D’ordre de mon gouvernement, je vous écris à nouveau au sujet de la poursuite des hostilités militaires de la part des milices houthistes au Yémen et des unités militaires fidèles à l’ancien Président Ali Abdullah Saleh, à la frontière de l’Arabie saoudite ainsi que sur son territoire, en violation flagrante de la sécurité du pays et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2216 (2015).

J’ai l’honneur de vous faire tenir ci-joint la liste des nombreuses attaques qui ont été commises du 6 juin 2015 au 9 octobre 2016 à l’aide de missiles balistiques, tombés à la frontière de l’Arabie saoudite (voir annexe). Le 9 octobre, des milices rebelles houthistes et leurs partisans ont tiré un missile balistique du type « Borkan 1 » (Volcan) contre la ville de Taëf, située à plus de 600 kilomètres de la frontière avec le Yémen, dans la province occidentale de l’Arabie saoudite. Les propergols solides et les missiles Scud du type Borkan-1 auraient une portée de plus de 800 kilomètres. Ces tirs constituent une menace sans précédent et mettent en péril la vie des civils et des agglomérations saoudiens, ainsi que la paix et la sécurité régionales et internationales.

Le Royaume d’Arabie saoudite s’estime en droit de prendre toutes les mesures voulues pour contrer la menace que représentent les milices rebelles houthistes et pro-Saleh financées et appuyées par l’Iran. Il ne ménagera aucun effort pour assurer sa sécurité, celle du Yémen et de son peuple et celle de la région, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.

Les milices rebelles houthistes et les forces fidèles à l’ancien Président, Ali Abdullah Saleh, et leur allié étranger doivent être amenées à répondre de leur comportement irresponsable et criminel. Si le Conseil de sécurité ne réagit pas, cela portera atteinte à la crédibilité de ses résolutions et entravera tout règlement politique de la crise au Yémen.

Les milices houthistes et leurs alliés n’ont cessé de recourir à la violence depuis le début de la crise au Yémen. Ils refusent de revenir à la légalité et de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en particulier la résolution 2216 (2015) et ses paragraphes 1, 6, 8, 9 et 12, ce qui entraîne la dégradation d’une situation humanitaire déjà catastrophique et compromet les consultations politiques.

Nous demandons une nouvelle fois au Conseil de sécurité de condamner les actes terroristes perpétués par les houthistes et leurs alliés et de prendre des mesures appropriées à l’encontre des pays qui soutiennent les milices houthistes et les forces fidèles à l’ancien Président Ali Abdullah Saleh, à la suite des crimes terroristes qu’ils commettent et de la menace qu’ils font peser sur la paix et la sécurité régionales et internationales.

Le Royaume d’Arabie saoudite réaffirme son appui à l’action clef menée par l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, afin de parvenir à un accord global visant à mettre fin au conflit au Yémen, conformément à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe et à son mécanisme d’application, au texte issu de la Conférence de dialogue national et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Je vous serais reconnaissant de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre et de son annexe comme document du Conseil de sécurité.

Source : S/2016/863