Notre organisation, Ittipak, a plusieurs objectifs : la préservation de la culture et de la langue ouighoure au Kirghizistan, la protection des Droits de l’homme, mais aussi le soutien d’une société ouverte. Nous souhaitons la paix et l’harmonie ethnique dans le pays. Le problème est que des responsables officiels et des médias nous ont déjà présenté comme des criminels et cela nuit à la vie de tous les jours des Ouighours ici. Nous avons aussi un problème lié à la disparition de notre langue.
Nous sommes considérés comme une organisation séparatiste par Pékin, mais pour le pouvoir totalitaire qui sévit là-bas, toute organisation s’opposant à lui est séparatiste. Nous sommes des citoyens kirghizes, mais nous ne sommes pas insensibles aux souffrances des Ouighours en Chine. Ils sont opprimés par les Hans qui limitent le nombre des naissances et s’attaquent à notre langue. Nous pensons que les Ouighours ont le droit à l’autodétermination et cela est interprété par Pékin comme du séparatisme.
Nous avons des contacts discrets avec la population ouighoure en Chine. Les gens ne viennent pas nous voir facilement car ils craignent des mesures de rétorsions.

Source
Irin (Nations Unies)

« Interview with the chair of national Uyghur society », par Rozimuhammed Abdulbakiev, Irin, 17 février 2005. Ce texte est adapté d’une interview.