La structure de l’Eglise du Christ de Boston (ou " Eglise internationale du Christ ") est essentiellement pyramidale. Le système d’organisation est mondial.

Aux Etats-Unis, elle a fait son apparition en 1979 sur les campus universitaires et dans les milieux intellectuels et de jeunes cadres. Elle dispose de nombreux conseillers juridiques et fiscaux.

En Belgique, l’Eglise du Christ de Bruxelles compterait actuellement de 60 à 70 membres.

Les offices se déroulent dans des locaux loués à l’Eglise protestante de Bruxelles.

PRINCIPAUX ELEMENTS REPROCHES A CETTE COMMUNAUTE

 prosélytisme dans la rue, dans des quartiers très fréquentés, sur les sites universitaires, par le bouche-à-oreille. Parfois, comme " défi ", il est proposé à l’adepte d’évangéliser dans le métro ou à l’arrêt de tram ou de bus. Il est très rare qu’une personne se rende à l’église par elle-même ; dans 99 % des cas, la personne y est invitée. Des jeunes en quête de spiritualité ou ayant connu récemment des problèmes tels une rupture sentimentale douloureuse sont la cible préférée du groupe ;

 langage stéréotypé, diabolisation du monde extérieur (c’est le groupe qui détient la vérité) ;

 rupture avec le milieu familial, social et professionnel, dans la mesure où l’emploi du temps des adeptes est entièrement déterminé par leurs activités dans l’Eglise. Ils sont soumis à un " véritable carrousel de méditations et de prières ".

Les adeptes qui entretiennent de bonnes relations avec leur famille sont culpabilisés. Ils ne peuvent continuer à voir leur famille que s’ils réussissent à l’évangéliser, à l’intégrer dans le groupe. L’Eglise du Christ tente en effet de se donner une image positive et invite régulièrement les parents à assister à ses offices ;

 tendance à arranger des mariages entre des membres de la communauté. Les célibataires sont fortement encouragés à vivre en petite communauté, avec pratique des rites plusieurs fois par jour. Ceux qui ne le font pas sont accusés d’égoïsme, de trop aimer leur propre confort.

Régulièrement, le formateur ou la formatrice demande à son/sa disciple si il/elle éprouve des senti-ments pour l’un des autres membres de l’église. Si tel est le cas, il/elle ira trouver le formateur/la formatrice de la personne en question, afin de voir si celle-ci éprouve également de tels sentiments. Si les deux réponses sont positives, l’évangéliste, consulté en la matière, examinera la question et donnera ou non l’autorisation aux jeunes gens de sortir ensemble régulièrement.

Les célibataires ne peuvent avoir une " relation " qu’avec quelqu’un appartenant à l’église. Si l’adepte vit en couple ou s’il a une relation avec quelqu’un avant de se faire baptiser, cette relation doit obligatoirement cesser.

Si, dans un couple marié, un des deux conjoints décide d’entrer dans l’église, tout est fait pour essayer de convertir le conjoint ;

 les premiers contacts sont très chaleureux ; au départ, les adeptes participent à une discussion sur la Bible une fois par semaine et assistent au culte le dimanche. Ils s’engagent également dans des études bibliques. Au fur et à mesure de ces études et de leur progression dans le groupe (ils sont (re)baptisés), les activités se multiplient. Un exemple :

* lundi : études bibliques ;

* mardi : discussions sur la Bible ;

* mercredi : réunion pour les personnes baptisées et collecte ; on passe également en revue les contacts de chacun, les différents membres se répartissant les personnes à contacter, à entourer d’attention et à inviter aux discussions et au culte ;

* jeudi (tous les 15 jours) : baby-sitting chez les parents occupés par les discussions ;

* vendredi : une fois sur deux, activités où sont invitées des personnes extérieures ;

* samedi : soirée entre adeptes ;

* dimanche : culte et repas avec d’autres membres.

En plus, il est demandé aux adeptes de prier et de lire la Bible pendant une heure tous les matins. Les études bibliques doivent également être préparées à la maison. Des moments d’évangélisation doivent aussi être prévus au cours de la journée. S’ajoutent à tout cela des moments de formation (une fois par semaine) : chaque adepte a un formateur à qui il est censé se confier entièrement. Au cours de la formation, il reçoit un message qui est fonction des problèmes du moment (dîme, tiédeur à évangéliser, manque de conviction, ...). Un témoin parle de véritable soumission. La relation intime avec le formateur joue un rôle de contrôle ;

 manipulation mentale, enfermement psychi-que des adeptes, qui engendrent une profonde modification du comportement et une forme de dépendance très importante et donc fatalement une régression sociale, puisque ces personnes ne sont plus en mesure de prendre leur place dans la société.

La manipulation est subtile : rien n’est interdit, mais des conseils sont donnés, basés sur la Bible ; des recommandations sont faites par un ancien du groupe qui possède " la vérité ". En outre, la pression sociale du groupe est importante, dans la mesure où les adeptes sont regroupés à Bruxelles et occupent souvent des appartements à plusieurs (voir ci-des-sus).

L’accumulation des activités au sein du groupe, en surplus de l’activité professionnelle normale, entraîne une énorme fatigue physique et a pour conséquen-ce que l’esprit critique de l’adepte est annihilé ; il n’a plus le temps de prendre du recul. De plus, il y a une perte de références par rapport à la famille, à tous ses principes antérieurs, qui sont présentés comme mauvais, voire dangereux ;

 exigences financières importantes : l’adepte verse (par tranche hebdomadaire) une dîme équivalant à 10 % de son traitement et, en mai, une cotisa-tion exceptionnelle qui représente 20 fois la collecte hebdomadaire. A cela viennent s’ajouter tous les frais connexes : collectes supplémentaires (pour les pauvres), frais liés aux diverses activités, achat de livres, cassettes, conférences à l’étranger, essence, invitation de nouvelles recrues au restaurant ou dans un bistrot, ... Certains adeptes paient également leur fonction dans le groupe en faisant des dons (il est cité un cas précis de 800 000 francs).

Les dons sont encouragés par l’Eglise, si l’adepte souhaite monter dans l’amour de Dieu. Les dons sont contrôlés et notés avec précision. Les adeptes qui ne versent pas un montant suffisant sont culpabilisés. Quant à celui qui, pour l’une ou l’autre raison, ne peut verser la dîme, ce sont les membres du petit groupe dont il fait partie qui doivent verser sa part, en plus de leur propre participation.

L’ensemble des moyens financiers du groupe est concentré à Los Angeles.

En outre, il semble que l’Eglise du Christ de Paris et celle de Londres ne déclarent que la moitié de leurs revenus au fisc ;

 stratégie de sanctions, de manipulations vis-à-vis des adeptes qui doutent et tentent de quitter l’Eglise. Ils sont entourés, d’autres adeptes leur téléphonent régulièrement, viennent dormir chez eux, etc. Il faut créer l’impression que le groupe leur apporte beaucoup sur le plan affectif et que, par contre, s’ils abandonnent l’église, ils se retrouveront seuls, sans références. Selon un témoin, les adeptes qui quittent définitivement la communauté sont relancés, harcelés par des gens de l’église.


Source : Chambre des Représentants de Belgique http://www.lachambre.be