L’administration Bush a raison de soutenir la démocratisation du monde arabe. La vraie question est : comment faire ? Si on exerce trop de pressions, on donne l’impression d’imposer notre volonté, si on n’en fait pas assez, on donne l’impression de soutenir la liberté partout sauf dans le monde arabe. Il faut trouver le bon équilibre.
Ces derniers mois, nous avons co-présidé une commission du Council on Foreign Relations appelée « In support of Arab Democracy : Why and How ». Nous avons conclu qu’il fallait favoriser l’évolution plutôt que la révolution. Il faut avoir une approche pays par pays, pas une approche globale. Il y a trop de diversité dans le monde arabe pour permettre une solution unique. Il faut encourager les dirigeants arabes à faire des réformes et les dénoncer quand ces réformes ne sont que poudre aux yeux.
Il faut soutenir les groupes démocratiques non-violents, ne pas exclure les islamistes du processus et rassurer les minorités. Il faut aider au développement de médias indépendants dans le monde arabe, qui pourraient nuancer la mauvaise image des États-Unis. Notre diplomatie publique doit davantage insister sur la réforme démocratique. Il faut récompenser les pays qui se réforment via des aides économiques.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« The Right Path to Arab Democracy », par Madeleine K. Albright et Vin Weber, Washington Post, 8 juin 2005.