Le procureur Daniel Bellemare a adressé une série de requêtes au Liban, au nom du Tribunal spécial pour le Liban, afin de poursuivre son enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, 7 ans après les faits et alors que l’acte d’accusation est déjà rédigé.

Le procureur exige que lui soit transmis un fichier complet des empreintes digitales de tous les ressortissants et habitants du Liban (soit environ 4,5 millions de personnes).

Aucune explication précise n’a été fournie sur la nécessité de ces données pour les besoins de l’enquête. En revanche, il n’échappe à personne que ces données intéressent au plus haut point les agences de renseignement états-uniennes et israéliennes avec lesquelles le Tribunal collabore.

Au cours des années précédentes — et toujours sans explication sur leur nécessité— le Tribunal spécial pour le Liban s’est fourni en violation des lois libanaises, mais avec la complicité des gouvernements Siniora et Hariri :

 Toutes les données de communication téléphonique libanaises depuis l’année 2003 (aussi bien pour les téléphones fixes et les cellulaires que pour les cartes prépayées).
 Tous les dossiers universitaires de tous les étudiants pour la période 2003-2006.
 Les empreintes digitales et les scans d’iris de tous les détenus (aussi bien les justiciables en détention provisoire que les personnes condamnées).
 Les copies de tous les passeports des ressortissants libanais et des résidents étrangers.
 Tous les dossiers des abonnés à Electricité du Liban.
 Toutes sortes de fichiers, dont ceux de la Banque centrale, de la Circulation routière, du ministère du Travail, des Hôpitaux, du Casino du Liban, etc.

Dans aucun pays au monde, un « tribunal » n’a été autorisé à consulter, et encore moins à détenir, une telle quantité d’information.

Ces données étaient par contre systématiquement collectées par l’armée israélienne durant l’occupation du Liban jusqu’à sa défaite et son retrait en 2000.