EXPOSE DE MM. BORGHS ET VANDECASTEELE

M. Borghs est directeur d’un institut pour handicapés mentaux adultes, établi à Merksplas.

M. Vandecasteele est médecin généraliste à Gand. Ils sont tous deux membres du Conseil d’Administration de l’A.S.B.L. Société Anthroposophique en Belgique, dont les statuts ont été publiés au Moniteur belge du 9 mai 1974.

M. Borghs est également administrateur de " l’Association pour les initiatives anthroposophiques en matière d’aide aux handicapés en Belgique ", tandis que M. Vandecasteele est administrateur de " l’Association belge des médecins anthroposophiques ".

M. Vandecasteele fait valoir qu’en résumé, on pourrait dire que l’anthroposophie constitue une certaine méthode de recherche. On y vise à apporter une contribution à la science en général, qu’il s’agisse de sciences naturelles ou humaines. L’anthroposophie s’efforce en fait d’intégrer les trois éléments suivants : science, art et spiritualité.

Cette méthode et l’approche de l’homme et du monde qui en découle ont été mises au point par un philosophe autrichien, Rudolf Steiner (1861-1925). Elles inspirent un nombre sans cesse croissant de personnes, que ce soit chez nous ou dans le monde entier.

Il faut opérer une distinction entre l’anthroposophie et la Société anthroposophique. Celle-ci forme donc une A.S.B.L. en Belgique et fait partie de " la Société anthroposophique internationale ", qui a son siège en Suisse (Dornach). Cette association a pour but de promouvoir l’étude de l’anthroposophie. En Belgique, elle le fait par le biais de réunions, de journées d’études, de publications ou encore de projets de recherche.

C’est ainsi que l’an dernier, des journées d’études ont été organisées sur des thèmes tels que le chômage, l’euthanasie et l’usage de drogues, ... On essaie d’y appliquer les principes de l’anthroposophie aux questions de société actuelles.

Il faut d’ailleurs préciser qu’il n’existe pas de lien formel entre la Société et les champs d’application de l’anthroposophie (les écoles, les institutions pour l’aide aux handicapés ou encore les entreprises agricoles). Ces institutions sont donc pleinement autonomes et possèdent un objet social propre. Chacun est libre de faire partie de la Société ou de ne plus le faire. L’appartenance à la Société n’est d’ailleurs pas une condition pour pouvoir participer à une initiative inspirée par l’anthroposophie.

M. Borghs rappelle, quant à lui, que dans une étude datant de 1985, l’Assemblée française avait estimé que l’anthroposophie était potentiellement dangereuse pour l’individu ou la société. La consternation fut alors grande parmi ceux qui étaient proches de ces idées. Ils battirent le rappel et prirent contact avec des membres de l’Assemblée. Avec pour résultat notamment que dans son rapport du 22 décembre 1995, l’Assemblée nationale a revu son point de vue. L’anthroposophie y est présentée comme ne présentant aucun danger (" innocuité objective "). Aucune association ou institution anthroposophique ne figure d’ailleurs dans la liste des 172 mouvements qui répondent à au moins un critère de dangerosité. C’est pour éviter tout malentendu ultérieur à ce sujet que les deux administrateurs de la Société anthroposophique de Belgique ont demandé à être entendus par la commission.

M. Borghs fait valoir que l’ouvrage d’Alain Lallemand, " Les Sectes en Belgique et au Luxembourg ", laisse également supposer que l’anthroposophie fait partie des sectes dangereuses. Pour ce faire, l’auteur utilise un fait précis, qu’il présente cependant, selon le témoin, de façon tout à fait erronée. Ce fait divers concerne un enfant mongolien, qui souffre en même temps d’une forme grave de leucémie. Il a été soigné par deux personnes hors du cadre médical normal : une femme qui se prétend guérisseuse mais qui n’a pas la moindre qualité pour ce faire et un médecin généraliste qui utilise des médecines alternatives et se place en-dehors de la médecine académique. Ils ont convaincu la mère de l’enfant de la sortie de l’hôpital et l’enfant est décédé.

Aux dires des témoins, ces personnes sont inconnues de l’Association des médecins anthroposophiques, ainsi que des thérapeutes anthroposophiques. L’ensemble du dossier repose sur le fait que lors de son interview par le journaliste, le médecin a cité à une reprise le nom de Steiner, indiquant simplement qu’il avait une vision de la pédagogie des choses fort intéressante. Cela a pourtant suffi pour affirmer que l’anthroposophie est une secte ayant causé la mort d’un enfant.

Suite à la publication de la version néerlandophone de l’ouvrage, l’Association belge des médecins anthroposophiques est allée en référé devant le Tribunal de Première instance d’Anvers. Aux dires de M. Borghs, même si le juge a constaté que l’informa-tion du journaliste était erronée, il a dû faire valoir que la presse était libre et qu’aucune censure préala-ble ne pouvait être établie. L’ouvrage en question est donc paru sans modifications.

Pour le reste, le témoin précise que l’anthroposophie n’est ni une église, ni une religion alternative et qu’elle n’est pas soumise à un leader ou à des dogmes. Seuls, les individus sont d’ailleurs amenés à émettre des opinions ; la société ou son comité directeur ne formule jamais d’opinion commune. Toutes les tendances philosophiques sont présentes dans le mouvement. On peut y accéder statutairement, sans distinction de nationalité, de religion, de situation sociale et de conviction scientifique ou philosophique.

En moyenne, la cotisation annuelle s’élève à 3 500 francs. Elle permet notamment au membre de recevoir quatre fois par an une revue et de participer à plusieurs réunions. La Société appuie, pour le res-te, des projets entre autres dans le domaine de la pédagogie, du social et du médical.

De même, les écoles appliquant la pédagogie Steiner sont pluralistes. En fait, dans l’anthroposophie, Rudolf Steiner et ses idées sont les éléments de référence. Les 6 000 conférences qu’il a données fournissent des hypothèses de travail pour l’analyse du mon-de qui nous entoure. Les recherches et l’évolution personnelle permettent de vérifier, par la suite, si ces hypothèses sont fondées.

Sur le plan mondial, plus de 10 000 initiatives s’inspirent de l’anthroposophie. Des écoles supérieures d’éducation populaire ont également été ouvertes, où la pensée anthroposophique peut être étudiée, et l’accès y est possible pour tous. Des cours d’approfondissement sont également organisés.

Pour l’instant, la Société anthroposophique compte environ 560 membres en Belgique.

M. Vandecasteele évoque ensuite quelques-unes des diverses activités développées par le mouvement anthroposophique :

==== 1° La pédagogie Steiner

Celle-ci est reconnue officiellement et subsidiée en Belgique. Il y a 18 écoles Steiner en Flandre, une en Wallonie et une en Belgique germanophone. Elles comptent environ 3 000 élèves. Cette pédagogie est également appliquée dans presque tous les pays de l’Europe et dans d’autres parties du monde. Un représentant des écoles Steiner fait d’ailleurs partie du " Vlaamse Onderwijsraad ". Il y représente également les autres écoles indépendantes, appelées " écoles à méthodes ".

==== 2° L’aide aux handicapés

En Belgique, il y a six institutions reconnues et subsidiées en matière d’aide aux handicapés. Elles concernent tant les enfants que les adultes. De plus, il y a également une école d’enseignement spécial à Anvers. Il faut y ajouter une maison de repos à Olen, qui est subsidiée par les autorités locales et par la Région flamande. Elle abritera 80 personnes. A titre d’exemple, l’institut IONA accueille une cinquantaine de handicapés, dont 30 enfants.

==== 3° Les médecins

Le témoin est lui-même médecin généraliste et s’inspire entre autres de l’anthroposophie pour l’exercice de son art. A l’étranger, et notamment en Allemagne, certaines cliniques s’inspirent également de l’anthroposophie pour ce qui concerne l’utilisation des médicaments, l’approche du patient et certaines thérapies. Elles sont reconnues et subsidiées. Par ailleurs, récemment à Dornach, une conférence a été consacrée à la manipulation génétique. Des chercheurs de différentes universités y ont débattu avec des chercheurs anthroposophiques sur les limites de la manipulation génétique.

==== 4° L’agriculture

Dans les années 1920, l’agriculture bio-dynamique a vu le jour à l’initiative de Steiner. Cette méthode est une des bases de l’agriculture dite alternative, biologique ou encore écologique. Elle est relativement peu répandue en Belgique (mais alors davantage en Wallonie qu’en Flandre), contrairement aux Pays-Bas, où elle est encouragée par les autorités.

QUESTIONS DES MEMBRES

==== 1° Société Weleda

Il s’agit d’une entreprise spécialisée dans la fabrication de médicaments et de cosmétiques. Elle est établie à Haasrode, près de Louvain et constitue une filiale d’une société multinationale, dont le siège central est situé à Arlesheim, près de Bâle. Les médicaments fabriqués peuvent être utilisés dans le cadre de la médecine anthroposophique ; ils sont autant que possible à base de produits naturels et très proches des produits homéopathiques et de la phytothérapie.

M. Vandecasteele prescrit de tels médicaments pour ses patients. Il est également actionnaire de la société, qui n’est cependant pas bénéficiaire. Elle a, en effet, consenti de lourds investissements lors de sa création. Il s’est porté acquéreur d’une part de 50 000 francs, lors d’une augmentation de capital.

==== 2° Médecine anthroposophique

Rudolf Steiner n’était certes pas médecin mais chercheur et philosophe. Il était lui-même diplômé d’une école supérieure technique. Ses idées ont été reprises par des médecins et développées au service de la médecine.

Steiner n’a jamais lui-même soigné de patients. Il a par contre formulé des avis utiles pour le diagnostic et la thérapie des médecins. Ces avis ne s’adressaient, tout comme les conférences à ce sujet, qu’à des médecins diplômés. Par ailleurs, tous les médecins qui s’inspirent de l’anthroposophie ont une formation académique.

Steiner a effectivement prétendu que c’était la circulation sanguine qui faisait battre le coeur. Il ne considérait pas le coeur comme une pompe mais comme un organe qui rythme la circulation sanguine. Un des éléments de cette discussion est que l’on a constaté, dans les premiers stades du développement foetal, qu’avant l’existence du coeur embryonnaire, il y avait déjà un certain mouvement de liquide (sang " primitif ").

En tout état de cause, Steiner a développé des thèses révolutionnaires à plus d’un égard.

Interrogé sur les thèses de Steiner qui prétendait que le gui, mis en centrifugeuse pour le dynamiser, avait des vertus astrales qui permettent entre autres de soigner le cancer, M. Vandecasteele confirme que les recherches de Steiner ont effectivement démontré en 1920 que le gui pouvait constituer un médicament pour les maladies malignes. En Suisse, un institut de recherche produit d’ailleurs des médicaments à base de gui. Entretemps, de nombreuses recherches publiées dans plusieurs revues scientifiques ont démontré que le gui stimule le système immunitaire, en exerçant une influence favorable sur certains types de globules blancs. De même, il freine la division des cellules.

Une étude a également été menée à propos des effets du gui sur les enfants de Tchernobyl. Elle a démontré que le traitement au moyen de préparations à base de gui renforçait le système immunitaire contre les maladies infectieuses. Il y aurait une douzaine de médecins anthroposophes en Belgique.

==== 3° Le cas de la petite Anaëlle (décrit par A. Lallemand)

Il a effectivement été question de " guérison à distance " et du retrait de l’enfant d’un établissement hospitalier où il recevait des soins. Un véritable médecin anthroposophe s’opposerait formellement à de tels actes. Il s’intégrerait, au contraire, au sein de l’équipe médicale qui traite le patient. Quant au recours à une guérisseuse, il est encore moins concevable dans la médecine anthroposophi-que, qui suppose que l’art de guérir est le fait de médecins officiellement diplômés. Pour rappel, ni l’un, ni l’autre n’étaient membres d’une quelconque association en rapport avec l’an-throposophie.

==== 4° Le cas " Moutarde " à Braine-l’Alleud (pseudonyme utilisé dans un article du " Soir " du 9 mai 1994)

M. Borghs confirme que ce cas a été évoqué une fois par la direction de la Société anthroposophique. M. Vandecasteele ajoute que, selon ses informations, il s’agissait d’un conflit entre parents divisés sur le fait de savoir si leur enfant allait fréquenter une école Steiner. Durant la procédure de divorce, un des conjoints s’est efforcé de démontrer que l’autre était devenu membre d’une secte. Il est pourtant fait état du fait qu’un des enfants du couple s’était gravement blessé et nécessitait des soins de petite chirurgie mais que le père souhaitait que l’enfant soit pris en charge par un médecin anthroposophe. Ce dernier aurait alors diagnostiqué un problème entre l’enfant et la mère. L’orateur précé-dent déclare ne pas avoir eu connaissance de ces faits. Interrogé sur l’absence de dépôt de plainte de son association quant à une utilisation abusive de sa raison sociale, le témoin répond que le titre de " médecin anthroposophe " ne fait pas l’objet d’une protection légale. Il n’y a donc pas de véritable fondement juridique pour ester en justice.

==== 5° Mélange des objectifs philosophiques, pédagogiques, médicaux et commerciaux

M. Vandecasteele concède que cela peut apparaître ainsi aux yeux de certains mais fait valoir que rien n’empêche de chercher à commercialiser des produits de bonne qualité. Il lui est rétorqué que le mouvement dispose d’une chaîne complète : il propose, en effet, la philosophie qui s’adresse à l’âme, le prescripteur, ainsi que l’entreprise qui commercialise le produit à la fois bon pour l’âme et le corps. Il s’agit de tout un circuit. M. Borghs admet que cela peut être considéré comme un processus complet. Il en va d’ailleurs de même pour l’agriculture bio-dynamique, où les gens qui s’y intéressent ont également souhaité mettre leurs connaissances en pratique. De plus, il existe un public qui est demandeur pour de tels produits.

==== 6° Coût des formations

Tout dépend en fait si elles sont subsidiées ou non.

C’est ainsi qu’en Scandinavie, les pouvoirs officiels subsidient une telle formation pour les enseignants. Aux Pays-Bas, a été créée une école normale Steiner. Elle est reconnue et subsidiée par les autorités. Il est parfois encore réclamé un droit d’inscription à l’étu-iant, qui peut alors être couvert par une allocation d’études payée par l’Etat.

Dans les pays où un tel arrangement n’existe pas, il est possible de recourir à certains fonds. C’est ainsi qu’en Belgique, il existe la fondation Mercurius, qui fut créée dans les années 1980. Elle aide financièrement les étudiants ne disposant pas de ressources suffisantes pour suivre certaines formations.

Dans notre pays, il n’existe qu’une formation spécifique : elle concerne l’aide aux personnes handicapées. Cette formation a été créée l’an dernier et s’éta-le sur trois années, à raison d’un jour de formation par semaine.

On peut considérer que cette formation coûte, à raison de 15 inscrits, environ 700 000 à 800 000 francs par an. Les employeurs des candidats versent près de 400 000 francs par an, tandis que le reste est payé par la " Nederlandse Vereniging van Antroposofische Heilpedagogie en Sociale pedagogie ". Il faut rappeler qu’aux Pays-Bas, environ 3 000 enfants sont soignés par cette méthode.

Quant aux étudiants, aucune participation financière ne leur est demandée. Il en va de même pour les parents des enfants handicapés.

Pour ce qui est du personnel employé dans des initiatives liées à l’anthroposophie, il est le suivant : 250 enseignants subventionnés, une centaine de personnes actives dans le domaine de l’aide aux handi-capés et une quinzaine dans le domaine thérapeutique.

==== 7° Ecole Steiner " Hibernia " à Anvers

Ce problème a été évoqué à plusieurs reprises, il y a quelques années, au sein du Conseil d’administration de la Société. De fait, une partie des enseignants s’est efforcée de rejeter l’autre. Cela a pourtant eu finalement des répercussions positives : les enseignants sur le départ ont créé leur propre école secondaire : " De Es " à Anvers. Elle est en croissance continue. Quant aux affirmations selon lesquelles les enseignants qui seraient restés afficheraient un sentiment " d’Übermensch " et que la directrice de fait aurait déclaré mettre sa sexualité au service de l’éco-le, il s’agit là, selon un des témoins, d’un ragot diffusé par un journaliste, dont les enfants fréquentaient alors l’école.

==== 8° Banque Triodos

Il s’agit d’une initiative dans le domaine bancaire, qui a vu le jour aux Pays-Bas, dès les années septante. Les anthroposophes qui se trouvent à sa base ont, en quelque sorte, lancé le concept de " banque éthique ".

Depuis trois ou quatre ans, une filiale a été créée en Belgique ; il en existe également une en Angleterre.

La philosophie de base est de permettre à l’épargnant de savoir à quoi est destiné l’argent qu’il dépose. La banque s’efforce de prêter essentiellement en faveur de projets novateurs sur le plan social et écologique. C’est ainsi qu’aux Pays-Bas, il y a une étroite collaboration entre la Triodos Bank et le sec-teur de l’électricité, afin de développer l’énergie éo-lienne.

Cette banque ne se limite pas aux seuls initiatives anthroposophiques. C’est ainsi qu’elle collabore également avec le CNCD et les " Natuurreservaten ".

A une question en ce sens, il est confirmé que les directeurs belges de la Triodos Bank sont proches du mouvement anthroposophique. Cette banque s’inspire d’ailleurs des idées anthroposophiques : en prêtant de l’argent, elle ne s’efforce pas uniquement de faire des bénéfices mais aussi de lui donner une plus-value, en stimulant des projets innovateurs. Il faut également préciser que Rudolf Steiner avait également mis au point un cours très poussé à l’intention des économistes.

==== 9° Liens avec les structures économiques, sociales et politiques

Il n’y a pas de lien formel avec des groupes ou des associations politiques. Cela ne signifie pas pour autant que certains politiciens ne s’inspirent pas des idées de Steiner. C’est le cas du parlementaire néerlandais, Jan Terlouw (D66), par exemple. Il n’y aurait pas de cas similaire en Belgique. Certains membres sont actifs dans le mouvement écologiste, tandis que d’autres se situent dans la mouvance démocrate-chrétienne. La Société anthroposophique ne s’intéresse pas aux idées politiques de ses membres.

==== 10° Utilisation de moyens financiers pour la pro-motion des idées

De tels moyens sont utilisés pour faire connaître des idées anthroposophes ou pour aider des initiatives au démarrage. Celles-ci ne se limitent effectivement pas à la Belgique mais touchent également, par exemple, la Russie, la Roumanie ou encore les pays en voie de développement. Cela explique donc des flux financiers, sous forme de dons. A titre d’exemple, un des témoins cite un don annuel de l’ordre de 30 000 francs, à un projet à Ljubutka (Russie), qui permet à des enfants des rues de passer l’hiver au chaud. De même, lorsque fut lancée l’aide aux handicapés en Belgique, des dons substantiels sont venus de Suisse et des Pays-Bas. Cela fut également le cas de la part d’organisations qui ne sont pas liées pour autant à l’anthroposophie. Il faut préciser que ce secteur vit en partie des dons, bien utiles lorsque certains établissements ne sont pas subsidiés.

==== 11° Agriculture bio-dynamique

M. Vandecasteele déclare ne pas connaître personnellement M. Putman mais croit savoir qu’il s’agit d’un agriculteur wallon qui travaille dans la bio-dynamique.

Il est fait état du fait que M. Putman évoque l’existence de six plantes " récoltées à des moments particuliers, puis enterrées dans certains types de terrains, dans des organes d’animaux particuliers, dont on connaît aussi les rapports avec les constellations " pour soigner la terre. On retire cette prépara-tion au printemps pour la mettre dans le compost où elle servira " d’antenne pour le compost vis-à-vis des énergies cosmiques " (Le Paradoxe - septembre 1993). Est-ce là de l’anthroposophie ?

M. Borghs déclare en douter. On fait allusion ici à des préparats que l’on adjoint au compost dans le but d’obtenir de meilleurs produits bio-dynamiques.

Cela fait d’ailleurs l’objet d’études scientifiques au sein du " Bolkinstituut " à Driebergen.

Dans le même article, il est stipulé que des " " préparats ", comme celui de silice de corne, doivent apporter une qualité aux aliments, qui permet aux gens et aux animaux qui les consomment, d’être en résonance avec des forces de lumière ".

M. Vandecasteele observe que cela fait partie de la méthode scientifique mise au point par Steiner pour étudier le monde des êtres vivants et notamment les plantes. Des recherches ont ainsi été faites en ce qui concerne des phénomènes qualitatifs chez les végétaux.

==== 12° Relations avec l’Ordre des Médecins

M. Vandecasteele indique qu’il n’a jamais eu de problème avec l’Ordre. Il n’y a eu ni plainte, ni enquête. Au moment où il s’associe avec un collègue à Gand, ils ont, à une seule reprise, été convoqués par le Conseil provincial de l’Ordre pour confirmer que pendant les périodes de garde, ils traitaient les patients de leurs collègues avec les méthodes de la médecine classique universitaire.

==== 13° Notion de la " censure "

L’orateur y est opposé par principe. D’ailleurs le premier ouvrage de Steiner s’intitulait précisément " La philosophie de la liberté ". Il y créa le concept d’individualisme éthique, qui plaide pour la liberté de l’individu, tant en ce qui concerne ses idées que ses mouvements et ses choix moraux. Quant au procès contre M. Lallemand, il visait à mettre à jour des erreurs évidentes. Il s’agit là d’une question importante : jusqu’où peut aller la liberté de presse ? Quelqu’un peut-il se permettre d’écrire ce qu’il veut et notamment des contre-vérités, ce qui l’amène alors à nuire à la liberté d’autrui ?

==== 14° Recrutement des membres

Il n’y a pas de campagnes de recrutement. Certaines personnes entrent en contact avec l’anthroposophie via un livre ou encore la pédagogie. L’association ne recrute pas ; elle est simplement présente sur le terrain. Les lieux où l’anthroposophie s’applique concrètement constituent souvent aussi des opportunités d’apprendre à connaître le courant de pensée.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be