
23 décembre 2010
Le ministre de l’Energie Gebran Bassil a répondu aux déclarations israéliennes sur les champs gaziers en Méditerranée : « La logique de la force employée par Israël est inutile et nous fait plus peur. Israël ferait mieux de ne plus y recourir, d’autant que le Liban a trouvé le bon remède pour traiter avec cette attitude agressive. »
En réponse à la déclaration du ministre israélien des Infrastructures selon laquelle « toutes les revendications du Liban sont sans aucun fondement juridique et économique », Bassil a affirmé que le Liban se fonde sur le droit maritime pour la délimitation des frontières avec Israël. « Il est demandé à Israël de se conformer au droit international, ne serait-ce qu’une fois. A ce moment il n’y aura pas de problème. Mais s’il essaie de violer nos frontières maritimes et nos ressources, ses intérêts et les sociétés étrangères qui travaillent dans la prospection seront menacés. Cela veut dire que le climat d’investissement en Israël pourrait être menacé. Il vaut mieux qu’il se calme et qu’il nous laisse travailler en paix. »

IRNA (Agence de presse iranienne)
21 décembre 2010
La présence de l’Iran sur la scène internationale a empêché l’unipolarité dans le monde. L’Iran est l’artisan des victoires au Liban. En soutenant la Résistance, il s’est retrouvé à un carrefour historique considéré comme le plus important. Je suis insatisfait du niveau des relations irano-libanaises qui sont en dessous de la moyenne, en dépit des récents développements qu’elles ont connus, notamment lors de la dernière visite du président Ahmadinejad au Liban, et celle du Premier ministre, Saad Hariri, à Téhéran, deux événements qui ont été couronnés par l’adoption de 25 accords de coopération. Ces relations sont historiques et remontent à des siècles en arrière. Les pressions internationales exercées sur l’Iran n’ont rien à voir avec le projet nucléaire pacifique iranien. Elles sont plutôt motivées par la position exprimée par la République islamique à l’égard d’Israël.

HAARETZ (Quotidien de la gauche israélienne)
20 décembre 2010
Il serait injuste de montrer la France du doigt comme étant seule responsable. L’accord franco-libanais de fournir 100 missiles HOT air-sol à l’Armée libanaise est un symptôme de plus de l’impuissance de l’Occident, de sa capitulation, voire de sa mauvaise foi, face à des belligérants comme l’Iran et la Syrie, deux Etats qui, sans vergogne, continuent de renforcer le Hezbollah au détriment de la souveraineté libanaise et de la stabilité régionale. C’est l’argument inverse que les Etats-Unis ont fait valoir pour justifier le dégel de leur aide militaire. Cet optimisme est contestable. La France et les Etats-Unis peuvent-ils sérieusement croire qu’ils peuvent contrer l’appétit rapace du Hezbollah en se bornant à soutenir l’Armée libanaise ? Saad Hariri et Walid Joumblatt, qui ont démontré leur courage par le passé, ont compris qu’il était suicidaire de compter sur le soutien des Etats-Unis et des Etats sunnites modérés comme l’Arabie saoudite pour lutter contre l’axe Iran-Syrie-Hezbollah. Dans ce contexte, la vente par la France de 100 missiles HOT au Liban est un symptôme consternant mais mineur, au vu du problème majeur. Avec le déclin de l’influence occidentale, le Liban perd les dernières miettes de sa souveraineté. Le pays est désormais suspendu à la corde syro-iranienne dans l’espoir d’un réajustement des rapports de force au Moyen-Orient. »

JERUSALEM POST (Quotidien israélien, 20 décembre 2010)
Yaakov Katz
La réduction de l’aide de Téhéran consacré au Hezbollah provoque une crise sans précédent dans les arcanes de l’organisation chiite. Selon des rapports du renseignement israélien, ceci intervient à l’orée de la publication de l’acte d’accusation qui devrait mettre en cause le parti de Dieu dans l’assassinat de Rafic Hariri. Ces dernières années, l’Iran lui a fourni près d’un milliard de dollars. Mais les sanctions économiques votées à l’Onu contre l’Iran ont réduit cette aide de manière drastique. Ces coupes attisent les tensions entre le Hezbollah et ses parrains iraniens, déjà alimentées par les divergences de vue entre les dirigeants du parti et l’officier des Gardiens de la Révolution chargé de le superviser pour le compte de l’Etat iranien. Cet officier s’appelle Hossein Mahadavi. Il a été envoyé au Liban en 2008 pour combler le vide provoqué par l’assassinat d’Imad Moughnié à Damas, chef de liaison entre la République Islamique et le Hezbollah. Selon les informations du renseignement israélien, les désaccords entre Mahadavi et le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui refuse l’autorité de ce dernier sur les questions stratégiques de l’organisation, sont grands. Tsahal estime que le Hezbollah n’attaquera pas Israël pour détourner l’attention des conclusions du tribunal. Il considère qu’il est fort probable qu’il renverse le gouvernement libanais.

THE NEW YORK TIMES (Quotidien états-unien)
21 décembre 2010
Un jour, un secrétaire d’Etat américain a parlé de « contractions liées à l’accouchement d’un nouveau Moyen-Orient ». C’est jusqu’à aujourd’hui la phrase la plus drôle qui ait été prononcé pour le Liban, ce pays défiant les lois de la gravité, ses deux armées, son gouvernement d’union trop divisé pour se réunir, son boom immobilier sauvage et sa bombe à retardement que l’on nomme « Tribunal International ». Déjà largué ? Le Liban n’est pas fait pour les amateurs. Condoleezza Rice voulait croire que l’effusion de sang d’Israël en 2006 contre le Hezbollah planterait les germes d’un nouveau Moyen-Orient démocratique, débarrassé du Hezbollah et favorable aux intérêts américains. Elle devait certainement rêver. Quatre ans plus tard, le Hezbollah est plus fort que jamais. Il est même la plus puissante des armées libanaises, Hassan Nasrallah est plus populaire que jamais et le quartier de Dahié renaît de ses cendres, plus flamboyant que jamais.
Pourtant, les Etats-Unis continuent de rêver. Le « nouveau Moyen-Orient » a rejoint « l’axe du mal » dans les poubelles de l’histoire diplomatique. Mais la politique américaine a encore aujourd’hui cette propension à ignorer la réalité. Il est encore temps pour les Etats-Unis d’abandonner la politique de division et de rentrer dans les clous du pragmatisme.

Palestine occupée

Une guerre contre Gaza embrasera la région

Israël a intensifié, la semaine dernière, ses frappes aériennes contre Gaza et a déployé d’importants renforts autour de la bande assiégée. Pendant ce temps, le chef d’état-major Gaby Ashkénazi et plusieurs ministres ont assuré que l’Etat hébreu avait élaboré de nouveaux plans de guerre contre Gaza, après que la Résistance palestinienne eu introduit un nouvel armement anti-char.
Les développements des derniers jours permettent de faire les observations suivantes :
 Des analystes israéliens proches de la direction militaires ont estimé que la guerre contre Gaza est un pas qu’il ne faut pas hésiter à franchir pour éviter que l’armée ne s’enfonce dans une guerre d’usure. Les colonies du sud d’Israël sont la cible systématique des missiles palestiniens en riposte aux raids aériens lancés par l’Etat hébreu contre la bande assiégée. Certains analystes pensent que le gouvernement de Netanyahu mise sur la guerre pour modifier un paysage politique qui lui fait assumer la responsabilité de l’arrêt des négociations de paix avec les Palestiniens.
 Les derniers développements sur le terrain montrent l’échec du blocus de Gaza, décidé lors de la conférence de Charm el-Cheikh qui a instauré une alliance internationale contre le réduit palestinien. La politique d’étouffement de la population et de destruction systématique des tunnels, n’a pas empêché la Résistance palestinienne de se doter d’armes nouvelles, comme les missiles anti-char Kornet.
 L’élément essentiel que les Israéliens ne prennent pas en compte dans toutes leurs analyses est la détermination du peuple palestinien à l’intérieur de Gaza à résister et sa volonté à ne pas baisser les bras, malgré les conditions de vie extrêmement difficiles et les voies d’approvisionnement pratiquement coupées.
Dans ces circonstances, il est clair que toute attaque israélienne contre Gaza va se transformer en véritable bataille épique et risque d’embraser tous les fronts du Moyen-Orient.

Evénements

Turquie-Israël
Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires étrangères, a déclaré lors d’une conférence de presse organisée devant des médias internationaux que « s’il y a bien quelqu’un qui devrait s’excuser, cela devrait être le gouvernement turc pour sa coopération avec des éléments terroristes, pour son soutien au terrorisme, à la mission de l’organisation IHH, au Hamas et au Hezbollah », a dit le chef de la diplomatie israélienne. Neuf militants turcs pro-palestiniens ont perdu la vie au printemps dernier lors de l’opération des commandos de la marine israélienne, qui étaient intervenus de nuit dans les eaux internationales.
« La Turquie a la volonté de faire la paix avec Israël », a dit à des journalistes le ministre turc, Ahmet Davutoglu, réitérant ainsi les conditions d’un retour à la normale entre les deux pays sur le plan diplomatique. « La Turquie a la volonté de faire la paix avec tout le monde. Pourquoi Israël devrait-il rester à part ? Il s’agit d’un pays avec lequel nous avions de très bonnes relations jusqu’en 2008", a poursuivi le responsable turc, cité par l’agence de presse Anatolie. Depuis les années 1990, Israël a toujours entretenu des relations militaires et commerciales étroites avec la Turquie. Des tensions sont toutefois nées à la fin de l’année 2008, lorsque Israël a mené une vaste offensive militaire dans la bande de Gaza, baptisée.
L’incident de la flottille humanitaire, qui tentait de briser le blocus imposé par Israël à Gaza, a exacerbé ces tensions l’été dernier. Après un abordage sanglant mené par la marine israélienne, la Turquie a notamment décidé de rappeler son ambassadeur à Tel Aviv et annulé des manœuvres militaires.
Des émissaires des deux pays se sont rencontrés au début du mois à Genève pour tenter de procéder à une réconciliation en bonne et due forme. A ce sujet, des responsables israéliens ont fait savoir qu’Israël souhaitait trouver un compromis qui conviendrait aux deux pays.
Mais le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, exige au préalable des excuses de la part d’Israël et une indemnisation en rapport avec les dégâts causés par cet assaut sanglant.
« Le fait que nous ayons cette volonté de faire la paix ne signifie pas que les autres l’aient aussi. Cela crée alors des difficultés. Il est très difficile de nouer une volonté politique avec Israël », a-t-il estimé.

Gaza
Deux combattants palestiniens du Jihad islamique ont trouvé la mort dimanche à l’aube près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ils ont été tués lors d’échanges de tirs avec l’armée israélienne, selon un communiqué des Brigades d’Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, et des témoins.
Une porte-parole militaire à Tel-Aviv a confirmé que « des soldats, appuyés par des hélicoptères, ont visé les membres d’une cellule de terroristes qui tentaient de placer une charge explosive aux abords immédiats de la barrière de sécurité » séparant le sud d’Israël de la bande de Gaza.
Quelques heures après ces combats, des tanks israéliens ont tiré au moins dix obus en direction de Khan Younès, endommageant trois maisons sans faire de nouvelle victime.
Ce regain de violence survient à la veille du deuxième anniversaire de la dévastatrice offensive israélienne « Plomb durci » contre la bande de Gaza, qui a fait 1400 morts palestiniens, des civils en majorité.
L’armée israélienne a multiplié ces derniers jours les raids aériens contre les groupes armés palestiniens de Gaza, y compris contre des installations du Hamas.
Au moins 23 obus de mortier et quatre roquettes ont été tirés la semaine dernière depuis Gaza contre Israël, dont l’une a blessé une adolescente dans une colonie.
La tension est brusquement montée le 18 décembre lorsque l’aviation israélienne a tué cinq combattants palestiniens.
« S’il y a la moindre agression israélienne sur la bande de Gaza, nous répondrons vigoureusement », a prévenu Abou Obeidah, un porte-parole des Brigades Ezzeddine al-Qassam, la branche armée du Hamas.
« Nos armes sont moins nombreuses que celles de l’occupation israélienne, mais nous avons quelque chose qui va inquiéter l’occupation », a-t-il souligné, sans autre détail.
Le chef des Brigades Ezzeddine al-Qassam, Ahmed al-Jaabari, a fixé une alternative aux Israéliens : « La mort ou le départ des terres palestiniennes ».
Selon le quotidien populaire Yédiot Aharonot, le Hamas disposerait de missiles Fajr-5 d’une portée de 80 à 90 km fabriqués en Syrie.

Source
New Orient News