Une vive polémique agite la communauté gay et lesbienne états-unienne après l’annulation d’un débat contre l’apartheid en Israël qui avait été programmé au Centre gay et lesbien de New York.

Depuis plusieurs années, Israël déploie une vaste campagne de tourisme et de « diplomatie publique » visant à présenter le pays comme le paradis des gays du Proche-Orient. À juste titre, cette campagne souligne que la législation israélienne reconnaît l’égalité en droits des gays et lesbiennes, y compris dans les forces armées, et admet l’adoption. Cette campagne occulte l’opprobre sociale dont ils font cependant l’objet dans certaines catégories ethniques israéliennes. Surtout, elle dresse une image globalisante et mensongère de la réalité dans le monde musulman, allant même jusqu’à présenter l’exécution de criminels en série ayant violé et tué des mineurs de même sexe en Iran comme une persécution des homosexuels [1]. Cette campagne, qui serait dirigée par le diplomate israélien Ido Aharoni (photo), inclut la publication d’articles et de publicités dans des revues gays et lesbiennes aux Etats-Unis et en Europe.

Cependant, des militants états-uniens des droits de l’humain, dont la célèbre philosophe féministe Judith Butler, accusent Israël de « rosir » le traitement des Palestiniens, c’est-à-dire de mettre en avant certaines réalisations pour mieux cacher des pratiques discriminatoires. En définitive, ils font remarquer que la prétendue égalité en droits ne s’applique pas aux gays et lesbiennes palestiniens, qu’ils aient ou non la nationalité israélienne.

[1]« Pour diaboliser l’Iran, Rue 89 confond crimes pédophiles et homosexualité », Réseau Voltaire, 13 juillet 2007.