Le 17 septembre 2016, à 17 heures, l’armée de l’air états-unienne a lancé une offensive brutale contre une position de l’armée syrienne à Jabal Tharda, dans le périmètre de l’aéroport de Deïr el-Zor et a procédé à des attaques une heure durant au moyen de cinq appareils. Il convient de signaler que pendant plusieurs années, l’organisation Daech a tenté à maintes reprises de prendre le contrôle de cette position, sans parvenir à vaincre les valeureuses forces armées syriennes. Tout porte à croire que cette attaque était délibérée et avait été planifiée par les États-Unis, qui ont pour stratégie de faire perdurer la guerre menée par les terroristes contre l’Armée arabe syrienne qui résiste face aux organisations terroristes et à tous ceux qui les soutiennent. La preuve en est qu’immédiatement après l’assaut états-unien, le jour même, l’organisation Daech a attaqué la position et en a pris le contrôle. Le raid états-unien était donc une étape préparatoire en vue de l’occupation de cette zone par Daech, ce qui montre bien que l’organisation et les forces états-uniennes s’étaient coordonnées au préalable.

Cette agression flagrante a fait des dizaines de victimes dans les rangs de l’Armée arabe syrienne, qui défend des dizaines de milliers de civils toujours assiégés par Daech dans la ville de Deïr el-Zor et les protège face aux attaques brutales de l’organisation terroriste et des pays qui la soutiennent. Cet acte lâche commis par les États-Unis constitue une offensive grave et manifeste contre la République arabe syrienne et son armée. Il démontre l’appui apporté par les États-Unis et leurs alliés à Daech et à d’autres groupes terroristes armés. Ces faits contredisent incontestablement toutes les allégations des États-Unis selon lesquelles ils combattent le terrorisme et œuvrent pour rétablir la paix et la sécurité en Syrie.

La Syrie demande au Conseil de sécurité de condamner cette attaque, d’empêcher les États-Unis de récidiver et de les amener à respecter sa souveraineté nationale, son intégrité territoriale et l’unité de son peuple, ainsi qu’à se conformer aux résolutions du Conseil concernant la lutte contre le terrorisme, au droit international et à la Charte des Nations Unies.

La Syrie n’acceptera d’actions de lutte contre le terrorisme que dans le contexte d’une coordination avec ses autorités et son armée. Toute démarche effectuée en dehors du cadre légal international ne peut être perçue que comme une attaque flagrante contre la souveraineté du pays.

La Syrie souligne une fois de plus qu’elle ne renoncera pas à la guerre qu’elle livre ouvertement contre le terrorisme et continuera de rechercher une issue politique à la crise, au moyen d’un dialogue intersyrien et sans ingérence étrangère, de manière à préserver les droits du peuple et le rôle qu’elle joue sur les plans régional et international.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre comme document du Conseil de sécurité.

Source : S/2016/790