Attentat du 27 juillet 2016 à Qamichli

D’ordre de mon gouvernement, je tiens à vous informer des attaques terroristes commises par des groupes terroristes armés contre de paisibles quartiers dans les villes de Qamichli (province de Hassaké) et de Damas.

Le matin du 27 juillet 2016, l’organisation terroriste Daech a lancé une attaque contre la partie ouest de la ville de Qamichli au moyen d’une voiture piégée qui a fait, parmi les civils, d’après un bilan provisoire, 48 morts et 140 blessés à des degrés divers, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ainsi que des dégâts considérables aux habitations et aux infrastructures du quartier.

Les 24 et 25 juillet 2016, des groupes qualifiés « d’opposition modérée » ont également visé des quartiers paisibles de Damas qu’ils ont pilonnés aveuglément au moyen de missiles, de fusées et d’obus de mortier, qui sont tombés dans les quartiers d’Abou Remmané, Bab Touma et Qeïmariyé. Une voiture piégée a également explosé dans le quartier résidentiel de Kafr Soussé. Ces attentats terroristes ont fait neuf morts parmi les civils, y compris une mère qui célébrait l’anniversaire de sa fille en famille dans un restaurant du quartier de Bab Touma, dans la vieille ville.

Le 24 juillet 2016, ces terroristes soi-disant modérés ont visé plusieurs quartiers résidentiels de la ville d’Alep et tiré des missiles, des canons de l’enfer et des obus de mortier, qui ont tué une mère et son fils dans le quartier de Khaldiyé. Ces agissements sanglants ont également fait des dizaines de blessés parmi les civils, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ainsi que des dégâts matériels considérables au niveau des habitations, des écoles, des hôpitaux et des infrastructures dans de paisibles quartiers résidentiels.

Ces attaques terroristes et d’autres s’inscrivent dans le prolongement des actes terroristes systématiques commis contre le peuple syrien par des groupes terroristes armés soutenus et financés par des États étrangers. Ces groupes, désormais connus de tous, comptent parmi leurs rangs le Front Nosra, l’Armée de l’islam, Ahrar el-Cham, l’Armée de la conquête, le Bataillon Noureddine Zanki et Daech. Leurs actes de terrorisme constituent des violations systématiques et persistantes de l’accord sur la cessation des hostilités, ainsi qu’une nouvelle tentative de la part des régimes en place à Riyad, Doha, Ankara, Paris et Tel-Aviv qui soutiennent et parrainent le terrorisme, de porter atteinte à l’action visant à mettre un terme à l’effusion de sang et à la trêve, en prévision du nouveau cycle de pourparlers à Genève, en vue de précipiter son échec. Il est infamant que des membres du Conseil de sécurité continuent d’empêcher cet organe de prendre des mesures dissuasives contre les États et les régimes qui soutiennent et financent le terrorisme, tout particulièrement à Riyad, Ankara, Doha, Paris et Londres. Cela leur donne le feu vert pour qu’ils enjoignent à leurs supplétifs terroristes en territoire syrien de continuer de perpétrer des actes de terrorisme et des massacres contre le peuple syrien, mettant ainsi en péril la paix et la sécurité en Syrie, dans la région et dans le monde entier.

Le Gouvernement syrien lance par conséquent des mises en garde répétées contre les tentatives désespérées des régimes qui parrainent, soutiennent et financement le terrorisme et tentent de redorer le blason de l’organisation terroriste Front Nosra. Cette dernière, en s’affublant d’un nouveau nom, cherche à contourner les résolutions du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme et, en déclarant ostensiblement qu’elle a rompu tout lien avec l’organisation terroriste Al-Qaida, tente de parer aux poursuites internationales qui pourraient être engagées contre elle au regard des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité relatives à la lutte contre le terrorisme, obtenant ainsi la couverture politique nécessaire pour poursuivre la tâche que lui ont assignée ses parrains, à savoir massacrer le peuple syrien et porter atteinte à la sécurité et à la stabilité de la Syrie et de la région, au service d’intérêts étrangers inavouables. Le Gouvernement souligne que ces tentatives futiles ne réussiront ni à le duper ni à duper les États qui souhaitent sincèrement combattre le terrorisme et enrayer ce fléau.

Le Gouvernement syrien souligne que ces massacres et crimes terroristes ne le dissuaderont en rien de continuer de s’acquitter de la mission qui est la sienne, à savoir lutter contre le terrorisme et parvenir à une solution politique à la crise au moyen d’un dialogue intersyrien, sous direction syrienne, qui débouchera sur l’élimination du terrorisme, la reconstruction de tout ce qui a été détruit par les terroristes et leurs associés ainsi que ceux qui les soutiennent et les financent, et le rétablissement de la sécurité et de la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire tant.

Le Gouvernement syrien exhorte les membres du Conseil de sécurité qui se sont opposés à l’inscription de l’Armée de l’islam et d’Ahrar el-Cham sur la liste des personnes et des entités terroristes, tenue par le Conseil, à revoir leur position sur la question et à prendre l’initiative d’y inscrire d’autres organisations terroristes comme le Bataillon Noureddine Zanki, l’Armée de la conquête ou l’Armée de l’islam, donnant ainsi la preuve de leur volonté de lutter contre le terrorisme international, qui fait peser une menace contre la sécurité et la stabilité des peuples du monde entier. Le Gouvernement avait lancé des mises en garde à ce propos et continuera de le faire. Il demande au Conseil de sécurité de condamner immédiatement ces crimes terroristes et de s’acquitter des responsabilités qui sont les siennes, afin de maintenir la paix et la sécurité internationales, et de prendre sur le champ des mesures punitives et préventives à l’encontre de ces régimes et de ces États qui soutiennent et financent le terrorisme, tout particulièrement l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Le Conseil doit empêcher ces États de continuer de financer le terrorisme et de porter atteinte à la paix et à la sécurité internationales, et les amener à appliquer intégralement les résolutions du Conseil de sécurité, y compris les résolutions 2170 (2014), 2178 (2014), 2199 (2015) et 2253 (2015).

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Source : S/2016/656