A) EXPOSE DE M. VAQUETTE, ADMINISTRATEUR DE L’EGLISE DE SCIENTOLOGIE

Les libertés historiques d’association et de culte sont actuellement en grand péril en Belgique et en Europe. On y assiste à une véritable chasse aux sorcières. Certains psychiatres, comme, par exemple, le docteur Abgrall, vont même jusqu’à considérer toute forme de mouvement religieux comme l’expression d’une dévisance mentale. D’une manière plus générale, les mouvements spiritualistes sont qualifiés de " sectes ".

L’inquisition relève la tête. Apparemment, l’intolérance est profondément ancrée dans la nature humaine. Il y a un siècle, les protestants étaient encore soupçonnés de pratiquer des lavages de cerveau. Jusqu’au début du siècle, même l’Armée du Salut était dénigrée en tant que secte " antisociale ".

L’être humain a toutefois bénéficié des deux dons de Dieu : le bon sens et la conscience.

La Scientologie a dès lors attiré, de par le monde, des hommes venus de tous les horizons. Parmi les célébrités qui sont devenues membres de l’Eglise de Scientologie, on compte des acteurs comme Tom Cruise et John Travolta et des musiciens comme Chick Corea et Isaac Hayes. En 1993, le mouvement a obtenu le statut d’église aux Etats-Unis. Depuis 1973, date de sa création en Belgique, la Scientologie n’a jamais encouru un seule condamnation devant les tribunaux. La Scientologie est une religion appliquée. Certains l’ont appelée le " bouddhisme technologique ". C’est également une université ouverte où certaines personnes viennent suivre des cours aussi bien pour se former à certaines techniques de management que pour se parfaire sur le plan individuel et spirituel.

On assiste actuellement à un réveil du religieux. La Scientologie y apporte sa modeste contribution. Le reproche que l’on pourrait adresser au " rapport Guyard " réalisé en France, est que son horizon se confine dans les limites de l’hémicycle parlementaire et qu’il ne tient pas compte des grands courants de l’Histoire. La commission d’enquête française n’a entendu aucun expert indépendant. Le phénomène des " sectes " a été étudié après avoir été sorti de son contexte. On ne le comprend pas. On ne fait pas preuve de compréhension à cet égard. Et finalement, on le charge de tous les péchés d’Israël.

L’Etat de droit est également en danger. Mais cette menace n’est pas le fait d’églises comme l’Eglise de Scientologie, qui attire des gens issus des milieux les plus divers et exerçant des professions également très diverses, et, pourquoi pas non plus des fonctionnaires, des magistrats et des policiers. Déclarer que l’adhésion à l’Eglise de Scientologie est incompatible avec l’exercice de certains emplois publics, comme veulent le faire certaines autorités, constitue une violation de l’une des règles les plus élémentaires de l’Etat de droit, à savoir le principe selon lequel aucun citoyen ne peut faire l’objet de discriminations en raison de ses convictions religieuses.

Aucun des critères sur la base desquels on espère clouer les " sectes " au pilori - le rapport français en énumère une dizaine -, ne constitue une infraction. Or, dans notre société libérale, ne dit-on pas que tout ce qui n’est pas interdit est permis ?

Lorsque paraît dans la presse un article selon lequel l’Eglise de Scientologie serait dangereuse - comme ce fut encore le cas récemment, lorsque le commissaire en chef de la police judiciaire, Christian de Vroom, fut cité -, il s’avère par la suite que ce sont des raccontars. C’est ansi que le commissaire en chef m’a confirmé expressément qu’aucun reproche ne pouvait être adressé à l’Eglise de Scientologie.

Si certains membres de l’Eglise de Scientologie ont commis des actes répréhensibles dans le but de nuire, qu’on stigmatise ces actes publiquement, et non de façon camouflée.

La Scientologie prônait-elle des principes qui sont contraires aux droits de l’homme ou qui constituent une menace pour la sécurité nationale ? Si tel n’est pas le cas, que reproche-t-on concrètement à l’Eglise de Scientologie ?

On a plutôt l’impression que l’on lance de fausses accusations - comme M. Willems récemment à la radio - qui ne reposent de toute façon sur aucune preuve. Cette situation s’apparente au maccarthysme observé dans les années cinquante aux Etats-Unis.

Cette psychose de la persécution n’est pas réellement neuve : en effet, dès les années soixante, des personnes ont été enlevées par des mouvements dits " antisectaires " et le fondateur de l’Eglise de Scientologie, Ron Hubbard, a dû développer toute une stratégie pour se défendre contre des attaques malveillantes.

Au cours de ses vingt-cinq ans (ou presque) d’existence en Belgique, l’Eglise de Scientologie a rendu service à des milliers de personnes sans faire l’objet d’une seule condamnation par les autorités judiciai-res.

L’Eglise de Scientologie souscrit du reste pleine-ment à la conception démocratique selon laquelle le gouvernement doit oeuvrer dans l’intérêt général. Aux Etats-Unis, on a effectué une enquête approfondie, qui a duré trois ans, afin d’accorder l’exonération fiscale à quelque 150 entités juridiques dépendant de l’Eglise de Scientologie. Il est souligné, dans les conclusions de cette enquête, que la Scientologie " ne poursuit qu’un but religieux, qui est d’utilité publi-que ". Il y est également reconnu que " les fonds collectés ne servent aucun intérêt privé ".

Différents tribunaux australiens, italiens, allemands, ... ont rendu des jugements comparables.

Certains spécialistes, tels les professeurs Wilson (Oxford), Dericquebourg (Lille), Dobbelaere (KUL), Voyé (UCL), ... ont par ailleurs confirmé le caractère religieux du mouvement.

A l’instar de Martin Luther King jadis, la Scientologie a un rêve, à savoir l’amélioration de la qualité de la vie sur terre en privilégiant la dimension spirituelle de l’homme.

B) EXPOSE DE M. VERMEULEN, RESPONSABLE DE LA CAMPAGNE DE LUTTE CONTRE LA DROGUE MENEE PAR L’EGLISE DE SCIENTOLOGIE DANS LES ECOLES

La campagne antidrogue menée par l’Eglise de Scientologie visait à promouvoir la valeur d’un mode de vie exempt de drogues et à inciter les jeunes à prendre eux-mêmes des initiatives en ce domaine. Les bourgmestres, les directions d’école et, surtout, les élèves ont toujours réservé un accueil favorable à ces campagnes.

Si on n’a jamais caché aux responsables qu’elles étaient une initiative de l’Eglise de Scientologie, cela n’a jamais été mentionné lors des présentations dans les écoles.

Le 17 janvier 1996, alors que le projet avait été clôturé avec succès, une directrice a fait savoir qu’elle avait reçu la visite d’un agent de la Sûreté de l’Etat, qui lui avait demandé s’il y avait un des tentatives de propagande pour la Scientologie. L’intéressée a répondu par la négative.

Le 3 octobre 1996, M. Willems déclara sur les on-des de la BRT1 radio que la campagne visait à re-cueillir des noms et des adresses. Ces allégations ont également été contestées par divers témoins. M. Willems prétend néanmoins disposer de témoignages qui contrediraient cette affirmation.

On remarque que le gouvernement américain vient de s’engager à verser 250 000 dollars au profit des campagnes antidrogue de l’Eglise de Scientologie.

C) QUESTIONS DES MEMBRES

1° CHEMINEMENT SPIRITUEL

Quel type de religion l’Eglise de Scientologie véhicule-t-elle ? A quels niveaux de cheminement spirituel les témoins se trouvent-ils ?

La Scientologie n’est pas une religion révélée. Elle n’est pas une religion chrétienne. Il s’agit plutôt d’une forme de bouddhisme. L’individu découvre petit à petit sa propre valeur. Comme le Christ, l’Eglise de Scientologie fait du prosélytisme, ce qui signifie qu’elle cherche toujours à recruter de nouveaux membres. La Scientologie véhicule un message de joie. La notion de Dieu n’est pas définie, chaque scientologue étant appelé à découvrir personnellement Dieu en tout homme.

M. Vaquette précise qu’il se trouve au-dessous du niveau de cheminement spirituel appelé operating thetan, soit au niveau clear. Ce terme désigne un niveau de conscience auquel on s’est débarrassé de certaines inhibitions intellectuelles. A ce stade, on se trouve en quelque sorte au milieu du gué.

M. Vermeulen se trouve au bas de l’échelle. Il explique qu’il a suivi un processus de purification corporelle, afin d’être purifié des drogues consommées dans le passé.

De quelle manière des membres sont-ils recrutés ? Des tests de personnalité (des formulaires comprenant 200 questions) sont-ils proposés à des passants ?

C’est surtout par le bouche à oreille que s’opère le recrutement de nouveaux adeptes. Il est évident qu’une religion veut révéler son message à de nouveaux membres. C’est pourquoi tous les scientologues sont censés faire du prosélytisme, même si l’essentiel n’est pas là. Le questionnaire est effectivement un des instruments utilisés à cette fin.

Pourquoi les scientologues réagissent-ils avec agressivité à l’égard des personnes qui répondent au questionnaire, mais refusent de communiquer leurs nom et adresse ?

M. Vaquette répond qu’il s’agit dans ce cas d’une perte de temps. Les scientologues désirent informer davantage ces gens sur la Scientologie. Si certaines personnes ne désirent plus recevoir cette information, même des années plus tard, elles doivent le signaler.

Les membres suivent une formation graduelle (des auditions sont organisées sur la base de questionnaires, distincts selon que la personne est un enfant ou un adulte). Pourquoi les questionnaires - par exemple, le confessionnal sur la deuxième dynamique (niveau II de Scientologie, soit avant les niveaux OT) - vont-ils parfois jusqu’à contenir non seulement des questions sur des comportements sexuels déviants, mais encore des questions tendant à savoir si la personne interrogée a fait l’amour avec des personnes d’une autre race ou d’une autre caste ?

Les personnes qui ont commis des fautes - appelées " péchés " dans les religions chrétiennes - en souffrent, car elles ont transgressé leur propre code éthique. Celles qui désirent être libérées du fardeau de ces fautes ont la possibilité de les confesser au moyen des questionnaires. Certaines questions ont trait à des comportements sexuels déviants, mais elles doivent toujours être replacées dans le contexte de la morale dominante du pays de la personne qui y répond.

Les questions relatives à d’éventuelles relations sexuelles avec des personnes d’une race autre et celles portant sur des rapports entre personnes de castes différentes doivent être replacées respectivement dans le contexte de l’apartheid en Afrique du Sud et dans celui de l’Inde. Pour le reste, c’est la règle du secret professionnel qui s’applique.

Qu’advient-il des réponses à caractère intime ou politique ?

Les réponses sont fournies librement. Elles sont tenues absolument secrètes. Ces données ne seront jamais utilisées contre la personne qui les a exprimées. Le règlement de l’Eglise de Scientologie est formel à ce sujet. Quelqu’un qui reconnaît par exemple avoir été communiste est le premier à en être malheureux. De plus, il s’agissait à l’époque aux Etats-Unis d’un fait répréhensible, voire, dans certains cas, punissable. Les dossiers des membres qui quittent la Scientologie sont néanmoins détruits en leur présence. Au cours des dernières années, il n’y a que deux cas en Belgique.

Combien coûtent les cours ? Et combien faut-il payer pour l’électromètre ?

L’Eglise de Scientologie ne perçoit pas de subventions. Un étudiant d’université coûte aussi plusieurs millions à la collectivité. De nombreux services coûtent 1 000 à 2 000 francs. Le cours le plus cher, qui est destiné aux cadres, coûte 715 000 francs. Nombre de membres bénéficient de réductions ; certains reçoivent les cours gratuitement en échange de services rendus. Les électromètres, qui sont des appareils très sophistiqués, qui permettent, après vingt ans de mise au point, de fixer l’" image mentale " de quelqu’un, coûtent entre 20 000 et 100 000 francs. Il n’y a que 50 000 appareils sur le marché de par le monde. Leur entretien est très onéreux. Ils sont sensibles aux variations de température. La marge bénéficiaire ne représente que 20 %.

Ces cours doivent-ils être suivis régulièrement ? Combien d’heures par semaine ?

En moyenne, 12 heures par semaine, le soir ou le week-end.

Les guérisons spirituelles, dont il est question dans un certain nombre de publications de l’Eglise de Scientologie, ne constituent-elles pas un exercice illégal de la médecine ?

Les Scientologues croient que certaines maladies, surtout les maladies psychosomatiques, sont dues au fait que certaines énergies sont bloquées. Mais pour les maladies graves, donnant lieu à des symptômes physiques, l’accent est toujours mis sur la nécessité de consulter d’abord un médecin.

Qu’advient-il lorsqu’un membre souhaite quitter l’Eglise de Scientologie ?

Cela se produit rarement. Mais lorsque cela se produit, il est logique que l’on demande à quelqu’un qui a commencé à suivre des cours et à adopter un certain style de vie pourquoi il renonce soudainement. Le fait que, par le passé, des membres ayant quitté le groupe ont reçu de nombreux coups de téléphone, y compris la nuit, s’explique essentiellement par un excès de zèle de certains membres. Mais chaque religion n’a-t-elle pas ses zélotes ?

Pourquoi certains membres sont-ils obligés de signer des reconnaissances de dettes ?

Cela ne peut se faire qu’avec les membres permanents, qui suivent les cours gratuitement. En aucun cas, des arriérés de frais de cours ne sont récupérés par l’intermédiaire d’un avocat. Il s’agit d’un engagement moral. Chaque chose a son prix. Un cours " management " vaut bien un service de deux ans au profit de l’organisation. Si l’Eglise de Scientologie ne pouvait travailler de la sorte, les cours devraient être payés intégralement par chacun des membres.

Que signifie s’engager pour des milliards d’années, comme dans un contrat de la " Sea Organization " ?

Un engagement moral vaut pour la vie, en fait " pour l’éternité ".

Comment faut-il interpréter aujourd’hui les textes de Ron Hubbard de 1967 (Hubbard Communications Office, HQC Policy Letter du 18 octobre 1967, Saint Hill Manor, East Grindstead, Sussex), qui prévoient des sanctions disciplinaires très sévères, dont la séquestration et l’exclusion ? Et il est précisé, s’agissant de tout ennemi de la Scientologie, qu’il " peut être privé de propriété ou blessé par tous moyens par tout scientologue sans qu’il encoure aucun reproche de la part de la Scientologie. On peut le tromper, le poursuivre en justice, lui mentir ou le détruire ".

Il existe encore un autre texte, publié d’abord dans " Ability ", n o 199, en 1967, et republié le 27 août 1987 dans " Hubbard Communications Office ", qui est libellé comme suit : " Nous allons nous intéresser aux crimes des gens qui tentent de nous arrêter. Si vous vous opposez à la Scientologie, nous allons vite faire des recherches et nous découvrirons vos crimes pour les porter à la connaissance du public. Si vous nous laissez tranquilles, nous vous laisserons tranquilles. C’est très simple, même un imbécile peut comprendre cela ... Et n’allez pas sous-estimer notre aptitude à le faire. Notre affaire est d’aider les gens à mener une vie meilleure. Nous aidons même ceux qui ont commis des crimes car nous ne sommes pas là pour punir. Mais ceux qui essaient de nous rendre la vie difficile, courent d’emblée un risque. ".

Selon M. Vaquette, ce règlement, appelé " Fair Game ", a été mal interprété. L’interprétation qui en est donnée par certains provient sans doute des mouvements " antisectes ". M. Hubbard n’a jamais re-commandé ni autorisé l’usage de mesures illégales, et encore moins l’utilisation de violences à l’encontre de personnes. Le règlement " Fair Game " d’origine est né dans la période sombre du mouvement " anti-sectes " CAN (Cult Awareness Network) qui a sévi aux Etats-Unis dans les années soixante (voir les enlèvements et déprogrammations fréquentes de membres).

Qu’est-ce qui justifie l’exclusion des cours d’un membre dont la famille est critique à l’égard de l’Eglise de Scientologie ?

Un problème se pose lorsqu’une famille agit contre l’église dont fait partie un de ses membres. Cela signifie que le membre en question n’a peut-être pas expliqué clairement les objectifs de l’église. C’est pourquoi sa participation aux cours est suspendue. Il faut d’abord résoudre ce problème. Pour le membre lui-même, il est en général impossible de suivre efficacement les cours s’il est brouillé avec sa propre famille.

2° FONCTIONNEMENT ET ORGANISATION

Combien de membres de l’Eglise de Scientologie compte-t-elle en Belgique ?

M. Vaquette estime à six ou sept mille le nombre de personnes qui sont en contact avec l’Eglise de Scientologie, qui lisent des livres de R. Hubbard et appliquent ses principes dans leur vie quotidienne. Il y a environ 5 000 membres actifs qui suivent (assez) régulièrement les cours. Il y a en outre une quinzaine de membres permanents, qui s’occupent en permanence de l’organisation.

Quelles organisations appartiennent à la Scientologie ?

L’A.S.B.L. " Eglise de Scientologie ". Il existe également différents centre de " dianetics ". L’Ecole " Education harmonieuse " A.S.B.L. a été fermée. L’A.S.B.L. " Business Ethics " a également été fermée, il y a plusieurs années, parce que le projet avait été mené à son terme. C’est également le cas de " Narcocoon ", bien que M. Vemeulen ait repris le fil de ce projet. L’association " European Human Rights and Public Affairs Office " s’occupe des relations publiques au niveau européen. La " National Commission on Law enforcement and Social Justice ", qui a existé pendant vingt ans, a été dissoute à la suite de la conclusion d’un accord avec Interpol par lequel cette dernière se serait engagée à ne plus s’intéresser à la Scientologie en tant qu’église. L’A.S.B.L. " Hubbard College of Administration Belgium " n’appartient pas, à proprement parler, à la Scientologie ; des scientologues y recourent pour faire des affaires. L’A.S.B.L. " Creatief Onderwijs ", à Anvers, est sans doute dirigée par un membre, mais M. Vermeulen n’en est pas tout à fait sûr. La S.A. " U-Man Belgium " applique également les principes de la Scientologie. Il s’agit d’une société commerciale. Il y a également " Valgo International Consult " et " Light Diffusion ", qui assurent la diffusion de livres sur la Scientologie. Enfin, M. Vaquette ne connaît pas l’association " Orgtech " de Malines.

Comment l’Eglise de Scientologie est-elle organisée au niveau mondial ?

Un comité, présidé par David Miscavage, a repris les responsabilités de son fondateur, Ron Hubbard. Ce comité définit la politique à suivre.

Qu’en est-il au niveau européen ?

L’organisation représentant l’Eglise de Scientologie en Europe se trouve à Copenhague.

Quel est l’objet de l’" International Association of Scientologists " ?

L’IAS - une association internationale de scientologues - intervient financièrement dans les grandes campagnes (notamment en Chine, Russie, ...). Elle n’est pas financée par l’Eglise, mais par ses membres mêmes. Le pape ne reçoit-il pas également des dons provenant du monde entier ?

Quel est son chiffre d’affaires ? Combien gagne son administrateur ? Paie-t-il des impôts ?

Monsieur Vaquette déclare qu’en Belgique, le chiffre d’affaires de l’Eglise de Scientologie s’élève à quelque vingt millions de francs. Il se compare plutôt à un moine qu’à un salarié. La plupart des membres effectifs ne perçoivent que le salaire minimum. Des indemnités pour frais exposés sont cependant prévues. Des charges sociales sont payées sur tous ces salaires.

Monsieur Vaquette paie des impôts sur les revenus accessoires qu’il perçoit du chef de sa deuxième profession, qu’il exerce pour avoir des rentrées complémentaires.

Des fonds - on cite un montant annuel de 1 900 000 francs - sont-ils placés au Grand-Duché de Luxembourg ?

Monsieur Vaquette n’en est pas informé et nie qu’en Belgique, l’Eglise de Scientologie ait quoi que ce soit à voir avec ces investissements.

Des bénéfices sont-ils rapatriés aux Etats-Unis ?

Le groupe " U-Man " utilise le matériel d’Hubbard et paie des droits à l’organisation qui possède le copyright. Pour le surplus, la législation sur les associations sans but lucratif est appliquée, législation en vertu de laquelle des bénéfices éventuels sont réinvestis. L’Eglise de Scientologie doit supporter de nombreux frais, lorsqu’elle envoie par exemple, des techniciens suivre une formation à l’étranger, ou même aux Etats-Unis.

Pourquoi l’Eglise de Scientologie a-t-elle été condamnée en France ? Et en Italie ?

L’arrêt rendu en France était lié au fait que la Scientologie, en tant qu’église, a tenté pendant vingt ans d’obtenir une exonération fiscale. Le statut d’église - qui a été demandé pendant dix ans - lui a été refusé. L’Eglise de Scientologie se plie cependant à cet arrêt. En Italie, 73 membres ont été condamnés en première instance, mais acquittés en appel. Le tribunal y a reconnu le caractère religieux de la Scientologie.

En Bavière, on veut interdire aux membres de cette église d’exercer des emplois publics en déclarant ceux-ci incompatibles avec la qualité de membre de l’Eglise. Un échevin bruxellois envisageait de prendre une mesure analogue. Une telle mesure porterait toutefois atteinte à l’Etat de droit.

Quelle est la mission de l’Office of Special Affairs ?

Ce bureau s’occupe de questions publiques et juridiques. Un bureau d’avocats détermine la manière de traiter ces questions. Il ne s’agit pas d’un service secret. Il s’agit d’un service spécial qui s’occupe de matières délicates qui pourraient éventuellement compromettre l’existence de la Scientologie. Il analyse certaines tendances, certains climats, comme par exemple, les stratégies qui peuvent être mises en oeuvre par les associations antisectes. M. Vaquette dirige le bureau en Belgique. M. Vermeulen informe régulièrement M. Vaquette des travaux de la commission d’enquête.

3° ANCRAGE SOCIAL

Que pense l’Eglise de Scientologie du régime belge ?

Un régime démocratique, où prime l’intérêt général, est le type de régime auquel des scientologues pourraient apporter leur soutien sans réserve.

Des parlementaires sont-ils approchés ?

Jusqu’à présent, seuls des députés européens l’ont été, à propos d’un projet de l’Eglise de Scientologie contre les abus en psychiatrie, dans le cadre de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme.

Des policiers font-ils partie de l’Eglise de Scientologie ? Des gendarmes ? Des titulaires d’autres fonctions ?

Un inspecteur de la police judiciaire a été membre, il y a dix ans, mais a ensuite quitté la police judiciaire pour être en accord avec sa conscience. Il n’y a pas de gendarme parmi les membres de l’Eglise de Scientologie (il y en a eu par le passé). Il y a, par contre, un certain nombre de fonctionnaires et de magistrats, ainsi que des architectes, des avocats, des enseignants, etc.

Comment décide-t-on si quelqu’un peut adhérer à l’Eglise de Scientologie ?

Les questionnaires constituent un élément important. Le comportement de l’intéressé aussi. Les membres infiltrés dont le but est de nuire à l’Eglise de Scientologie ne sont pas tolérés.

4° RELATIONS EXTERIEURES

Comment expliquer que l’Eglise de Scientologie qui prêche l’amour du prochain intervient de manière agressive contre tous ceux qui mettent en doute les objectifs véritables du mouvement ? Présente-t-elle l’autre joue ?

Les adversaires de l’Eglise de Scientologie dont les objectifs consisteraient à vouloir anéantir cette reli-gion seront nécessairement combattus. La liberté de religion est sacrée. Ceux qui attaquent l’Eglise de Scientologie doivent s’attendre à rencontrer des scientologues sur leur chemin, sauf lorsque le dialogue est possible.

Comment expliquer l’attitude des scientologues à l’égard de Mme Tavernier, présidente de l’UNADFI ? Et à l’égard du psychiatre Abgrall ? Est-il exact qu’un membre de l’Eglise de Scientologie a dérobé des documents de ce dernier ?

Mme Tavernier est une adversaire déclarée de la Scientologie et doit en supporter les conséquences. Le psychiatre Abgrall, est dans le même cas, mais le vol de documents a été un acte condamnable, commis par un membre animé par un zèle excessif.

Des données relatives aux membres de la commission d’enquête ont-elles été transmises à la maison mère aux Etats-Unis ?

Seulement des articles de presse et de brefs rapports de réunions publiques.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be