Monsieur le Secrétaire général des Nations unies, cher Ban Ki-moon,
Monsieur le Président de la COP20, cher Manuel,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
chers Amis,

C’est un honneur tout particulier pour l’ensemble de celles et de ceux qui sont ici, et singulièrement pour la diplomatie française, d’accueillir le Secrétaire général des Nations unies. Depuis de nombreuses années, nous avons établi cette tradition que nous appelions, jusqu’à 2015, la conférence des ambassadeurs. Comme le faisait mes prédécesseurs à la tête de la diplomatie française, je réunis l’ensemble des ambassadeurs pour leur faire passer un certain nombre de messages, écouter ce qu’ils ont à dire et discuter des grands problèmes du monde. Cette année, nous avons étendu notre traditionnelle rencontre et ce n’est plus conférence mais une « semaine des ambassadeurs ». Celle-ci est remplie de toute une série d’évènements, mais nous avons décidé cette année, pour des raisons évidentes, de consacrer l’essentiel à la conférence sur le climat.

Et il n’y avait pas de meilleure manière d’introduire cette conférence qu’en faisant venir à Paris ceux qui sont, à des titres différents, les principaux responsables de la préparation de la conférence de la fin de l’année. Encore fallait-il qu’ils aient la gentillesse d’accepter et vous avez, les uns et les autres, et en tout premier lieu, vous Monsieur le Secrétaire général et vous cher Manuel, et tous nos invités, acceptez notre invitation et je vous en remercie.

Laurence Tubiana qui va modérer nos débats, et dieu sait que nous avons besoin de modérateurs, me dit que le temps est compté et j’aurais un propos particulier pour le Secrétaire général des Nations unies. La France croit aux Nations unies et la France a toujours considéré que, dans la vision multilatérale organisée que nous avions pour le monde, c’était l’Organisation des Nations unies qui devait donner le « la ». La France est l’un des membres permanents du Conseil de sécurité et à ce titre elle a une responsabilité particulière pour montrer qu’elle croit aux Nations unies. Dans cette perspective, la France a toujours soutenu votre action, Monsieur le Secrétaire général, et je suis heureux de vous confirmer que nous apprécions hautement les décisions et les initiatives qui sont les vôtres.

Cette année est une année particulière parce que c’est le 70e anniversaire des Nations unies, c’est une première particularité. Une deuxième particularité parce que vous avez mis à l’ordre du jour trois défis. Les deux premiers sont en passe d’être réalisés. Il y a eu, au mois de juillet, la conférence d’Addis-Abeba sur le financement et on nous disait que c’était impossible mais l’impossible a été réalisé. Nous aurons au mois de septembre le sommet des chefs d’État sur les objectifs de développement durable. Je ne veux pas trahir de grand secret mais, dans la mesure où la préparation de textes a été faite en commun, qui donne d’ailleurs une place très importante au climat, nous allons arriver à une solution commune. Et puis il y a la COP21 que j’appellerais, et ce n’est pas une preuve d’arrogance, la conférence de Paris. Il faut que le fameux proverbe, et vous aimez beaucoup les proverbes notamment français, Monsieur le Secrétaire général, « jamais deux sans trois » et que les deux premiers succès soient suivis d’un troisième succès.

Il y a ces deux éléments avec le 70e anniversaire des Nations unies et les trois rendez-vous. Et puis il y a vous-même. Je sais que tout le monde est mal à l’aise lorsqu’on célèbre ses propres mérites, et un diplomate est doublement mal à l’aise, mais un diplomate doit accepter l’épreuve de vérité. Pour vous connaître depuis 3 ans et demi que nous travaillons ensemble, je sais que la cause du climat est une passion.

Tout est important mais il y a des éléments qui sont encore plus importants que d’autres car ils déterminent le reste. Et la question du dérèglement climatique n’est pas seulement une question climatique, c’est une question qui est à l’origine de tout. Vous savez qu’en ce moment en France et en Europe on parle beaucoup des migrations. On montre tous les jours à la télévision, et on a raison de le faire, les drames épouvantables qui se produisent parce que quelques centaines de milliers ou quelques millions de personnes sont en difficulté à cause des migrations. Si le dérèglement climatique n’était pas maîtrisé, ce ne sont pas quelques millions de personnes mais plusieurs centaines de millions de personnes qui seront impliquées. Qui dit mouvements migratoires non contrôlés, difficultés de nourriture, territoires submergés et catastrophes extrêmes, dit non pas la paix mais la guerre.

Et c’est la traduction de ce que nous allons essayer de résoudre ensemble dans la lutte contre le dérèglement climatique. Et c’est cela aussi qui explique votre engagement et votre passion.

S’agissant de Manuel Pulgar-Vidal, qui a magnifiquement conduit la négociation puis la conclusion des travaux de Lima, nous travaillons ensemble main dans la main et fraternellement. Je trouve que c’est une bonne chose qu’un président du nord et un président du sud puissent se donner la main pour qu’au mois de décembre ce soit le monde entier qui connaisse le succès indispensable.

En guise de conclusion, je dirais que les diplomates dans leur ensemble et les diplomates français ici rassemblés, Monsieur le Secrétaire général, sont heureux et honorés d’entendre le premier des diplomates. La parole est à vous.