Militant indépendantiste africain et figure majeure des théoriciens de l’émancipation africaine, Amilcar Cabral lutte depuis 1957 contre la puissance coloniale portugaise en Guinée Bissau et au Cap Vert. Après des années de lutte il annonce, en 1972, la formation d’une assemblée populaire en exil à Conakry, en Guinée équatoriale, afin de préparer l’indépendance. La dictature portugaise se tourne vers Paris pour lui demander de l’aider à éliminer Cabral, la Guinée de Sékou Touré étant de facto dirigée par les intérêts pétroliers français. Le 22 mai 1972, le général Spinola rencontre à Paris les responsables du SDECE pour mettre sur pied l’opération. « L’entente de Conakry » prévoit le lancement d’une campagne de désinformation par le SDECE parmi les militants guinéens à Conakry, afin de discréditer « l’étranger Cabral » (il est né au Cap Vert). Un ancien guerillero, Inocêncio Kani, est chargé d’appuyer la thèse du « règlement de comptes entre militants ». Dans la nuit du 20 janvier 1973, Amilcar Cabral est abattu devant sa maison par une équipe du Service Action du SDECE, guidée par Kani.