La Bulgarie s’inquiète beaucoup de tout ce qui peut se passer dans l’Union européenne et surtout les risques concernant l’élargissement. Mon pays a signé le 25 avril dernier son traité d’adhésion à l’Union européenne. Pour y parvenir, nous avons fait des efforts considérables et c’est pourquoi la Bulgarie observe la crise actuelle de l’Union européenne sans quitter des yeux ses objectifs et intérêts.
La Bulgarie est un pays ancien pourvu d’une culture riche qui a ressuscité après chaque crise. Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume dans son histoire mouvementée, la Bulgarie traverse des changements considérables. Ces transformations nous ont rendus encore plus enthousiastes et déterminés. Dans trois jours auront lieu dans mon pays des élections législatives particulièrement importantes et incertaines. Toutefois, quel que soit le résultat, il y aura une continuité de la politique étrangère et européenne. Par ailleurs, nous disposons d’une économie dynamique grâce à la politique économique que nous menons depuis quatre ans. Tout cela n’a évidemment été possible que grâce à beaucoup de rigueur et au fait que nous nous sommes “serré la ceinture”. Cela nous a conduit à prendre des mesures impopulaires et ce, d’autant plus que la pauvreté reste un grave problème chez nous. Il est difficile de raisonner de façon macroéconomique si l’on ne perçoit pas les changements dans sa propre poche. Mais malgré les difficultés, mes compatriotes travaillent d’arrache-pied et de mieux en mieux.
Il ne serait pas honnête de ma part de ne pas reconnaître que la Bulgarie fait encore face à de nombreux défis, parmi lesquels les réformes encore inachevées de la justice, des systèmes de santé et d’éducation. Notre réussite face à la corruption et à la criminalité n’est pas pleine et entière. Toutefois, grâce au travail du gouvernement de Siméon Saxe-Cobourg-Gotha et grâce à l’aide que nous recevons de nos amis européens et américains nous progressons.
La Bulgarie est un pays traditionnellement francophone. Pour nous, il a toujours été très important d’avoir le soutien et l’amitié de la France. Les Bulgares savent que le vote négatif au référendum en France n’est pas dirigé contre eux ni contre leur adhésion à l’Europe.

Source
Le Figaro (France)
Diffusion 350 000 exemplaires. Propriété de la Socpresse (anciennement créée par Robert Hersant, aujourd’hui détenue par l’avionneur Serge Dassault). Le quotidien de référence de la droite française.

« France-Bulgarie, l’indispensable amitié », par Milen Veltchev, Le Figaro, 22 juin 2005.