1. Nous, les dirigeants du Groupe des Huit, nous sommes réunis à Camp David les 18 et 19 mai 2012 pour discuter des grands défis économiques et politiques à l’échelle mondiale.

Économie mondiale

2. Nous devons favoriser la croissance économique et la création d’emplois.

3. L’économie mondiale montre des signes de reprise, mais doit encore affronter de puissants vents contraires.

4. Dans ce contexte, nous sommes résolus à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer et relancer nos économies et lutter contre les difficultés financières, tout en reconnaissant que les bonnes mesures à adopter ne sont pas les mêmes pour tous.

5. Nous accueillons favorablement les discussions actuellement en cours en Europe sur la façon de stimuler la croissance économique, tout en respectant le ferme engagement à mettre en oeuvre des mesures d’assainissement des finances publiques qui feront l’objet d’une évaluation structurelle. Nous convenons du rôle prépondérant que joue une zone euro forte et unie pour assurer la stabilité et la reprise à l’échelle mondiale, et nous réitérons notre intérêt à ce que la Grèce demeure dans la zone euro tout en respectant les engagements qu’elle a contractés. Nous avons tous un intérêt à ce que les mesures prises pour renforcer la résilience de la zone euro et stimuler la croissance en Europe portent leur fruit. Nous appuyons la décision des dirigeants de la zone euro de s’attaquer aux difficultés auxquelles la région est confrontée de manière crédible et opportune en vue de rétablir la confiance, la stabilité et la croissance.

6. Nous reconnaissons que tous nos gouvernements doivent prendre des mesures pour restaurer la confiance et favoriser la reprise économique, notamment des réformes visant à augmenter la productivité, la croissance et la demande à l’intérieur d’un cadre macroéconomique durable, crédible et non inflationniste. Nous adhérons au principe de la responsabilité financière et, dans ce contexte, nous appuyons des politiques saines et durables d’assainissement des finances publiques qui tiennent compte de l’évolution de la situation économique des pays et soutiennent la confiance et la reprise économique.

7. Dans le but d’augmenter la productivité et le potentiel de croissance de nos économies, nous favorisons les réformes structurelles ainsi que les investissements en faveur de l’éducation et de l’infrastructure moderne, le cas échéant. Les initiatives d’investissement peuvent être financées à l’aide de divers mécanismes, y compris en tirant parti du secteur privé. Des mesures financières saines, que nous tenons à appliquer, devraient permettre de renforcer les systèmes au fil du temps, mais en ne freinant pas la croissance du crédit à court terme. Nous nous engageons à favoriser les investissements afin de soutenir la demande, y compris l’appui aux petites entreprises et aux partenariats public-privé.

8. De solides relations commerciales à l’échelle internationale, les investissements et l’intégration des marchés sont des éléments essentiels d’une croissance forte, durable et équilibrée. Nous soulignons l’importance des marchés ouverts et d’un système commercial équitable, solide et fondé sur les règles. Nous respecterons notre engagement visant à nous abstenir d’adopter des mesures protectionnistes, à protéger les investissements et à déployer des efforts bilatéraux, plurilatéraux et multilatéraux, conformes et favorables au cadre de l’OMC, à réduire les obstacles au commerce et à l’investissement, et à maintenir l’ouverture des marchés. Nous appelons la communauté internationale à faire de même. Reconnaissant que les disparités inutiles et les normes réglementaires excessivement strictes constituent des obstacles importants au commerce, nous appuyons les efforts déployés en vue d’assurer une cohérence réglementaire et une meilleure concordance entre les normes pour promouvoir davantage le commerce et la croissance économique.

9. Étant donné l’importance des droits de propriété intellectuelle (DPI) pour stimuler la création d’emplois et la croissance économique, nous soulignons l’importance d’établir des normes élevées en ce qui a trait à la protection et à l’application des DPI, notamment par l’entremise d’instruments juridiques internationaux et d’accords d’assistance mutuelle, ainsi que de processus relatifs aux marchés publics, de codes volontaires de pratiques exemplaires du secteur privé et d’une coopération douanière accrue, tout en favorisant la libre circulation de l’information. Dans le but de protéger la santé publique et d’assurer la sécurité des consommateurs, nous nous engageons également à échanger des renseignements sur les sites Internet de pharmacies peu recommandables conformément aux lois nationales et à partager les pratiques exemplaires sur la lutte contre les produits médicaux contrefaits.

Énergie et changement climatique

10. Au fur et à mesure de la croissance de nos économies, nous reconnaissons l’importance de répondre à nos besoins énergétiques à l’aide d’une grande variété de sources, des combustibles traditionnels aux énergies renouvelables en passant par d’autres technologies propres. Nous mettons en œuvre nos propres stratégies énergétiques individuelles, mais nous préconisons l’utilisation appropriée d’une variété de sources énergétiques de manière écologique, durable, sûre et abordable. Nous reconnaissons aussi l’importance de préconiser et de promouvoir des politiques favorisant les énergies durables et la réduction des émissions de carbone afin de relever le défi international des changements climatiques. Pour faciliter le commerce de l’énergie dans le monde entier, nous nous engageons à prendre d’autres mesures pour éliminer les obstacles à l’évolution de l’infrastructure énergétique mondiale ; à réduire les barrières au commerce et à éviter de prendre des mesures discriminatoires qui restreignent l’accès aux marchés ; et à tendre vers un accès universel à une énergie plus propre, plus sûre et plus abordable. Nous demeurons attachés aux principes sur la sécurité énergétique mondiale adoptés par le G-8 à Saint-Pétersbourg.

11. Dans nos démarches pour obtenir la sécurité énergétique, nous remettrons l’accent sur les mesures de sûreté et de durabilité. Nous sommes résolus à définir et à échanger des pratiques exemplaires sur la production énergétique, notamment en ce qui touche l’exploration dans les régions éloignées et l’utilisation de technologies telles que le forage en eaux profondes et la fracturation hydraulique, là où elles sont autorisées, pour permettre le développement sécuritaire de sources d’énergie, en tenant compte des préoccupations environnementales pendant le cycle de vie d’un site. À la lumière de l’accident nucléaire qui a été provoqué par le tsunami au Japon, nous continuons à soutenir fortement les initiatives visant à mener des évaluations approfondies des risques et de la sécurité des installations nucléaires existantes et à renforcer la mise en œuvre des conventions applicables dans la perspective de rehausser la sécurité nucléaire.

12. Nous reconnaissons que le fait d’accroître l’efficacité énergétique et d’opter pour des formes d’énergie renouvelables et d’autres technologies énergétiques propres peut contribuer de façon importante à rehausser la sécurité énergétique et à dégager des économies d’énergie tout en permettant de combattre les changements climatiques et de promouvoir des stratégies d’innovation et une croissance économique durables. Nous souhaitons l’adoption de politiques durables et rentables pour encourager le développement de sources d’énergie renouvelables fiables et leur intégration au marché. Nous nous engageons à rehausser les normes d’efficacité des appareils électroménagers et des pièces d’équipement, notamment en privilégiant des procédures de mise à l’essai comparables et transparentes, et nous comptons promouvoir l’efficience des industries et des bâtiments au moyen de systèmes de gestion de l’énergie.

13. Nous convenons de poursuivre nos efforts afin de nous attaquer aux changements climatiques et nous reconnaissons la nécessité de revoir les ambitions à la hausse pour en atténuer encore plus les effets d’ici à 2020, en vue de faire notre part pour limiter efficacement l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels, conformément aux données scientifiques. Nous appuyons fermement la décision prise à la 17e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Durban en vue de mettre en œuvre les accords de Cancun et de lancer la plateforme de Durban, que nous accueillons favorablement comme une percée importante en vue de l’adoption d’ici 2015 d’un protocole, d’un autre instrument juridique ou d’un résultat convenu qui aura force de loi auprès de toutes les parties, tant auprès des pays développés que des pays en développement. Nous convenons de continuer à travailler ensemble au sein de la CCNUCC et d’autres instances, notamment au sein du Forum des principales économies, en vue d’en arriver à une conclusion positive à Doha.

14. Comme nous reconnaissons les répercussions à court terme qu’entraînent les polluants climatiques à courte durée de vie sur le climat, la productivité agricole et la santé humaine, nous appuyons, en vue de promouvoir des visées plus ambitieuses et d’ajouter aux autres efforts de réduction des émissions de gaz carbonique et de gaz à effet de serre, des mesures globales pour réduire ces polluants qui, selon le PNUE et d’autres intervenants, comptent pour plus de 30 p. 100 du réchauffement planétaire à court terme et causent prématurément la mort de deux millions de personnes par année. En conséquence, nous convenons de nous joindre à la Coalition pour le climat et l’air pur visant à réduire les polluants à courte durée de vie ayant un effet sur le climat.

15. De plus, nous appuyons fermement les efforts visant à rationaliser et à éliminer progressivement à moyen terme les subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui encouragent une consommation excessive ainsi que les efforts visant la préparation, sur une base volontaire, de rapports sur les progrès.

Sécurité alimentaire et nutrition

16. Pendant plus de dix ans, le G8 a collaboré avec des partenaires africains afin de gérer les défis et les possibilités découlant de l’aspiration de l’Afrique à un développement durable et profitant à tous. Nous avons réalisé des progrès mesurables et ensemble nous avons changé la vie de centaines de millions de personnes. Toutefois, l’aide internationale ne peut à elle seule réaliser nos objectifs communs. Alors que nous allons de l’avant, et que nous nous engageons à nouveau à travailler ensemble dans le but de réduire la pauvreté, nous sommes conscients que nous devons également favoriser les changements qui peuvent y mettre fin, en investissant dans la croissance économique de l’Afrique, dans son rôle croissant au sein de l’économie mondiale et dans sa réussite. Dans le cadre de cet effort, nous sommes déterminés à nous acquitter des engagements financiers en suspens pris à L’Aquila et à nous attacher à maintenir un ferme soutien aux efforts pour relever les défis actuels et futurs de la sécurité alimentaire mondiale, y compris par le biais de l’aide bilatérale et multilatérale, et nous convenons de prendre de nouvelles mesures afin d’accélérer les progrès en faveur de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique et dans le monde entier, dans une perspective de complémentarité.

17. Depuis le Sommet de L’Aquila, nous avons assisté à un accroissement du degré d’engagement envers la sécurité alimentaire mondiale, à une réaffectation de l’aide à l’appui des plans menés par les pays ainsi qu’à de nouveaux investissements et à une plus grande collaboration au chapitre de la recherche agricole. Nous félicitons nos partenaires africains pour les progrès qu’ils ont accomplis depuis le Sommet de L’Aquila, conformément à la Déclaration de Maputo, pour accroître les investissements publics en faveur de l’agriculture et pour adopter les réformes en matière de gouvernance et de politiques nécessaires pour accélérer la croissance durable de la productivité agricole, réaliser des gains plus importants en ce qui concerne la nutrition et favoriser une croissance durable et inclusive dirigée par les pays. Le leadership de l’Union africaine et le rôle de son Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) ont été déterminants à cet égard.

18. En misant sur les progrès réalisés et en travaillant avec nos partenaires africains et internationaux, nous nous engageons aujourd’hui à lancer une Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans le but d’accélérer le flux de capitaux privés en faveur de l’agriculture en Afrique, d’accroître l’utilisation des nouvelles technologies et d’autres innovations qui peuvent contribuer à augmenter la productivité agricole durable, et de réduire les risques supportés par les collectivités et les économies vulnérables. Au cours des dix prochaines années, cette Nouvelle Alliance permettra de sortir 50 millions de personnes de la pauvreté, et sera guidée par un engagement collectif à investir dans des plans nationaux crédibles et complets, à élaborer de nouveaux outils en vue de mobiliser les capitaux privés, à stimuler l’innovation et à gérer les risques. En outre, elle tirera profit des capacités des partenaires privés – des femmes, des petits exploitants, des entrepreneurs, tout comme des entreprises mondiales et internationales.

19. Le G8 réaffirme son engagement envers les peuples les plus pauvres et les plus vulnérables du monde et reconnaît le rôle crucial que joue l’aide publique au développement pour réduire la pauvreté et atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. Ainsi, nous saluons et approuvons le Rapport de Camp David sur la redevabilité qui fait état des progrès considérables qu’a réalisés le G8 au chapitre de la sécurité alimentaire, conformément aux engagements pris au Sommet de L’Aquila, et à l’égard du respect de nos engagements en matière de santé mondiale, y compris l’initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveaux-nés et des enfants. Nous demeurons fermement résolus à faire rapport de manière transparente et régulière au sujet de la mise en oeuvre de ces engagements. Nous attendons avec intérêt le rapport complet qui sera produit sous la présidence du Royaume-Uni en 2013.

Transition économique de l’Afghanistan

20. Nous réaffirmons notre attachement à l’édification d’un Afghanistan stable, pacifique et souverain, qui soit pleinement responsable de sa propre sécurité, de sa gouvernance et de son développement et qui soit libre du terrorisme, de la violence extrémiste et de la production et du trafic illicites de drogues. Nous continuerons de soutenir le processus de transition tout en assurant une coordination étroite de nos stratégies économiques, politiques et en matière de sécurité.

21. En mettant l’accent sur la responsabilisation mutuelle et l’amélioration de la gouvernance, et en poursuivant sur la lancée du processus de Kaboul et des travaux de la Conférence de Bonn, nos pays prendront des mesures pour atténuer les effets économiques de la période de transition et appuyer le développement d’une économie afghane durable en renforçant la capacité de l’Afghanistan à augmenter ses recettes fiscales et à améliorer la gestion de ses dépenses, ainsi qu’en mobilisant notre soutien non lié à la sécurité au profit de la décennie de la transformation.

22. Nous appuierons l’épanouissement de la société civile afghane et nous mobiliserons le secteur privé en renforçant les contextes favorables et en élargissant les perspectives commerciales dans les secteurs clés, et nous verrons aussi à promouvoir la coopération économique régionale pour favoriser la connectivité.

23. Nous continuerons aussi à appuyer le gouvernement de la République islamique d’Afghanistan dans ses efforts en vue de respecter son obligation de protéger et de promouvoir les droits de la personne et les libertés fondamentales, notamment en ce qui concerne les droits des femmes et des filles et la liberté de pratique religieuse.

24. La Conférence de Tokyo en juillet sera une occasion de consolider les appuis à long terme des membres du G8 et d’autres donateurs en faveur d’une aide civile à l’Afghanistan au cours de la décennie de la transformation. La Conférence offrira aussi une occasion de s’entendre sur une stratégie pour favoriser le développement économique durable de l’Afghanistan assortie d’engagements mutuels et de points de repère convenus entre l’Afghanistan et la communauté internationale ; et elle devrait aussi permettre de définir un mécanisme pour mener des examens bisannuels des progrès réalisés en fonction de ces points de repère tout au long de la décennie de transformation.

Transitions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

25. Un an après le début des événements historiques qui ont eu lieu dans l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les aspirations des peuples de la région à la liberté, aux droits de la personne, à la démocratie, aux possibilités d’emplois, à l’autonomisation et à la dignité demeurent intactes. Nous sommes conscients que des progrès importants ont été réalisés dans certains pays en vue de réaliser ces aspirations et nous appelons à la poursuite des progrès afin de mettre en œuvre les réformes promises. Une croissance économique solide et inclusive, dotée d’un secteur privé florissant pour créer des emplois, constitue un élément essentiel d’un gouvernement démocratique et participatif reposant sur la primauté du droit et le respect des libertés fondamentales, y compris le respect des droits des femmes et des filles, et le droit de pratiquer sa religion en toute sécurité.

26. Nous renouvelons notre engagement à l’égard du Partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition, lancé en mai dernier à l’occasion du Sommet du G8 à Deauville. Nous saluons les mesures qui ont déjà été prises, en partenariat avec d’autres intervenants dans la région, en vue d’appuyer les réformes économiques, la transparence du gouvernement ainsi que le commerce, les investissements et l’intégration.

27. Nous notons plus particulièrement : les mesures prises dans le but d’élargir le mandat de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement visant à mettre ses compétences spécialisées à la disposition des économies en transition et à financer l’appui à la croissance du secteur privé dans cette région ; la plateforme créée par les institutions financières internationales pour renforcer la coordination et trouver des façons de collaborer afin d’appuyer les efforts de réforme des pays en transition ; les progrès réalisés de concert avec nos partenaires régionaux en ce qui concerne l’établissement d’un nouveau fonds de transition, complémentaire aux mécanismes existants, en vue d’appuyer les réformes nationales ; la hausse des engagements financiers pris par les institutions financières régionales et internationales, le G8 et les partenaires régionaux envers les pays engagés dans les réformes ; les stratégies destinées à améliorer l’accès aux marchés financiers afin de stimuler les investissements privés ; et les engagements des pays du G8 et d’autres pays à appuyer les petites et moyennes entreprises, à fournir la formation et l’assistance technique nécessaires et à faciliter les échanges internationaux et les programmes de formation pour les secteurs clés des pays en transition.

28. En réponse à l’appel des pays partenaires, nous appuyons un plan d’action pour le recouvrement des avoirs dans le but de favoriser la restitution des avoirs volés. De plus, nous voyons d’un bon œil et nous sommes déterminés à soutenir les plans d’action élaborés par l’entremise du Partenariat en vue de promouvoir la transparence au sein des gouvernements, de réduire la corruption, de renforcer la responsabilisation et d’améliorer l’environnement réglementaire, particulièrement en ce qui a trait à la croissance des petites et moyennes entreprises. Ces réformes en matière de gouvernance favoriseront la croissance économique inclusive, la primauté du droit et la création d’emplois nécessaires au succès de la transition démocratique. Nous travaillons avec des pays du Partenariat en vue d’approfondir les liens en matière de commerce et d’investissements, dans l’ensemble de la région et avec les membres du G8, indispensable au soutien de la croissance et de la création d’emplois. Dans ce contexte, nous accueillons favorablement la déclaration des pays du Partenariat sur l’ouverture aux investissements internationaux.

29. Les membres du G8 sont déterminés à mettre sur pied un partenariat durable et productif qui appuie la transformation historique qui s’opère actuellement dans la région. Nous sommes résolus à poursuivre nos efforts pendant le reste de l’année 2012 afin d’appuyer l’engagement du secteur privé, le recouvrement des avoirs, le resserrement des liens commerciaux et la prestation de l’expertise et de l’assistance nécessaires, notamment par l’entremise d’un fonds de transition. Nous demandons qu’une rencontre soit organisée au mois de septembre entre les ministres des Affaires étrangères afin de passer en revue les progrès accomplis au titre du Partenariat.

Enjeux politiques et en matière de sécurité

30. Nous sommes toujours consternés par les pertes de vie, la crise humanitaire ainsi que les violations graves et généralisées des droits humains en Syrie. Le gouvernement syrien et toutes les parties doivent adhérer immédiatement et pleinement à des engagements afin de mettre en œuvre le plan en six points de l’Envoyé spécial conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, M. Kofi Annan, y compris cesser immédiatement toutes les violences de façon à permettre une transition politique inclusive, à l’initiative des Syriens, qui débouchera sur la mise en place d’un système politique démocratique et pluraliste. Nous souscrivons aux efforts de l’Envoyé spécial conjoint Annan et nous attendons avec intérêt de connaître son évaluation, à l’occasion de la présentation de son prochain rapport au Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), des perspectives à court terme du commencement de ce processus de transition politique. Le recours à la force qui met en danger la vie des civils doit cesser. Nous demandons instamment au gouvernement syrien d’accorder au personnel humanitaire un accès sûr et sans entraves aux populations qui ont besoin d’aide, conformément au droit international. Nous saluons le déploiement de la Mission de supervision des Nations Unies en République arabe syrienne (MISNUS), et exhortons toutes les parties, en particulier le gouvernement syrien, à coopérer pleinement avec celle-ci. Nous condamnons avec fermeté les attaques terroristes récentes perpétrées dans ce pays. Nous demeurons profondément préoccupés par la menace pour la paix et la sécurité régionales ainsi que par le désespoir humanitaire provoqués par la crise et demeurons résolus à examiner d’autres mesures proposées par les Nations Unies, selon qu’il conviendra.

31. Nous continuons d’exprimer unanimement notre grave préoccupation face au programme nucléaire de l’Iran. Nous demandons instamment à ce pays de respecter toutes ses obligations en vertu des résolutions applicables du CSNU et les exigences fixées par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Nous lui demandons également à se conformer de façon constante à ses obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), y compris ses obligations de garanties. De même, nous lui demandons de régler sans délai toutes les questions en suspens relatives à son programme nucléaire, y compris en ce qui concerne des dimensions militaires éventuelles. Nous souhaitons une solution pacifique et négociée aux préoccupations suscitées par le programme nucléaire de l’Iran et, en conséquence, demeurons attachés à la poursuite d’une approche à deux volets. Nous nous réjouissons de la reprise des pourparlers entre l’Iran et les E3+3 (c.-à-d. la Chine, la France, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis, et la Haute Représentante de l’Union européenne). Nous demandons à l’Iran de saisir l’occasion qui s’est d’abord présentée à Istanbul, et à poursuivre dans cette voie à Bagdad, en participant à des discussions approfondies sur les mesures concrètes et à court terme qui peuvent, grâce à une approche progressive fondée sur la réciprocité, conduire à une solution globale négociée qui rétablisse la confiance internationale dans la finalité exclusivement pacifique de son programme nucléaire. Nous exhortons l’Iran à se conformer également à l’obligation internationale de respecter les droits humains et les libertés fondamentales, y compris la liberté de religion, ainsi que de mettre fin à son ingérence dans les médias, aux exécutions arbitraires, à la torture et aux autres restrictions imposées aux droits et aux libertés.

32. Nous continuons d’être profondément préoccupés par les gestes de provocation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qui menacent la stabilité régionale. Nous demeurons préoccupés par le programme nucléaire de la RPDC, y compris par son programme d’enrichissement de l’uranium. Nous condamnons le lancement effectué le 13 avril 2012 au moyen de la technologie des missiles balistiques, en violation directe de la résolution du CSNU. Nous exhortons la RPDC à respecter ses obligations internationales et à renoncer à tous ses programmes nucléaires et de missiles balistiques, de manière complète, vérifiable et irréversible. Nous appelons tous les États membres des Nations Unies à se joindre au G8 afin d’appliquer intégralement les résolutions du CSNU en ce domaine. Nous affirmons notre volonté de demander au CSNU de prendre des mesures face à d’autres gestes de la RPDC, y compris le lancement de missiles balistiques et des essais nucléaires. Nous demeurons préoccupés par les violations des droits humains en RPDC, y compris la situation des prisonniers politiques et les cas d’enlèvement.

33. Nous reconnaissons qu’il est essentiel d’accorder des possibilités ainsi que des droits complets et égaux aux femmes pour la stabilité politique, la gouvernance démocratique et la croissance économique de tous les pays. Nous réaffirmons notre détermination à promouvoir les droits des femmes et les possibilités qui s’offrent à elles, de façon à mieux favoriser le développement, la réduction de la pauvreté, la prévention et le règlement des conflits, l’amélioration de la santé maternelle et la réduction de la mortalité infantile. Nous nous engageons aussi à soutenir le droit de tous, y compris les femmes, à la liberté de pratiquer leur religion en sécurité. Nous sommes préoccupés par la diminution de la participation politique des femmes et par les risques que l’on fait peser sur leurs droits humains et leurs libertés fondamentales, y compris dans des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui se relèvent d’un conflit ou qui connaissent des transitions politiques. Nous condamnons et soulignons notre volonté d’enrayer les violences faites aux femmes et aux filles, ainsi que d’enrayer la traite de celles-ci. Nous demandons à tous les pays de protéger les droits des femmes et de promouvoir leur rôle dans le développement économique et dans le renforcement de la paix et de la sécurité internationales.

34. Nous rendons hommage aux efforts remarquables déployés par le président Thein Sein, Mme Daw Aung San Suu Kyi et de nombreux autres citoyens de la Birmanie/du Myanmar pour réaliser une réforme démocratique dans leur pays au cours de la dernière année. Nous reconnaissons la nécessité d’assurer le caractère durable et irréversible de cette réforme, et nous nous engageons à soutenir les initiatives existantes, tout particulièrement celles axées sur la paix dans la région ethnique, sur la réconciliation nationale et sur la consolidation de la démocratie. Nous soulignons aussi la nécessité de coopérer afin d’améliorer encore davantage la coordination de l’aide entre les partenaires de la Birmanie/du Myanmar et afin de faire des investissements qui soient bénéfiques pour le peuple de la Birmanie/du Myanmar.

35. Nous reconnaissons les sacrifices du peuple libyen dans le cadre de la transition visant à créer un pays pacifique, démocratique et stable. La communauté internationale demeure déterminée à appuyer activement la consolidation des nouvelles institutions libyennes.

36. Nous condamnons la criminalité transnationale organisée et le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations. Nous nous engageons à accroître notre collaboration en vue de lutter contre les menaces que représentent le terrorisme et les groupes terroristes, y compris Al-Qaïda, ses membres et ses sympathisants, ainsi que la criminalité transnationale organisée, y compris les personnes et les groupes qui se livrent à la production et au trafic illicites de stupéfiants. Nous soulignons qu’il est essentiel de renforcer les efforts pour enrayer le trafic illicite des armes dans la région du Sahel, en particulier pour éliminer les systèmes de défense aérienne portatifs (MANPADS) dans la région ; de réprimer le financement du terrorisme, notamment les enlèvements pour obtenir une rançon ; et d’éliminer toute forme de soutien à des organisations et des réseaux criminels. Nous exhortons les États à mettre en place les capacités nécessaires, notamment sur les plans de la gouvernance, de l’éducation et des systèmes de justice pénale, pour répondre, réduire et fragiliser les menaces terroristes et criminelles, y compris les terroristes qui oeuvrent en « solitaires » et l’extrémisme violent, tout en protégeant les droits de la personne et en appuyant la primauté du droit. Nous soulignons le rôle central que jouent les Nations Unies et accueillons favorablement le Forum mondial de lutte contre le terrorisme ainsi que les efforts déployés par le Groupe de Roma-Lyon dans ce domaine. Nous réaffirmons la nécessité de renforcer la mise en oeuvre du régime de sanctions de l’ONU contre Al-Qaïda ainsi que de renforcer l’intégrité et la mise en oeuvre des conventions de l’ONU sur le contrôle des stupéfiants et la criminalité transnationale organisée.

37. Nous réaffirmons que les enjeux liés à la non-prolifération et au désarmement figurent parmi nos toutes premières priorités. Nous demeurons déterminés à respecter toutes nos obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et nous continuons d’être préoccupés par les graves problèmes de prolifération, de sorte que nous demandons à toutes les parties d’appuyer et de promouvoir les efforts internationaux en faveur de la non-prolifération et du désarmement.

38. Nous saluons et appuyons pleinement la Déclaration de la présidence de la Réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 ainsi que l’annexe qui l’accompagne.

Conclusion

39. Nous nous réjouissons à la perspective de nous réunir sous la présidence du Royaume-Uni en 2013.

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